QUELQUES TRAITS RECENTS DE LA DÉMOGRAPHIE EN CÉVENNE RURALE

Entre le Mont Lozère au Nord et le Lingas au Sud, le Parc national des Cévennes occupe de hauts plateaux cristaUins et calcaires que découpent le Tarn et ses affluents à l'Ouest. l'Hérault et ses tributaires au Sud, les Gardons et la Cèze à l'Est. Ce ne sont partout que pelouses, landes, bouquets plus ou moins spacieux de hêtres, forêts mixtes ou forêts pures de résineux, ces dernières introduites depuis la fin du xixe siècle. Sur 840 km2, entre 1 000 et 1 700 m d'altitude, vivent un peu plus de 500 personnes; selon les hivers, des skieurs fréquentent la neige du Lozère et de l'Aigoual; en été, les routes sont sillonnées de touristes qui partent assiéger les sites célèbres tandis que les drailles et les pelouses sont parcourues de troupeaux dont la transhumance est le vestige de coutumes pastorales aujourd'hui désuètes.

Le Parc proprement dit est entouré d'une ceinture dont le périmètre dessine une sorte de pentagone. Au Nord, entre la Mgne du Goulet et le Lozère, s'étire le couloir de l'Altier et du Lot; à l'Ouest s'étendent les Causses Méjean et Noir où s'inscrivent les canons du Tarn et de la Jonte; au Sud et à l'Est courent les vallées cévenoles, profondément incisées. Elles ont retenu autrefois une population nombreuse; leur abandon au cours de la seconde moitié du xixe siècle est lié à la Révolution industrielle et, plus précisément, à l'urbanisation du Bas-Languedoc et à l'extraction de la houille en bordure de la montagne. Le déclin s'est accéléré avec la guerre de 1914-18 et la crise des années 1930. Ces vallées font l'objet de la présente étude, entre la Vis et l'Arre au Sud-Ouest et la Cèze au Nord; cet article ne saurait aucunement attiser le feu des passions qu'a déclenché un projet audacieux; il s'agit de dresser objectivement l'inventaire humain d'une région que l'on s'apprête à livrer au tourisme