Ka rsts et pa léok a rsts
du ba ssin de M ia let
(Bordure Cévenole, Ga rd) :
Forma tion et évolution d’un k a rst déma ntelé
La urent BRUX ELLES
GDR 1058 et URA 903 du CNRS, Université de Provence
29 av. Robert Schuman - 13100 Aix-en-Provence cedex 1 / e-mail : Bruxelles1@aol.com
L
e massif de calcaires liasiques de Mialet, situé à l'W d'Alès, est peu karstifié en surface. En
revanche, il présente des cavités importantes comme la grotte de Trabuc longue de 10 km,
mais également d'anciennes grottes décapitées et de gros massifs stalagmitiques à
l'affleurement qui permettent de suivre en surface le tracé de paléogaleries.
L'essentiel de cet endokarst ancien serait antérieur à la subsidence oligocène.
RÉSUMÉ : Le bassin de Mialet est
un massif calcaire de 62 km2
appartenant à la bordure cévenole.
Les phénomènes karstiques de
surface sont rares, en revanche
l’endokarst est bien développé et de
nombreuses cavités de section
importante existent à toutes altitudes
qui débouchent à flanc de versant.
La présence de poches de sédiments
endokarstiques et l’abondance des
massifs stalagmitiques exhumés
confirment l’idée d’anciens systèmes
karstiques démantelés. L’étude des
cavités principales (grotte de Trabuc,
évent de la Vernière) et de tronçons
de galeries isolés, permet de proposer
une évolution d’ensemble pour ces
cavités. Le système majeur, formé en
zone noyée profonde et peut-être sous
couverture (marnes liasiques),
a ensuite subi un comblement
généralisé qui affecte toutes les
cavités du secteur, quelle que soit leur
altitude. L’incision des vallées
provoque ensuite une réouverture du
système. Certaines galeries sont
réutilisées et partiellement vidées de
leurs remplissages. Parallèlement, un
nouveau système karstique se met en
place, morphologiquement très
différent du précédent, et en rapport
avec la topographie commandée par
l’enfoncement des Gardons. Au fur et
à mesure de la dissection du massif,
les galeries réutilisées sont de
nouveau fossilisées et un important
comblement calcitique s’y développe.
Le recul des versants recoupe ces
galeries et leurs remplissages
affleurent en surface. Plusieurs
traçages chimiques ont montré qu’il
existe toujours une connexion
hydrogéologique entre ces vieux
tronçons et le niveau des circulations
actuelles.
Mots-clés : géomorphologie,
endokarst, paléokarst, remplissages,
Mialet, Cévennes, Gard.
ABSTRACT : KARSTS AND
PALEOKARSTS OF THE MIALET BASIN
(CÉVENNES, GARD, FRANCE) :
FORMATION AND MORPHOLOGICAL
EVOLUTION OF AN ANCIENT KARST CUT
BY TOPOGRAPHICAL SURFACE.
The Mialet basin is a limestone
massif of 62 km2 on the edge of
the Cévennes Mountains, made of
400 m of limestones and dolomites.
Two allochtonous rivers (Gardons)
L. BRUXELLES, Karsts et paléokarsts du bassin de Mialet (B. Cévenole, Gard)
KARSTOLOGIA N° 30 - 2/ 1997, 15-24
cross and dissect it. Many caves are
to be found at each level and their
formation cannot be explained with
today’s topography. Surface karstic
features (dolines) are rare but karstic
fillings and many speleothems can be
observed on the surface.
These deposits are former karst
(paleokarst) cut by rivers incision.
Recent karstic systems are organized
differently but new subterranean
circulations sometimes flow in old
galleries and declog them.
Key-words : geomophology,
endokarst, paleokarst, fillings, Mialet,
Cévennes Mountains, Gard, France.
IN TRO DUCTIO N
Célèbre historiquement pour avoir été
le lieu des guerres de religion (Camisards),
la région de Mialet attire chaque année de
nombreux touristes qui visitent en particulier
la grotte de Trabuc. Cette cavité dont le développement atteint près de 10 km de galeries
fait partie d’un massif calcaire mal connu des
spéléologues, mais renfermant un karst original et bien développé.
15
supérieures de leur bassin versant. Les crues sont
violentes et surprennent souvent par leur ampleur.
I. APERÇU GÉO LO GIQ UE
Ce massif, constitué de dolomies et de
calcaires du Lias, est encastré dans les Cévennes
cristallines. Il est limité au N et à l’W par le contact
avec le socle hercynien aux environs de St-Paul
Lacoste et de St-Jean du Gard; au S et à l’E la limite
suit la faille bordière NW du horst de Pallières (faisceau de la faille des Cévennes). Le secteur étudié
ainsi délimité est formé d’une bande de terrains
carbonatés d’une longueur approximative de 15 km,
pour 6 à 7 km de largeur et orientée NNE-SSW
(fig. 1). Sa surface est voisine de 62 km2.
A. Lithologie
Figure 1 : Carte géologique du
bassin de Mialet. La partie
étudiée se situe au N du Gardon
de St-Jean-du-Gard.
1- Grotte de Trabuc.
2- Event de la Vernière.
3. Aven du Calabrien.
4- Grottes de Camplone.
5- Grotte du Grand Issart.
6- Grotte de Valaurie.
7- Grotte de Rouville.
Geological map of Mialet basin.
The studied part is located north
of Gardon de St-Jean du Gard.
16
Le bassin de Mialet se situe sur la bordure SE
du Massif Central, 7 km à l’W d’Alès. D’altitude
moyenne de 400 m, il est compris entre les
garrigues du Languedoc oriental au SE d’Anduze
(150 à 200 m) et les Cévennes au NW.
La topographie, très vallonnée, présente de
longues serres calcaires (sommet à 699 m) séparées
par des talwegs profonds de 100 à 250 m et dont
le fond est occupé par des ruisseaux ne coulant
qu’après de fortes pluies (photo 1). Les versants
régularisés, couverts de chênes verts, sont accidentés de rares corniches au pied desquelles se développe parfois un tablier d’éboulis.
Deux rivières allochtones permanentes, le
Gardon de St-Jean du Gard à l’W et celui de Mialet
à l’E, traversent le massif calcaire et confluent à
2 km au N d’Anduze (altitude 130 m). Leur régime
torrentiel est dû aux contrastes du climat méditerranéen, mais aussi aux reliefs importants des parties
Durant le Trias et le Jurassique, des mouvements synsédimentaires sont à l’origine des variations de puissance et de faciès des formations
sédimentaires entre la bordure et le centre du bassin,
localisé approximativement au niveau de Mialet
[Perrissol, 1990].
La série stratigraphique conservée comprend
(de bas en haut) :
- le socle hercynien formé de granite intrusif et de
roches métamorphiques (micaschistes et gneiss).
Sa partie supérieure, au voisinage de la surface
d’aplanissement post-hercynienne, est souvent
altérée sur une épaisseur qui peut atteindre
plusieurs dizaines de mètres ;
- le Trias transgressif sur le socle débute par un grès
de base grossier, riche en éléments quartzeux
fortement roulés (2 à 20 mm) provenant du
démantèlement des terrains primaires situés au N.
Il est surmonté par des formations saumâtres
marno-gypseuses puis de plus en plus franchement
marines (marno-gréso-dolomitiques). Les marnes
dominent largement sur les cinquante derniers
mètres, isolant (sauf contact tectonique local,
Majencoule) les circulations et les cavités de la
partie médiane du Trias de celles de la série calcaire sus-jacente ;
- l’Hettangien commence par 15 m de calcaires
marneux gris constituant un important niveau à
sources, surmontés par 100 à 150 m de dolomies
grises massives à débit parallélépipédique (dolomie cubique). La majorité des cavités actives et
quelques cavités fossiles de grande taille se situent
dans ce niveau ;
- le Sinémurien est représenté par des calcaires
argileux ou argilo-siliceux, gris-bleu, généralement noduleux, parfois riches en débris de
crinoïdes. D’une puissance de 100 à 250 m, la
formation s’enrichit vers son sommet en silice
sous forme de chailles irrégulièrement réparties.
Cet étage contient la plupart des grandes cavités
de section importante ;
L. BRUXELLES, Karsts et paléokarsts du bassin de Mialet (B. Cévenole, Gard)
KARSTOLOGIA N° 30 - 2/ 1997, 15-24
Figure 2 : Schéma géologique synthétique du Bassin de Mialet.
Schematic geological section of Mialet basin.
- le Carixien, calcaire gris bien lité, affleure
autour de St-Félix avec un pendage au S
limité par la faille du horst de Pallières qui
piège quelques lambeaux de marnes domériennes.
B. Structure
Le Bassin de Mialet est un graben
asymétrique lié au système de la faille des
Cévennes (fig. 2). Il est limité au NW par la
bordure cévenole. Celle-ci est abaissée par
une série de failles normales. Au S, le contact
avec le horst de Pallières se produit par l’intermédiaire d’un champ de failles minéralisées
qui mettent en contact la dolomie hettangienne et le granite du Roucan. La série sédimentaire dessine une cuvette dont l’axe plus ou
moins régulier a une orientation N055°. Peu
de failles affectent l’intérieur du bassin et les
plus importantes sont situées sur la bordure.
On distingue globalement deux directions :
- les failles de direction cévenole (NNESSW) ;
- les failles E-W, plus rares, présentes au N
et à l’extrême S du secteur.
La distorsion horizontale du massif a
provoqué des glissements bancs sur bancs au
niveau des joints de strates. Ce phénomène,
particulièrement net entre l’Hettangien et le
Sinémurien (fonctionnement disharmonique),
crée des discontinuités qui vont être exploitées par la dissolution. Dans le détail, l'étude
tectonique du bassin de Mialet a montré que
les flancs d’un graben sont divisés en
“bandes” et en “panneaux” lorsque celui-ci
subit la conjonction d’un mouvement
d’enfoncement synclinal avec un coulissement senestre [Colas et Ruhland, 1982].
Ainsi, des fractures parallèles à l’axe du
graben divisent ses flancs. Ils sont composés
de “bandes” de blocs basculés d’une dizaine
de mètres de largeur, assez fortement fractu-
rées et limitées de part et d’autre par deux
diaclases (fig. 3). Ces structures isolent des
“panneaux” d’extension plus importante
(100 à 200 m) à l’intérieur desquels le pendage est homogène. Cette disposition joue un
grand rôle dans l’organisation du karst et la
morphologie des principaux conduits. La
topographie de la grotte de Trabuc est à ce
niveau tout à fait représentative (fig. 4 et 5).
indices externes qui permettent de soupçonner
l’existence d’un endokarst aussi développé
sont presque absents. Nous avons pourtant
recensé et visité plus de 200 cavités, dont
certaines n’ont rien à envier, par leur section
et leur développement, aux cavités d’autres
massifs karstiques plus célèbres.
II. LE KARST DU BASSIN
DE M IALET
1 . La grotte de Tra buc
Cette cavité est le réseau majeur du
système (fig. 4). Son développement atteint
10 km pour un dénivelé total de 205 m
[SCSP, 1988]. Les galeries principales sont
sur le flanc SE du synclinal, mais les circulations actuelles se font au niveau d’une zone
broyée, située sur l’axe de la gouttière (faille
axiale). La majeure partie des galeries sont
Les formes exokarstiques sont rares
dans ce secteur. Les dolines sont quasi-inexistantes, et les lapiaz sont réduits à quelques
petites tables dispersées. Il n’existe pas de
reculée karstique bien marquée, et l’on ne
connaît aucune perte importante. En fait, les
A. Les ca vités principa les
Photo 1 : Vue d’ensemble vers le S du massif de Mialet. Au premier plan le hameau des Puechs
(cliché L.B.). General view of Mialet basin. In the foreground, hamlet of Les Puechs.
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KARSTOLOGIA N° 30 - 2/ 1997, 15-24
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Photo 2 : Grotte de Trabuc : sommets de
coupoles de plafond dans la Galerie de la
fourche. L’effondrement des strates
calcaires n’est pas assez important pour
effacer toutes les formes de creusement en
régime noyé (cliché L.B.).
Tops of roof coupolas into the “Galerie de la
Fourche”. Collapse of limestone layers is not
important enough to mask the flooded karst
morphologies.
fossiles, de grosse section (10 x 10 m en
moyenne) et se localisent pour la plupart au
contact entre la dolomie de l’Hettangien et le
Sinémurien calcaire.
On distingue deux morphologies
distinctes :
- des galeries présentant de nombreuses
formes de creusement en régime noyé ; ce
sont souvent des sections développées dans
la dolomie hettangienne, très massive, et
donc favorable à la conservation de
ces formes (Vieux Trabuc, Lac Nord,
Anniversaire) ;
- des galeries à section “carrée” : d’une
hauteur dépassant fréquemment 30 m,
ces galeries se sont formées au contact
Hettangien-Sinémurien. Elles ont évolué par
effondrement-dissolution le long des
“bandes” tectoniques NNE-SSW décrites
plus haut et dont le rôle morphologique est
indéniable. Le plafond stratiforme résulte de
la chute des bancs de calcaire sinémurien,
noduleux et au litage plus marqué à ce
niveau, qui s’accumulent sur un abondant
matériel détritique. Certaines galeries à
section quadrangulaire présentent encore à
Figure 3 : Bloc diagramme
montrant la fracturation
du S du graben :
a) en bandes et en
panneaux. b) division
des bandes en “lanières”
[Colas et Ruhland, 1982].
Block diagram showing the
fracturing of the south part
of the graben :
a) into bands and larger
segments. b) bands divided
in “lanières” [Colas et
Ruhland, 1982].
Tableau 1 : Résultat
des datations U/Th
d’échantillons de
spéléothèmes
(Y. Quinif, CERAK,
Mons). U/Th results
(Y. Quinif, CERAK, Mons).
234U/
238U
230Th
/234U
0,192
± 0,004
1,056
± 0,025
0,110
± 0,004
0,990
± 0,044
Echantillons
(U) ppm
Galerie de
l’Anniversaire
(Trabuc)
Paléokarst route
des Puechs (Mialet)
18
230Th
/232Th
(234U
/238U) t = 0
Age
1,092
± 0,097
21 ± 8
----------
> 400 000
0,964
± 0,080
47 ± 29
----------
> 400 000
la voûte le sommet d’importantes coupoles,
attestant leur formation en régime noyé
(photo 2).
Cette cavité présente un comblement
important d’éléments détritiques, constitués
de matériel autochtone (argile et galets de
chailles), et d’éléments clastiques (dalles
calcaires). La progression dans la cavité
donne l’impression d’une succession de zones
fortement colmatées et de secteurs réutilisés
ou déblayés par soutirage, en connexion avec
les niveaux inférieurs actifs.
Lorsqu’on s’éloigne des points de soutirage, on bute sur des galeries encore totalement comblées ou en voie de décolmatage
(galerie de l’Anniversaire).
Le concrétionnement est très abondant
tout au long de la cavité et forme localement
d’imposants massifs stalagmitiques. La datation (Y. Quinif, CERAK) d’un petit plancher
stalagmitique reposant sur le remplissage
détritique de la galerie de l’Anniversaire
donne un âge supérieur à 400 000 ans (fig. 6
et tableau 1).
Le niveau actif pérenne de Trabuc se
présente comme un ensemble de petites
conduites forcées et de diaclases actives
surtout en période de crue. Morphologiquement très différent, il est connecté en
divers points aux vastes galeries. Lors des
crues, la saturation de ce niveau provoque des
débordements violents et l’eau réutilise
temporairement certains tronçons de galeries
supérieures. À l’étiage, de nombreux siphons
constituent des regards sur la zone noyée,
siège des circulations plus profondes. Un de
ces siphons (siphon Golenvaux) a permis de
progresser sur plusieurs centaines de mètres
dans un conduit situé à plus de 40 m sous le
niveau du Gardon.
L. BRUXELLES, Karsts et paléokarsts du bassin de Mialet (B. Cévenole, Gard)
KARSTOLOGIA N° 30 - 2/ 1997, 15-24
Figure 4 : Plan de la grotte de Trabuc (Mialet, Gard). Map of Trabuc cave (Mialet, Gard).
2 . L’évent de la Vernière
Découvert récemment, l’évent de la
Vernière est une cavité temporairement
active constituée d’une galerie unique, de
grande taille. Creusée dans les calcaires du
Sinémurien, elle ressemble plutôt à une
haute galerie rappelant celles de Trabuc, dont
la largeur varie entre 3 et 10 m pour une
hauteur dépassant parfois 30 m (photo 3). On
retrouve par endroits la section carrée caractéristique des galeries de Trabuc et son mode
de formation découle sans doute du même
processus.
Ici aussi, le comblement est important
et plusieurs massifs stalagmitiques obstruent
totalement la galerie. Seule l’activité temporaire de cette cavité a permis un recreusement du remplissage détritique présent sous
les massifs de calcite. On descend alors sur
plus de 30 m à travers des sédiments (calcite,
argile, sable, galets de chailles) pour accéder
à la rivière pérenne. Il est aussi possible de
traverser horizontalement le remplissage,
recreusé sous le massif de calcite, pour
déboucher 50 m plus loin dans la suite de la
cavité. On se trouve alors exactement de
l’autre côté du massif stalagmitique. La galerie principale se termine sur un autre massif
de concrétion qui l’obstrue sur toute sa
hauteur (35 m). La présence de racines en ce
point annonce la proximité de la surface
(fig. 7).
B. les ca vités de deux ième
ordre
Outre ces deux réseaux majeurs,
d'autres cavités méritent d'être décrites ici,
bien que de taille plus modeste.
1 . Rive ga uche du Ga rdon
de M ia let
Les avens sont rares dans ce secteur et
résultent soit d’un phénomène de détente des
versants, soit de l’effondrement de la voûte
d’une cavité sous-jacente.
- L’aven du Calabrien : Cette cavité, dont
l'orifice mesure près de 30 m de diamètre,
relève du second cas. Peu profonde, elle
correspond à une ancienne salle, assez vaste,
aujourd’hui en grande partie comblée par les
blocs éboulés. Latéralement, le franchissement d’un massif stalagmitique, aujourd’hui
à l’air libre, permet d’accéder à une courte
galerie de nouveau obstruée par la calcite.
Cette cavité à fait l’objet d’une coloration
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KARSTOLOGIA N° 30 - 2/ 1997, 15-24
Photo 3 : Galerie principale de l’Event
de la Vernière. Le remplissage détritique et
chimique occupe plus des 2/3 de la hauteur
initiale (cliché S. Bruxelles).
Main gallery of “Event de la Vernière”.
Detrital and chemical filling reduce height of 2/3.
19
Figure 5 :
Fracturation
relevée dans les
galeries principales
de la grotte de
Trabuc [Colas et
Ruhland, 1982].
Tectonic network
observed in the main
galleries of Trabuc
cave [Colas et
Ruhland, 1982].
[Bruxelles, 1994]. Le colorant déversé au pied
de la coulée terminale s’est infiltré à travers
le remplissage argileux. Il est ressorti 5 jours
plus tard à l’exsurgence du Moulenc, située
353 m plus bas, prouvant ainsi que des
connexions hydrogéologiques existent
toujours entre ces vieilles cavités décapitées
et les niveaux actifs.
- Les grottes de Camplone : Elles sont
situées au sommet d’une colline et se développent dans le Lotharingien (Sinémurien
sup.). Les deux entrées se trouvent à
quelques mètres l’une de l’autre, au sommet
d’un massif stalagmitique qui sépare désormais la galerie en deux tronçons distincts
(fig. 8). Leur section reste importante malgré
l’amoncellement de blocs détachés de la
voûte.
Les morphologies du creusement initial
ont disparu laissant place à une section carrée
classique. Au bout de 50 m, la plus grande
des deux grottes bute sur une trémie de gros
blocs située très près de la surface. Sur le
versant, dans l’axe de la cavité et quelques
mètres en contrebas, une importante quantité
de calcite matérialise l’ancien prolongement
de la galerie.
- La grotte du Grand Issart : La présence
en surface d’un important massif stalagmitique non loin de la crête permet la découverte de cette cavité. Elle est formée d’une
galerie unique de plus de 200 m de longueur.
Elle atteint 8 m de section mais présente des
rétrécissements au sommet d’imposants
massifs stalagmitiques. Son tracé rectiligne
implique que le terminus est proche du
versant opposé à l’entrée. Ceci a été confirmé par la localisation en surface d’un massif
stalagmitique exhumé. Cette grotte traverse
donc de part en part la crête (fig. 9) tout en
conservant, malgré sa position sommitale
(300 m au-dessus des niveaux actifs), de
belles formes de creusement (coupoles de
Figure 6 : Coupe schématique de la terminaison de la galerie de l’Anniversaire dans la grotte de
Trabuc. La base est creusée au contact Hettangien-Sinémurien (265 m NGF). Le plancher daté
repose sur le remplissage partiellement déblayé (“front” de décolmatage).
Section of the “Galerie de l’Anniversaire” in the Trabuc cave ending. The dated flowstone is situated
on the detritial filling.
20
plafond, coups de gouge) et un remplissage
détritique en cours d’étude (galets de chailles
et argile).
2 . Rive droite du Ga rdon
de M ia let
Les massifs de Corbès et de
Montezorgues renferment quelques cavités
qui sont comparables en plusieurs points
avec celles présentées plus haut.
- La grotte de Valaurie : Située au N de
Corbès, elle s'ouvre à 275 m d'altitude, non
loin d'affleurements de calcite. Elle est
constituée d'une galerie principale d'une
centaine de mètres développée au contact
Hettangien-Sinémurien. Sa morphologie
ainsi que sa section en font une cavité très
semblable aux galeries principales de
Trabuc. Le remplissage détritique puis
chimique comble en partie ce conduit, mais
quelques indices montrent qu'elle a été intégralement colmatée.
- La grotte de Rouville : Dominant le
Gardon de St-Jean, cette cavité est une vaste
galerie à section carrée qui débouche à flanc
de versant, à 352 m d'altitude. En pente régulière vers l'E, elle est conforme au pendage
local des niveaux calcaires du Sinémurien.
Sa section, de 10 m x 8 m à l'entrée, est
constante pendant une cinquantaine de
mètres. Ensuite, elle s'amenuise régulièrement et devient impénétrable à 110 m de
l'entrée lorsque le sommet du remplissage
atteint la voûte Dans ces deux cavités, des
expériences de coloration ont mis en évidence leur drainage par des petites sources.
L. BRUXELLES, Karsts et paléokarsts du bassin de Mialet (B. Cévenole, Gard)
KARSTOLOGIA N° 30 - 2/ 1997, 15-24
Figure 7 : Coupe
topographique le long de
l’axe principal de l’évent
de la Vernière (Mialet).
Section along the main
gallery of the “Event de
la Vernière”.
Le colorant, poussé par des écoulements
temporaires, a traversé le remplissage de ces
grottes avant d'être restitué par des drains
karstiques d'une tout autre facture.
C. Les remplissa ges
endok a rstiques ex humés
Ils atteignent une fréquence et une
ampleur peu commune, sans doute en relation avec l’intense karstification du secteur,
mais aussi avec son importante dissection.
Cependant, la cartographie de ces
éléments ne permet pas, comme cela a été
fait sur le Causse de Blandas (Gard), de
retrouver sur une grande distance le tracé des
paléo-réseaux karstiques [Ambert et al.,
1978].
Nous pouvons distinguer deux types de
remplissages endokarstiques exhumés qui
matérialisent en réalité deux stades de
l’évolution de ces cavités.
2 . Les édifices sta la gmitiques
Très nombreux, ils sont présents à toutes
les altitudes, depuis les crêtes où ils sont
fréquents, jusqu’à la base des versants réglés
(photo 5). On y reconnaît parfaitement les
structures de la calcite et les détails les plus
fins des concrétionnements endokarstiques
(stalactites, stalagmites, micro-gours). Ces
édifices se localisent aussi bien dans la dolomie hettangienne que dans les niveaux
calcaires. Leur mise au jour est due au recoupement d’une galerie par l’enfoncement de la
surface topographique. Selon la taille et
l’orientation de cette galerie, l’affleurement
de calcite peut former un redan rocheux atteignant plusieurs mètres de largeur et de
hauteur, pour une longueur pouvant dépasser
une centaine de mètres, comme sur la colline
de Teizière. La datation de ce massif stalagmitique a donné, sans grande surprise
d’ailleurs, un âge supérieur à 400 000 ans
(tableau 1). Parfois, le massif stalagmitique
surmonte une formation détritique semblable
à celle trouvée dans les poches précédemment
décrites. Il correspond alors à un stade intermédiaire illustrant bien l’histoire polyphasée
de ces karsts.
III. FO RM ATIO N
ET EVO LUTIO N DU KARST
De nombreux éléments, tant en surface
(lapiaz démantelés) qu’en profondeur (cavités
tronquées), indiquent sans ambiguïté le caractère résiduel de ce karst. En aucun cas, la
topographie actuelle ne permet d’expliquer la
genèse et la localisation de ces réseaux.
A. M ise en pla ce du k a rst
À l’origine, sous une topographie
différente, ces portions de galeries étaient
1 . Les poches de sédiments
détritiques
Difficiles à remarquer, elles sont révélées lors de travaux (ouverture d’une piste).
Il en existe une dizaine sur la piste joignant
le Col d’Uglas et le Mas Pagès, à une altitude
comprise entre 500 et 600 m. Elles correspondent à d’anciens conduits karstiques
aujourd’hui décapités, dont la largeur atteignait plusieurs mètres.
Ces galeries sont totalement colmatées
par des sédiments détritiques constitués
d’argile et de galets de taille centimétrique
à pluri-centimétrique nettement lités
(photo 4).
Une rapide étude de la fraction grossière nous a permis de recenser du matériel
autochtone, constitué exclusivement de fragments de chailles issus des calcaires du
Sinémurien et du Lotharingien.
Photo 4 : Poche d’argile et de galets de chailles à l’E du Mas Pagès. Le litage est nettement
visible à droite du personnage (cliché L.B.). Filled pocket with detrital sediment.
L. BRUXELLES, Karsts et paléokarsts du bassin de Mialet (B. Cévenole, Gard)
KARSTOLOGIA N° 30 - 2/ 1997, 15-24
21
Figure 8 : Topographie
des grottes de Camplone
(Mialet). La surface
topographique recoupe
plusieurs fois cette ancienne
galerie actuellement en
position sommitale.
Map and section
of “Grottes de Camplone”.
The topographical surface
cut this gallery several times.
connectées et formaient un
ou plusieurs grands réseaux
karstiques noyés. L’étude de
la répartition des galeries
[Bruxelles, 1994] ne permet
pas d’isoler une ou des altitudes préférentielles corrélatives d’anciens niveaux de
base liés à différents stades
d’enfoncement du Gardon.
L'apparente corrélation entre
la situation altitudinale de certaines cavités
n'est qu'illusoire. En fait, le développement
de ce karst semble plutôt s’être opéré en zone
noyée profonde, le long des discontinuités
lithologiques en suivant les faciès les plus
favorables à la karstification (essentiellement
contact Hettangien-Sinémurien), et guidé par
les divers types de fractures. L’indifférence
de la karstification vis-à-vis de la structure
générale confirme cette idée de karst profond
noyée. D’ailleurs, les galeries principales de
la grotte de Trabuc, comme celle de l’évent
de la Vernière ne se localisent pas au fond du
synclinal mais sur les flancs et à des niveaux
très variables.
La série du Jurassique inférieur est
surmontée stratigraphiquement par une très
forte épaisseur de marnes du DomérienToarcien. La genèse de ce karst noyé sous
couverture est une hypothèse valable qui
répond parfaitement aux caractéristiques de
l'ensemble de ces cavités et à leur organisation.
B. Colma ta ge généra lisé
des ca vités
Par la suite, selon des modalités qui sont
à préciser, ce karst encore noyé a subi un
comblement quasi-total par des sédiments
constitués d’éléments autochtones très
semblables (argile et galets de chailles),
et cela dans toutes les grandes cavités du
bassin de Mialet, quelle que soit leur altitude.
Dans la grotte de Trabuc, par exemple, de
nombreuses galeries de plusieurs dizaines de
mètres de hauteur conservent les témoins d’un
colmatage complet (Cascade Orengo, Grande
Stalagmite, Salle des Méduses). Cette homogénéité des sédiments endokarstiques dans les
cavités du bassin de Mialet semble, elle aussi,
aller dans le sens d’une histoire peu diversifiée avec développement des réseaux en
profondeur puis leur colmatage général.
Plusieurs causes peuvent être invoquées pour
expliquer ce phénomène : variation morphologique ou changement climatique ; mais
seule une subsidence généralisée de ce petit
bassin peut justifier son comblement total par
du matériel homogène local sur une aussi
grande dénivellation. Par comparaison avec
le bassin d'Alès tout proche, le bassin de
Mialet a dû être également subsident à
l'Oligocène. L'essentiel de ce karst, aujourd'hui décolmaté, était donc formé dès
l'Oligocène.
C. Déma ntèlement et
réorga nisa tion k a rstique
Photo 5 : Ce massif stalagmitique exhumé, situé à proximité du Mas Pagès, matérialise
la prolongation d’une ancienne galerie actuellement recoupée par le versant (cliché
S. Bruxelles). These speleothems exhumed near Mas Pagès show the floor of an old gallery.
22
Quelques alluvions siliceuses (schistes,
micaschistes) subsistent sur des lambeaux de
plateaux constituant les point hauts du massif.
Elles témoignent de la mise en place du
réseau hydrographique provenant des
Cévennes cristallines partiellement dénudées
de leur couverture sédimentaire. La présence
d'alluvions siliceuses dans les remplissages
L. BRUXELLES, Karsts et paléokarsts du bassin de Mialet (B. Cévenole, Gard)
KARSTOLOGIA N° 30 - 2/ 1997, 15-24
Figure 9 : Coupe
topographique le long
de l’axe principal de
la grotte du Grand Issart.
D’imposants massifs
stalagmitiques
matérialisent l’ancien
prolongement
de cette cavité.
Cross section along the
main gallery of the “Grotte
du Grand Issart”.
On the slopes, speleothems
show the floor of the
ancient cave passages.
karstiques serait inévitable si la karstification
du massif était postérieure à leur dépôt. Leur
absence dans les remplissages décrits plus
haut montre que le karst préexistait et était
déjà entièrement colmaté.
L’incision des Gardons a permis une
réouverture du système. Une nouvelle organisation karstique, très différente de la
première, se met en place. L’influence de la
structure d’ensemble est alors plus marquée
et le synclinal fait office de collecteur des
eaux souterraines en rapport avec le niveau
de base commandé par l’enfoncement des
Gardons. Sur les flancs, les différentes discontinuités sont exploitées par les circulations
karstiques dans le sens du gradient hydraulique, en direction des rivières principales ou
des cours d’eau affluents (Amous, Roquefeuil, Séboullière). Ces écoulements, plus
locaux, sont drainés par des nouveaux
conduits karstiques de petite taille, souvent
impénétrables et se présentent sous la forme
de petites conduites forcées associées à des
diaclases à peine élargies. Les circulations
récentes vont recouper et réutiliser des tronçons d’anciens conduits karstiques, plus
vastes, mais en grande partie comblés. Cette
nouvelle activité va partiellement les décolmater, soit par réutilisation directe (évent de
la Vernière), soit par soutirage (galerie de la
Grande Stalagmite et le Grand Abîme à
Trabuc). Elle affecte essentiellement les cavités situées à proximité de ces nouveaux
drains. Les galeries les plus éloignées des
nouveaux axes de drainage ne subiront qu’un
soutirage modéré ou une évacuation partielle
du remplissage par érosion régressive, sans
avoir nécessairement connu de réutilisation
directe (galerie de l’Anniversaire à Trabuc).
Lors du décolmatage de ces galeries,
désormais hors d’eau, les parois sont affectées
d’un phénomène de détente. Des pans entiers
se détachent et s’effondrent au sol (photo 6).
La voûte, moins soutenue s’effondre à son
tour et confère à ces galeries cette section dite
“carrée” (photo 7). Ce processus d’effondrement peut se poursuivre sur plusieurs dizaines
de mètres (au moins 60 m dans la partie
aménagée de Trabuc) rappelant la formation,
à une échelle moindre, des cheminées de
soutirage [Renault, 1993].
Au fur et à mesure de l’enfoncement du
réseau hydrographique, le karst subit un
démantèlement croissant divisant le massif en
petites unités calcaires de plus en plus indépendantes. Les cavités réutilisées se fossilisent
de nouveau. Un abondant concrétionnement
se développe et apparaît au jour lorsque la
galerie est décapitée. Quelques massifs stalagmitiques se forment au gré des infiltrations
dans l'ensemble de la cavité. D'autres sont liés
L. BRUXELLES, Karsts et paléokarsts du bassin de Mialet (B. Cévenole, Gard)
KARSTOLOGIA N° 30 - 2/ 1997, 15-24
à la proximité de la surface. La détente des
versants favorise leur développement dans le
secteur d'entrée et le recul des versants permet
une progradation de ces massifs vers l'intérieur de la cavité. En surface, on peut suivre
un long affleurement de calcite de plusieurs
dizaines de mètres jusqu'à l'orifice de la
cavité. Parfois, une partie de l’ancien remplissage détritique, conservée sous la calcite,
affleure sous le massif de concrétion. Il libère
sur le versant de très nombreux galets ovoïdes
de chailles (massif stalagmitique de la piste
du Boisset). D’autres galeries, non réutilisées,
restent totalement comblées et forment ces
poches de sédiments détritiques mises au jour
par le recul des versants.
Photo 6 :
Event de la Vernière :
“le pilier de l’Apocalypse”.
Le recreusement du
remplissage provoque une
détente des parois, premier
stade vers la formation de
galeries à section carrée
(cliché S. Bruxelles).
"Pilar of Apocalypse” in the
“Event de la Vernière”.
The erosion of cave filling
provokes the walls
distension and the
formation of galleries with
“square section”.
23
On peut situer la mise en place de ce
nouveau karst en fonction d’un potentiel
généré par la surrection générale et le creusement des vallées régionales, c’est-à-dire à
partir du Miocène supérieur [Ambert et
Ambert, 1995].
D. Fonctionnement a ctuel
Certaines cavités perchées, situées à
faible profondeur sous les crêtes calcaires,
sont altitudinalement très loin du niveau des
circulations, parfois à plus de 400 m. Les
infiltrations qui traversent ces cavités fossiles
percolent à travers le remplissage. Les colorations ont montré que certains de ces
lambeaux de cavités perchées, comme l'aven
du Calabrien et la grotte de Valaurie, sont
drainés par des circulations actives proches
du niveau de base. Leur drainage s’opère le
plus souvent par le biais de diaclases plus
récentes, probablement dues à la détente du
massif et le long de joints de strates (grotte
de Rouville). Elles sont ensuite collectées soit
dans des galeries actives plus jeunes et de
morphologie très différente (rivière de
Trabuc), soit dans une de ces anciennes galeries en cours de décolmatage (évent de la
Vernière). Enfin, quelques cavités recoupées
par le Gardon ont par ailleurs fonctionné en
perte de cette rivière. Les traces de cette activité viennent s’ajouter à celles des phases
précédentes. De belles coupes de sédiments,
comprenant une proportion importante de
sables micacés, témoignent de cette activité
parfois plus de 100 m au-dessus du niveau
actuel du Gardon (grotte de Trabuc, grotte de
Valaurie). Ce phénomène est toujours fonctionnel comme nous avons pu le vérifier dans
les niveaux bas de Trabuc durant l’été 94
[Bruxelles, 1994].
CO N CLUSIO N
Le karst du bassin de Mialet présente
donc plusieurs éléments d’âges différents. Il
comprend des fragments d’anciens réseaux,
véritables paléokarsts, probablement formés
sous couverture avant la subsidence oligocène, et des cavités plus jeunes aux bassins
d’alimentation plus réduits qui recoupent et
réutilisent en partie ces vieilles cavités. Leur
formation est directement liée à la mise en
place d'un nouveau réseau hydrographique et
au démantèlement du massif dès le Miocène
supérieur. L’étude approfondie des remplissages karstiques devrait nous permettre de
préciser l’évolution de ce karst. Par extension,
nous espérons obtenir des informations sur la
paléogéographie et donc le mode de fonctionnement de ces cavités. La découverte récente
sur le sommet des reliefs, de lambeaux de
formations superficielles (argile à chailles)
comparables à celles que nous étudions en
Aveyron sur le plateau du Larzac devrait aussi
apporter des précisions supplémentaires
concernant ces questions [Bruxelles, 1995].
Lorsque, par érosion régressive, le Gardon
d’Anduze aura franchi le seuil granitique du
Roucan, le niveau de base s’abaissera encore
dans le bassin de Mialet. Les galeries actives
seront en partie abandonnées par les eaux au
profit d’autres plus profondes. En parallèle,
l’enfoncement des ruisseaux affluents de
surface fractionnera encore plus le massif
calcaire. Les éléments du karst désormais
isolés les uns des autres évolueront indépendamment et devront de nouveau se réorganiser à une échelle encore plus locale.
Remerciements : Je remercie tout particulièrement
Jean Nicod, Martine et Paul Ambert, Jean-Louis
Guendon, Yves Quinif et Jacques Schroeder pour
leur soutien et leurs précieux conseils. J’exprime
également ma gratitude à Stéphane Bruxelles, Aimé
Mallet, Henri Paloc et Michel Wienin.
BIBLIO GRAPHIE
Photo 7 : Galerie
de la Trémie dans
l'Event de la
Vernière.
Le sol est constitué
de blocs effondrés
sur 15 m
d'épaisseur.
La galerie a déjà
acquis une
“section carrée”
(cliché L.B.).
“Galerie de la
Trémie” in
the “Event de la
Vernière”.
The floor is
constituted of
15 meters height of
collapsed blocks.
It’s now a “square
section” gallery.
24
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vallées au cours du Néogène et du Quaternaire dans
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282., Grenoble, 52 p. (C.E.R.G.H. Mémoire n°13,
Travaux E.R.A. 282, n°7)
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Université Paul Valéry, Montpellier, 128 p.
(Mémoire de maîtrise)
BRUXELLES L., 1995 - Etude des altérites, des
formations superficielles et endokarstiques du
causse de l’Hospitalet, secteur oriental (Aveyron) :
Conséquences géomorphologiques et contraintes
pour l’aménagement. Université de Provence,
Montpellier, 70 p. (Mémoire de DEA)
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control of the karstic network, in the Trabuc cave.
In : Actes du deuxième Symposium International sur
l’Utilisation de l’Espace Karstique, Bari, 20-22 Mai
1982, p. 133-146.
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Université des Sciences et Technologies Littéraires,
Montpellier, 606 p. (Thèse)
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morphométrie, soutirages dans le nord de la France
et dans le Quercy. In : Actes des rencontres
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Société Cévenole de Spéléologie et de Préhistoire,
1988.- Monographie de la grotte de Trabuc. 96 p.
L. BRUXELLES, Karsts et paléokarsts du bassin de Mialet (B. Cévenole, Gard)
KARSTOLOGIA N° 30 - 2/ 1997, 15-24