Les conditions de l'écoulement dans le bassin de la Cèze

par Marcelle Vincent

Introduction

L'hydrologie de la Cèze est moins connue que celle des cours d'eau voisins, Ardèche et Gardons. Cependant elle se rapproche d'eux par bien des caractères et les traits de leurs bassins versants se ressemblent souvent : de l'amont à l'aval, succession de gorges profondes, dénudées et taillées à vif dans le massif ancien, vallées encaissées, encadrées par des « serres » rocheuses très étroites, garrigues plus ou moins desséchées et enfin collines du Sillon rhodanien. A chaque pas, le modelé de détail vient attester le passé géologique de la région. Étiré d'Ouest en Est, le bassin versant, avec 1 309 km2, n'atteint qu'exceptionnellement 26 km de largeur. Cette disposition cache, en réalité, un chevelu hydrographique très développé et laisse place à de nombreux bassins partiels dont trois dépassent 100 km2 ; quatre autres avoisinent 80 km2.

L'examen des facteurs de l'écoulement, comme celui des éléments du régime, met en évidence la part prépondérante du haut bassin dans la genèse des crues.

I. Les facteurs de l'écoulement

Le substratum se présente comme un môle très ancien, plissé et méta- morphisé lors de l'orogénie sudète. Au-dessus s'est déposé, de manière plus ou moins concordante, un manteau de couches sédimentaires comprenant les étages du Carbonifère pour le Paléozoïque, à peu près tous les étages du Secondaire, de l'Ëocène et de l'Oligocène, des dépôts plio-quaternaires, fluviatiles surtout. En outre, des failles, particulièrement nombreuses, ont déterminé d'importantes différences d'altitude capables de régir l'écoulement.