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RECHERCHES SUR L'ePPIDUM
DE L'ERMITAGE
·;
Aux origines d'Alès :
Recherches sur l'oppidum de l'Ermitage
Gard
v e s. et 1er s. av. J.-C.
par B. Dedet et J.
Bien que repéré depuis une centaine d'années, l'oppidum de l'Ermitage n'a pas enco re fait l'objet d'une
investigation systémati que. De fréquents ra massages
de surface e t décou vertes fortuites attesta nt l'antiquité
de l'occupation des lieux on t att iré l'atte ntio n des érudits locaux de la fin du XJXe et du d éb ut du XX< s.
Mais ce n'est que peu à peu que s'est imposée l'idée
selon laquelle la colline d e l'Ermitage é tai t aux origines
de la ville d'Alès ( 1). Par la suite des so ndages ponctuels
et des sauvetages ca usés'par les travaux agricoles ou des
constructi o ns ont été effect ués. Tout particulièrement,
les opérations d'urgence menées depuis ces dix dernières années par les membres du Groupe de Sauvegarde des Vestiges de l' Ermitage sous la direction de
J. Salles (2), permettent aujourd' hui d e mieux co nnaître la chrono logie, l'extension et la form e des diverses
phases de l'occupat ion humaine du g isement : fréquenté à plusieu rs époques de la Préhistoire (Mésolithique, Chasséen ancien, moyen et final, Bronze
ancien) puis au y e s. av. J-C. , le site livre surt out les vestiges d'une agglomération du milieu et de la deuxième
moitié du Ier s. av. J .-C.
La situation du gisement dans une région archéo logiquement encore bien peu co nnue, en regard des
con trées proches de la mer o u de la va llée du Rh ô ne,
rehausse la va le ur des donn ées qu'il proc ure. Alors q ue,
de puis quelques a nn ées, se déve loppe un p rogramme
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de recherche visant à reconnaître systématiquement
tous les établissements protohistoriques du Languedoc
oriental , l'Ermitage apparaît comme l'un des p lus
importants sites de la région sous-cévenole, p our le
milieu du 1er s. a v. J.-C. Le moment est donc venu de
dresser un bilan des découvertes faites ·sur. ce gisement
et d'en présenter les apports.
1. GISEMENT ET HI STO IRE DES RECHERCHES
1. 1. Situation
La colline de l'Ermitage domine immédiatement à·
l'ouest la ville d'Alès et la rive d roite du Gardo n. Elle
fait partie des pré-Céve nnes calcaires, région de collines et de montagn}!S qui bordent à l'es t les Céve nnes
micasc histeuses et granitiq ues et surpl ombent directement la d épression so us-cévenole. Cette hauteu r est
placée au contact de deux régions tout à fait di ssemblables. à vocat io ns économiques très différentes :à l'est et
a u sud-est, la plaine de la Gardonnenque, vaste d épression alluvia le bordée par les collines et les plateaux calcaires des Garrigues ; à l'ouest et au nord-ouest, la
montagne cévenole. La vallée du Gardon est une des
principales voies naturelles de pénétration depu is le
Languedoc o riental et la basse va llée du Rhône vers
l'intérieur des Cévennes et du Massif Centra l. Pa r a illeurs ve rs le nord-est, la dépressio n so us-cévenole relie
( 1) Jusqu'à la fin du X 1X' siècle. les historiens d'Alès font remonter les origi nes de la ville soit à l'époq ue des premiers rois ca pétie ns (César Fa bre.
Recherches his!Oriques sur A lais, 1860. p. 2). soit au V' s. après J .-C. (A. Gros. Etude su r la ville d'A la is. dans Bulletin d<' la Soc. S cient. et Lill.
d 'Alais . 1891, p. 57). Le Frè re Sylvéris est le premier. e n 1906, à admet tre une origine antique à l'occ upation humaine du si te d'A lès ( Frè re Sylvéris.
Quelques pages à ajouter à l'Histoire d 'Alais, Lyon , 1906).
(2) L'Ermitage est très proche de la ville moderne et le site s'urbanise rapidement. Les inter ventions de sa uvetage au cours de la décennie 1969- 1979
ont été effectuées dans de très mauvaises conditions (absence de moyens e t d'encadrement. d élais touj ours limités). Que les membres du Groupe de
Sauvegarde trouvent ici l'expression de notre gratitude. Nous remercions également M. G. Ba rruol. Directe ur des Ant iquités Historiq ues du
La nguedoc-Roussillon. Mm' Bargeton. MM . Paris et C lément et M' Falque. Président de la Sociét é Civile Immobilière de Notre- Da me de l'E r mi t age. qui nous ont accordé les a uto risations nécessai res, a insi que la Munic ipalité d'Alès pour son aide. Le mat ériel issu de ces recherches est
conservé au Dépôt Archéologique de Vézenobres (Gard) à l'exception des objets les plus représentatifs pou r le publ ic qui sont exposés au M usée
du Colombier à Alès (nous remercions le Conse rvateur. M. Bordreui l de nous avoir facilit é l'accès aux documents).
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Bulletin de l'Ecole Antique de Nîmes, n " 16, 198 1
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Carte de situa tion de l'oppidum de l'Ermitage da ns son envi ronnement des principaux gisements du Languedoc oriental occupés au V< s.
ct / ou a u 1<' s. av. J .-C. ; 1 : Grotte du Hasard (Tharaux) ; 2 :Camp de Césa r ( Laudun) ; 3 : Vié-Cioutat (M ons. Monteils); 4 : Saint-Vincent (Gaujac) ; 5 : La Made lei ne (Tornac); 6 : Serre de Brie nne (Brignon) ; 7: Castelvielh (Sainte-Anastasie ) ; 8: Marduel (Saint- Bonnet) ; 9 : La Jouffe
(Mont mirat) ; 10 : Plan de la Tour (Gailhan) ; Il : P rouvessa (Combas); 12 : Cambroux (Montpezat) ; 13: Mont-Cavalier (Nîmes) ; 14 : Roquecourbe (M arguerittes); 15 : Mauressip (Saint-Côme-et- Maruéjols ); 16 : Villevieille; 17 : Nages ; 18 : La Redoute (Bea ucaire); 19 : Amhru.uw11
(Villet elle ) ; 20 : Sextamio (Castelnau-le- Lez) ; 2 1 : Es peyran (Saint-Gilles) ; 22 : Le Castellas (Murviel-lès-Montpellier) ; 23: La Roque (Fabrègues) ; 24 : Lattes.
6
AUX ORI G I NES D'ALËS
la région alésienne à la Basse Ardèche et à la moyenne
va llée du Rhône. L'im portance du s ite de l'Ermitage
s'explique donc à la foi s par sa si tuat io n au co ntact d e
la plaine et d e la montagne et sa positi o n sur une grande
voie naturelle de communication (3) (fig. 1).
L'appellation « Ermitage ff s'expliq ue par la présence
au so mmet d e la co lline d'une dépendance d u prieuré d e
re lig ie ux a ug us tins édifié sur la colline vois ine de Sa intGerma in-d e-M o ntaigu sans doute a u X Ie s. par les
m oi nes de l'abbaye de Ce ndras. De ce t ermitage s ubsiste d e nos jours une chapelle rem ontan t au XIIe s. Les
moine s augustins qu i s'y iso lèrent placè rent ce sa nctuaire so us la protection de Saint-Julien et le nom de
«Saint-Jul ien-des-Causses» (5) fut donné pendan t trè s
longte mps à la co lline concurrem m e nt à cel u i de l' « Ermit age ff.
De puis le M oye n Age , cette haute ur a été presq ue
entière ment mise e n culture et, pour ce faire, les pe ntes
on t ét é model ées en terrasses s uperposées ou faïsses.
Une partie du gise ment a rc héologiq ue a dû ainsi êt re
profo ndément bouleversée.
1. 3. Historique des recherches
o us trouvo ns la trace de trouvailles s poradiques
e ffectuées s ur la co lline dès les an nées 1840. Cit o ns,
po ur mémoire, la découve rte e n 1844 dans le sec te ur du
Roc de Duret d e diffé rents vestiges pré-roma ins et
gallo-ro mains (tuiles, fragments d'am phores e t de
m osaïq ue et « d eux grands sq uelettes dans leurs tombeaux ») (6). En 1849 le ba ro n d'H o mbres-Firm as
ex pl ore la plus vaste cavité de la colline act ue lle m e nt
co nnue. la grotte Bonnaud . C'es t vers la même é poq ue
qu'a été mis au j o ur lors de l'a r rachage d'un o livier
e ntre la c hapelle d e l'E rmit age et le mur d'e nceinte qui
en toure le sommet, un puits. obturé pa r une dalle percée de d eu x tro us, qualifié alors d e «fu nérai re ff. Ce
puits fut partielle ment exp lo ré pu is aussitôt re fermé
(7). Ces d écou ve rtes ne sem blèrent pas assez significati ves et , e n 1873 Grat iè"n Charvet , t out en a tt ri buant à
Al ès (Aiestum des plus ancien nes c hartes) une origine
a ntique ne m e ntionne pas le si te archéologique de l'Ermitage (8). Il faut a ttendre la fin du siècle po ur q ue les
é rudits locaux pre nnent conscience d e l'occupa tio n de
ce tte époque : e n 1891. Numa Trouil has remarque
l'abondance d es tessons d 'a mph o res jo nc hant le so l des
se ntie rs de la co lline mais refuse d'y voi r le té m oignage
d'un ha bitat antique (9). Le frère Sylvéris, en 1906.
admet que les ves tiges repérés sur la co ll ine so n t ceux
d'un «oppidum celtiq ue » ( 10). E. D a dre en 1923 (Il)
Ermitage. vue pri se de l'est
1.2. Site
Hauteur au somme t arro ndi , culminant à 29 1 rn d'altitude (fig. 2), la colline domine le Gardon à l'est par
d es pentes escarpées de 150 rn d e d énivelation, le ruissea u d e Chaudebois a u sud par une falaise ve rtica le et le
ruisseau d e la Daude au nord . Ve rs le nord-ouest un
petit isthme, le col d e l'Alijou, la relie à l'ensemble précéve nol. A s a pointe s ud-est, la co lline se pro longe vers
le Gardon par un rocher q ui domine la rivière : le Puech
des Fabres ou Roc d e Duret (fig. 3). Gé o logiqueme nt ,
l'Ermitage est esse ntie lle ment formée de calcaires gris
du Jurass ique moye n et s upé rieur (Callov ien à Séquanie n), bien lités e n stra t es légère m ent inclinées vers
l' Es t. Un e nsemble de failles la sépare des hauteurs voisines (4). Ce bloc de ca lca ire es t foré d e nom bre uses
grottes au d éve loppeme nt peu impo rtant m a is qui o nt
se rvi de refuge a u x ho mmes et a u x animaux à ce rtaines
époques de la Pré hi stoi re. L'alimentation e n eau était
assu rée par p lus ieurs so urces dan s la vall ée du C hau d ebois et par le Gardon.
(3) Ultérieurement. cette voie prendra le nom de Voie Régordane. A l'emplacement de l'actuelle Alès. se d étacha it un emb ra nchement vers le pays
des Helviens à travers la dépression sous-cévenole.
(4) ous d evons ces renseignements à M . Wiénin .
(5) On trouve parfois la graph ie« Sa int-Julien-d'Ecosse ».
(6) Ces trouva illes. aujourd'hui d ispa rues. o nt ét é signalées d a ns l'hebdomadai re fy Mémorial d 'A lai.\' el de /'arrondisseme/11. 2 1-28 avri l 1844 .
.(7) Cette d écouve rte est con nue par la copie faite par l'abbé P . Roux d'une lettre de M. Plantier. mais les invente urs n'ont pas précisé la posi tion
exacte d u pui ts. De ux vases e n terre c uite prove nant de ce puits étaient visibles da ns les années 1934-1 939dans le local de la Société Scientifique et
Littérai re d'Alès. Ils o nt depuis lors dis paru.
(8) G. Charvet. Les voies vici nales gallo-roma ines che7 lcs Vol kes Arécomiques. dans Bull. de la Soc. SC'ienl. el Lill. d'Ala is. 1873. 1. p . !;3ct sui v.
(9) N. Troui llas. Etud e s ur Saint-Germa in-de- Montaigu ct sur q uelques points touchant l' Histo ire d u Vieil Ala is. d ans !Juil. de la Sol'ié1é Sciml.
el Lill. d'Alais. 1893. p . 109.
( 10) Frère Sylvéris. Quelques pages ...
( Il ) E. Dadrc. Monof!.raphie d'Alais. Alais. 1923.
7
B. DEDET. J . SA LLES
romaines (données par sa famille a u Musée du
Colo mbier à Alès). Le colo nel Ausset et M. Brousse
recueillaient également du matériel d e surface. Ce dernie r mettait en particulier l'accent sur l'a b ondance des
puis l'abbé P. Roux e n 1931 ( 12) confirme nt et dévelo ppent ces observations. Toutefois, malgré les preuves
tangibles appo rtées par ces chercheurs, l'idée de l'existe nce d'une agglo mération antique sur la colline de
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FOU IL LE
.,...- ENCEINTE
r"'' CARRi ÈRE
1
. MODERNE
Fig. J -
Ermitage. pla n du site e t localisation des vestiges antiques. foui lles de sauvetage et autres points de découverte.
tessons de céramiques campa nie nnes A et B. Puis d e
1947 à 1952, des recherches superficielles étaie nt effectuées par M. Granie r et l'équipe du Ce rcle Amica l d es
Mine urs d' Alès (C.A.M.A.). No mbre d'o bjets provena nt de ces in vestigations, qui n'ont pas été publiées,
so nt entrés dans les collectio ns du Musée d u Colombier
à Alès, mais le fait qu'ils soient pri vés de tout co ntex te
en limite g ra nde ment l'inté rêt scie ntifique.
A partir d e 1952, une équipe comp osée de G. J o uane n, C. C la uzel et J. Sa lles, élargie à pa rtir de 1970 en
l'Erm itage fut co mba ttue alo rs par certains me mb res
de la Société Scie ntifique et Litté ra ire d ' Alès et d o nna
lieu à une polémique e ntre adversaires e t d éfenseurs d e
la thèse de l'oppidum ( 13). Afin de faire prévaloir ses
vues, l'a bbé Rou x poursuivit ses prospecti o ns jusqu'en
1950 et fit des fo uilles, récoltant une mo isso n d'o bje ts
pré historiques (Grotte de l'Oliv ie r ou d e la Gardette) et
a n tiq ues. Ces recherc hes so nt restées inédites. Du rant
la même pé riode, u n prop ri étai re, M. Bargeton, trouvait da ns ses terres de nombreuses monnaies pré-
(1 2) Abbé P. Rou x. l'Ermitage d'A lès. dans Cahiers d'Histvire et d'Arl'i1éologie, Nîmes. 193 1. I. 3-4. p . 19 1- 199 et 222-230.
( 13) Parmi ces derniers. M. Louis. L'Erm itage d'Alès. da ns Bull. de la Soc. d'His! . et d'Archéo. de Nîmes et du Gard, 1934- 1935. 2. p. 40-47.
8
AUX ORIGINES D'ALÈS
et 142) située à la pointe sud-est de la colline, au-dessus
du Roc de Duret (fig. 3, n" 7). En 1954 un fond d'habitation est repéré dans la parcelle cadastrale CE 186. En
1970, la construction d'un chemin communal sur la
pente nord-est de la colline entraîne la découverte et la
destruction des vestiges d'habitat antique sur Je bord
des parcelles CE 189 (fig. 3, n" 9) et CE 200 (fig. 3,
un Groupe de Sauvegarde des Vestiges de l'Ermitage,
dirigé par J. Salles, auquel s'associe entre 1970 et 1975
le Club d'Archéologie du Foyer socio-éducatif du
Lycée J.-B. Dumas d'Alès, intervient systématiquement pour effectuer les sauvetages qui s'imposent à la
suite de défoncements agricoles ou de constructions de
chemins et de maisons neuves.
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En 1952, une opération est menée par G. Jouanen,
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un releve d' Y. Rou,ta nl).
n" 8). A la même époque, J . Salles observait des restes
d'habitat dans des terrassements effectués dans la parcelle CH 137 (fig. 3, n" Il). Au mois de février 1970, la
parcelle CE 188, où un sauvetage avait été effectué en
1952, est complètement arasée pour la construction
d'une villa. De nouveaux vestiges apparaissent partiel-
C. Clauzel et J. Salles dans une .faïsse qui venait de
faire l'objet de terrassements en avant de la carrière dite
de « Peytavin » ( 14) (parcelle cadastrale CE 188) (fig. 3,
n" 6). L'année suivante la même équipe pratique un
sondage dans une.fai:Sse (parcelles cadastrales CH 141
( 14) G. Jouanen. quelques travaux de pré et protohistoire dans la région alésienne.
9
B. DEDET. J . S ALL ES
1.4. 2. Grotte de l'Olivier ou de la Gardette
lement sauvés par le Groupe de Sauvegarde des Vestiges de l'Ermitage. Au printemps de la même année,
une fouille plus étendue était entreprise dans la parcelle
CE 204 où le propriétaire, M. Bargeton, avait recueilli
depuis longtemps des monnaies pré-romaines et où
divers vestiges d'habita t étaient visibles en surface. La
fouille, réalisée par le Groupe de Sauvegarde associé au
Club d'Archéologie du Foyer socio-éducatif du Lycée
d' Alès, a permis de dégager, en 1970 et 1972, une pièce
d'habitation ( 15) (fig. 3, n° 1). De 1972 à 1975, le
Groupe de Sauvegarde mettait au jour deux autres
pièces d'habitation contigües à la précédente dans la
parcelle voisine CE 205 ( 16) (fig. 3, n" 1) et, en 1975,
effectuait un sondage dans la parcelle CE 212 (fig. 3,
n" 2). Enfin en 1978, des travaux de terrassement pour
la constructon de maisons neuves dans le même secteur, un peu en contre bas (parcelles CE 205, 257 et 212),
mirent au jour et endommagèrent les restes de trois
autres habitations antiques. Une intervention de sauvetage effectuée par le Groupe, de février à juin 1979, permit d e fouiller une partie de ces habitations avant
qu'elles ne soient presque totalement d étruites par les
constructions modernes (fig. 3, n °5 3, 4 et 5).
Parall èlement à ces découvertes se rapportant à la fin
de l'Age du Fer, les grottes de l'Ermitage, constamment
menacées par les f ou.i lleurs clandestins, faisaient l'objet
de sauvetages : grotte de l'Olivier ou de la Gardette en
1950 (fouille G. Jouanen et J. Salles) (fig. 3, B), grotte
C hambon ou du Lierre, de 1950 à 1953 (fouille :
C. Clauzel, G. Jouane n et J . Salles) (fig. 3, C), grotte
d e la falaise de Chaudebois en 1965 puis en 1972-73
(fig. 3, D) (fouille de J . Salles et Groupe de Sauvegarde).
Cette grotte doit être identifiée avec la-f cavité qui
s'ouvre au pied de la pe nte nord-est de la colline à l'extrémité de la rue de la Gardette (fig. 3, 8) . Le Frère Sylvéris puis l'a bbé P. Roux y o nt effectué des reche rches.
Par la suite, G. Jouane n e t J . Salles o nt pu fou ille r un
lambeau de couche encore en place dans le fond d e la
cavité en 1950-51. Ce tte grotte a livré les vestiges d ' un
ossuaire du Néolithique final de faciès Fe rrières
(couche 1), un niveau Chasséen (couche 2), un niveau
Cardial (couche 3) et un niveau peut-être Mésolithique
(couche 4) (18).
1.4.3. Grotte du Lierre ou Chambon
Cette grotte s'ouvre sur le versant nord-est de l'Ermitage à la cote 195 rn (fig. 3, C) MM Clauzel, Joua ne n et
Salles y ont effectué quelques sondages entre 1950 et
1953, repris entre 1970et 1972 par le Groupe de Sauvegarde des Vestiges de l'Ermita ge ( 19). Cette grotte a
servi d'ossuaire au Néolit h ique récent (faciès de Ferrières).
1.4.4. Grotte de la f alaise de Chaudebois
La grotte de la falaise de C ha ude b ois s'ouvre à la co te
260 rn dans l'escarpeme nt sud de la colline qui domine
la vallée d e Chaudebois (fig. 3, D). C'est un ét roit
boyau long de 8 rn, complète ment bouleversé par d es
cla ndestins en 1964. Les d é blais o nt é té tamisés e n 1965
par J . Sa lles, puis en 1972-73 par le Groupe de Sauvegarde. Ce tra vail a perm is de récupérer d'abo nda nts
restes humains et des vestiges de d eu x époques différentes : Néolithique m oyen de tradition chasséenne et
Bronze Ancien (20).
1.4. Aperçu sur l'occupation préhistorique
de l'Ermitage
2. L'HABITAT PROTOHIS TORIQUE
Deux séries de témoignages nous renseigne nt sur
l'occupation protohisto riq ue de l'Ermitage : les vestiges d'habitations re pérés a u cours d es onze interve ntio ns de sauvetage, et le mobilier qui leur était associé,
d'une pa rt ; d'autre part le ma té riel ramassé en surface.
Nous étudierons tout d'abord les résultats qu'ont procuré les sauvetages et, en co mplément, décrirons rapidement les découvertes de surface.
1.4. 1. Grotte Bonnaud
Située sur la pe nte sud de la colline, à mi-hauteur
(fig. 3, A), la grotte Bonnaud ( 17) a été explorée à partir
de 1950 par son propriétaire, M. Chadourne. Elle n'a
fourni que des vestiges de faune d' époque moustérienne, actuellement en cours d'étude par H. de Lumley.
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( 15) Voir les publicatio ns ro néotées du Groupe de Sa uvegarde des Vestiges d e l'Ermitage. Ac fl\•ifh el Tra1•aux. 1969-1970. 197 1 et 1972.
( 16) Cf. Aclil'ilés 1'1 Travaux. 1972. 1973. 1974 et 1975. Sur l'ense mble de ces recherches : J . Salles. Alès avant l' Histo ire o u les secrets de l'Ermitage . da ns Causses el CévenneJ, Revue du Cluh Cévenol. 12. 1971 . p. 51-57 : Habita t ga llo-ro main de l' Ermitage d'Alès. da ns Encydopéclie cles
c ←ャ ᄋ・ ュイ ・ N セN@ Almanach cél'enol. 8. 1976. p.87- 102 : Alès a va nt l'Histoire ou les secrets de l'Ermitage. da ns Chenョ ・Nセ@
MaKazine, 153 bis, 1976. p. 2640 : G. Ba rruo l. Info rmati o ns a rchéologiques . da ns Ga/lia. XX IX. 1971. p. 389-390 : XX XIII . 1975. p. 512.
( 17) L. A. d' Ho mbres Firma s. Recueil d e M émoireJ el c/'o hJerl'alions; Ca1•erneJ à oJsemeniJ ci'Aiai.1·, 1844-185 1 : E. D umas. S!ali.flique Kéolox ique. minéralogique el paléomoloxique du dépan emem du Carel, Il . Nîmes 1876 : Ducla ux- Monteils. Recherches his10riques sur A lais. 1860.
p. 653. J . Ulysse D uma s. La Préhisto ire du Gard . dans Bull. de la Soc. d 'El. dc•.1· Scien. Na1. de Nim e.r. 1944. p. 2 1.
.
( 18) F rère Sylvèris. Quelques pa ges .. .. p . 14- 18: E. Dadre. Monoxraphie... : P. Roux. L'ErmilaKe... : J . Salles. La Grotte de l'Oli vier o u de la Ga rdette . dans ErmilaK<' d 'A lès. Terre Préhiswrique. A l'lil'ilés el Tra l'aux. 1976. p. 6-7.
( 19) /cl.. La Grotte du Lie rre. da ns ErmilaKt' ... , Aclil•i!é.l el Tra1•aux. 1976. p. 3-4.
(20) !tl.. La grotte de la fa la ise de C ha ude bois. da ns Ermilal(e .... At'1il•iié.1· el Tra1•aux. 1976. p. 2: M. Lo r bla nchet. Géo/(raphie préhiJIOrique. pm wlriswrique el gallo-romaine des Cél'ennes Méridionale.\· 1.'1 de leurJ ahords. D . E. S .. Mo ntpellier . 1967 . p. 35 (dac tylogra phié).
10
AUX ORIGINES D'ALÈS
2. 1. Habitation no 1
L'habitation n" 1 est située sur la pente est de la colline (parcelle cadastrale CE 204) à la cote 235 rn d'altitude (fig. 3, n° 1). Elle a fait l'objet de travaux au cours
des années 1969-1975.
Les dimensions intérieures de ces sa lles sont les suivantes : salle A.
5. 75 rn dans l'axe nord-sud et 5 rn dans l'axe est-ouest ; salle B, dans
un premier état : 4,40 rn selon l'axe nord-s ud e t 4,50 rn selon l'axe estouest ; après remaniement : 4.40 rn se lon l'axe nord-sud et 3, 75 rn sur
l'axe est-ouest ; salle C : environ 5,5 rn sur l'axe nord-sud et environ
4 rn sur l'axe est-ouest. Ce qui donne les superfic ies suivantes : sai-
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mosaïque
mur enduit
le A : 28.75 m 1 ; salle B: premier état: 19,8 m 2 ; deuxième état:
16,5 m1 ; salle C: environ 22m2, soit un to tal de 70 puis 67m2 pour
l'ensemble des trois pièces .
En plan,la maison 1 comprend au moins trois salles, peut-être quatre (fig. 5) : deux salles en grande partie logées dans une grande
encoche taillée dans le rocher (salles A et B)et une troisième pièce, C.
en avant de la salle A et communiquant avec elle. La salle C n'a pu
être que partiellement fouillée car le terrain est p la nté en oliviers. Les
salles B et C s'ouvrent sur un espace D qui n'a pu être fouillé pour la
même raison ; toutefois, des sondages pratiqués dans le pro longement des murs 17 de la salle B et 20de la salle C n'ont pas révélé l'existence de murs. mais seule une fo uille plus étendue dans ce secteur
permettrait de déterminer avec certitude la nature exacte de cette
zone : salle. cour, place donnant sur un espace de circulation? Les
limites de l'habitation ont par ailleurs été atteintes au nord , à l'ouest
et au sud. A l'est. à 2 rn de la salle C. se trouve un mur de laisse
moderne qui domine de près de 5 rn la terrasse inférieure . si cette
wne a été aménagée dans l'Antiquité. e lle est trop exiguë pour avoir
pu être bâtie ; elle devait plutôt correspondre à une zone de circula tion.
L'élévation des parois comprend deux techniq ues: le roc taillé et le
mur bâti. Le rocher calcaire e ntai llé fo rme, au moins partiellement et
jusqu'à une hauteur maximum de 1,80 rn, la pa roi ouest des salles A
et B (fig. 5, n"' 3, 5 et 7), la paroi sud de la salle A (fig. 5, n" 2) et la
paroi nord de la salle B (fig. 5. n" 8). Des murs permettent de boucher
des irrégularités de la roche (paroi ouest des sa lles A (fi g. 6) et B
(fig. 5. n" 6). et complètent o u pro lo ngent la pa roi rocheuse lorsque
celle-ci s'abaisse (paroi sud de la salle A. fig. 5, n" 9 ; paro i nord de la
salle B. fig. 5. n" 17). Les a utres parois des sa lles A et B et celles de la
salle C sont uniquement formées de murs bâtis. Le mur 15 séparant
les salles A et B prend appui à l'ouest contre un ressaut taillé dans la
paroi rocheuse sur toute sa hauteur (fig. 5. n" 4). La salle Couvre sur
l'espace D par une porte large de 1.25 rn comp renant légèreme nt en
retrait un seuil bâti en pierres de petite taille (fig. 5, n" 27). Cette salle
communique avec la salle A par une porte large de 1,30 rn a vec seuil
Il
'
dallage
Ermitage. habitation 1.
2.1.1. Architecture et stratigraphie
'i
2m
rocher taillé
セ@
Fil{. 5 -
1
B. DEDET. J. SALLES
construit en petites pierres (fig. 5, n" 12). La salle B ne pouvait ouvrir
que sur l'espace D, mais le mur est de cette salle n'est conservé qu'à ses
deux extrémités (fig. 5. n"' 14 et 18), ce qui ne nous permet pas de
connaître les dimensions de la porte.
larités du substratum rocheux.
Le matériel archéologique de la partie fouillée dela salle C est très
peu abondant. Il s'agit de quelques tessons épars et non en place.
C f La salle B :stratigraphie et structures
Tous les murs sont construits en pierre calcaire liée avec de l'argile.
A la base on trouve de gros blocs irréguliers ; l'élévation est faite de
blocs moyens, plus réguliers. La largeur des murs est comprise entre
0.45 et 0,55 m.
Deux stades successifs de construction ont pu être décelés.
Dans une première étape, la salle B est limitée vers l'ouest par le
rocher entaillé à la verticale sur une hauteur maximum de 1.80 rn
(fig. 5, n"' 5 et 7), un mur de pierre (fig. 5, n" 6) colmatant une brèche
du rocher. La paroi nord est form ée vers l'o uest à la base. par le
rocher taillé (fig. 5, n" 8). puis par le mur n" 17. La paroi s ud est
constituée par le mur n" 15. De la paroi est. il ne reste que les deux
dépa rts aux angles nord-est et sud-est de la salle (fig. 5, n"' 14 et 18).
Dès cette première étape de construction, la paroi rocheuse est masquée par un mur de pierre liée avec de l'argile (fig. 5, n" 16) d'une
épaisseur identique à celle du ressaut rocheux n" 4.
Comme le montrent les fragments très abondants retrouvés dans le
niveau de destruction, la maison était couverte de regu/ae et d'imhrices. tantôt rougeâtres et peignées, tantôt jaunes et lissées. A l'extérieur. au sud de la salle A. une rigole a été c reusée parallèlement au
mur de la maison. sur la surface naturelle du substratum dans le sens
de la pente, pour drainer les eaux de pluie (et peut-être les canaliser
vers un réservoir ?) (fig. 5. n" 28). Les sols sont de trois sortes :argile
battue (salle A et salle B dans son premier état), mosaïque (salle B
dans un deuxième état), dallage (salle C).
A/
Dans une étape ultérieure. cette salle subit une réfect ion importante. En avant du mur 16. on élève le mur 19 (fig. 5) et on recouvre
les murs 14. 15 et 19 d'un enduit de couleur ocre pâle uniforme (l'enduit mural n'a pas pu être retrouvé sur les murs 17 et 18 qui sont arasés à l'assise de fondation).
La salle A :stratigraphie et structure
La stratigraphie de la salle A s'ordonne comme suit, de haut en
bas:
- couche 1 : terre arable de couleur noire, remaniée par les c ultures, épaisse de 0.60 en moyenne.
La couche d'enduit, épaisse de 7 à 8 mm. est constituée de chaux
blanche mélangée à une poudre calcaire. Sous cette couche superficielle se trouvent deux couches de sable plus grossier mélangé à de la
chaux d'une épaisseur totale de 3 cm. Ce m o rtier adhère au parement
du mur de pierre liée avec de la terre ou de l'argile. Des fragments ca nnelés de revêtement peint ont été trouvés au sol dans la partie est (éléments d'encadrement de porte?).
- couche 2 : terre argileuse de couleur brun clair. épaisse de
0,20 rn e n moyenne, enrobant de très nombreuses pierres provenant
de la destruction des murs de l'habitation,
- couche 3 : terre argileuse jaunâtre de O. 15 rn d'é paisseu r
moyenne contenant de très nombreux fragments de 1egu/ae et d'im -
hrices,
Dans ce second s tade d'occupati on, le sol de la pièce est alors formé
par une mosaïque retrouvée en grande partie détruite au moment de
la fouille. Seuls restaient en place la couc he de mortier de chaux qui
servait de support et un lambeau d'un 1/ 2 m'de mosaïque (fig. 5. G).
Une très grande quantité de tessères isolées a été recuei llie. La grande
majorité d'entre elles est de couleur blanche. D'autres en nombre
moins im po rtant sont noi rs; q uelques tessères rouges ont également
été retrouvées. Les fragments de mosaïque où plusieurs t essères adhéraient entre elles donnent quelques indications sur l'aspect d'ensemble : sur un fond blanc. décor indéterminable réalisé avec des cubes
noirs et quelques cubes rouges ; bordure noire. Les deux axes orthogonaux d'implantation des cubes <'le la mosaïque étaient obliques par
rapport aux murs de la salle.
- couche 4 : couche ce ndreuse, peu épaisse (0,05 m) qui a livré
l'essentiel du mobilier a rc héologique de cette salle,
- couche 5: couche argileuse de 0.20 m d'épaisseur moyenne renferma nt de très nombreux éclats de calcaire et quelques tessons roulés. Cette couche reposait sur le substratum calcaire et servait à en
égaliser les irrégularités et les différences de niveau.
Le so l d'habitat. fait de terre battue se trouvai t à la base de la
couche 4. Il était parfaitement matérialisé dans la partie centrale de la
pièce par la présence d'un foyer construit occupant une surface de
1 rn! environ (fig. 5, a). Ce foyer était constitué par une sole d'argile,
dont la surface lissée était durcie par le feu , qui reposait sur une
semelle de tessons de panses d'amphores italiques placés horizontalement.
La stratigra phie de la salle B. observée par les fouilleurs. s'ordon ne
de la manière suivante :sous une épaisse couche de terre arable profondément remaniée par les cultures (couche 1) se trouvait une
couche de destruction d'habitat (couche 2) renfermant des pierres
provenant d es murs, des fragments d'enduit murai et des morceaux
de 1egu/ae et d'imhrices peignées. L'essentiel du mobilier recueilli
provient de la base de la couche 2. Cette couche reposait sur la
mosaïque. Le sol mosaïqué était aménagé tantôt sur le substrat
rocheux. tantôt sur une couche d'argile et de pierres qui colmatait les
irrégularités du substrat rocheux (couche 3).
B j La salle· C :stratigraphie et structures
La stratigraphie de la salle C, telle qu'elle a été observée par les
fouilleurs. s'ordonne comme suit dans la partie sud, seule fouillée. de
la salle:
- couche 1 : épaisse couche de te rre arable complètement remaniée.
- couche 2: couche de destruction d'habitat bien marquée par la
présence de nombreux fragme nts importants de /egulae e t d'imhrices. Dans la partie inférieure d e cette couche,les tuiles sont cassées
en de très petits fragments. A la base de cette couche se trou ve un dallage de lauzes de calcaire provenant de la région est du bassin sédimentaire d'Alès (Méjanes. Monteils. Mons, c'es t-à-dire alentours de
l'oppidum de Vié-Cioutat). Ces d alles. minces et plates. ont de
grandes dimensions (jusqu'à 0.80 X 0, 70 rn). Deux d'entre elles
avaient ét é remplacées soit par une 1egula. soit par une dalle en calcaire local.
2.1.2. Le mobilier de l'habitation n"
A / Salle A
Tous les objets retrouvés dans la salle A proviennent de la couche 3
ou du contact avec le sol a ntique.
l " ) Monnaies
La salle A a livré 18 monnaies éparpillées sur l'ensemble de la surface.
.
Dans l'angle sud-ouest de la salle se trouve un réduit quadrangulaire bâti en pierre liée avec de l'argile. Ses murs ont 0.30 rn d'épaisseur et les dimensions intérieures du réduit sont de 0.90 rn de large sur
1.10 rn de long. Son sol est pavé de petits blocs calcaires pris sur
place. de dimension moyenne (0.20 rn X 0.20 rn).
a)
Répuhlique romaine
- As oncial (inv. M. 31) (fig. 7. n" 1); bronze .D / profil de Ja nus
Bifro ns ; R f proue de na vire à droite; po ids 14,98 g: module 28.5 à
29.1 mm: épaisseur 3.2 mm: direction des coins Il h (21). Datation :
222-205 av. J.-C. (22).
Le dallage de la sa lle Cet du réduit est établi s ur une couche argileuse stéri le en mobilier archéologique e t servant à égaliser les irrégu-
(21) Dans les descriptions de monnaies. nous s uivons la normalisatio n de J .-C. M . Richard. Contribution à l'étude des découvertes numismati·
ques du département de l'Aude, dans Bull. de la Soc. d'El. Scien1. de l'Aude. LXIX. 1969. p. 183- 188. e t notammen t p. 184. Dans la suJte nous ut iliserons les abréviations suivantes : p· = poids ; rn = module ; ép. = é paisseur ; d = direction des coins.
(22) E.A. Sydenham. The coinage of' 1he roman repuhlic. London. 1952. p. 7. n" 72.
12
AUX ORIGI NES D'ALÈS
- Denier de Lucius Scrihonius Liho (inv. M . 30) (fig. 7, n" 7) ;
argent fourré. D / Tête de la Bon ne Fortune à droite. diadèmée; à
gauche. verticalement et de haut en bas : Uho; à droite Bon Event
verticalement et de haut en bas ; grènetis. RI Autel avec un feston
entre deux lyres; en haut bases de lettres; en bas Scrihon; grènetis ;
p : 2.91 g; rn : 17,5 à 18 mm; ép. : 2 mm; d: I l h. Datation: vers
55 av. J.-C. (28).
- Denier de C Julius Caesar (inv. M. 28) (fig. 7. n" 8) ; argent
fourré. Dl Eléphant passant à droite; au-dessous Caesa (r); grènetis ; R/ attributs du Grand Pontife: simpulum, aspersoir. bon net de
flamine ;grè netis; p : 2.84g; rn: 17.5à 18 mm ;ép.: 1.9 mm ;d :8h.
Datation : vers 54-51 av. J.-C. (29).
- Denier de C Julius Caesar (inv. M. 29) (fig. 7. n" 9) ; argent
fourré. D / Eléphant passant à droite ; dessous Caesar ; grènetis ;
R/ attributs du grand pontife;grènetis;p:2.77g;m : 17.6 à 18 mm;
ép. : 2 mm ; d : 5 h. Même datation que la monna ie précédente .
Ermitage. habitation 1. salle 1\ vue de l'est.
b) Uonnaies de Mar.w'ille
- Petit bronze (inv. M. 20); bronze ; D 1 excentré; tête à droite, cercle de pourtour; R/ Taureau cornu pète à droite; légende effacée ; p :
1.51 g; rn: 12 à 15 mm; ép. : 2 mm; d: JO h.
- Denier de Q. Fahius Laheo (inv. M. 23) (fig. 7. n" 2); argent
.D/ tête de« Rome» à droite; X sous le menton; Roma à gauche;
Laheo à droite. grènetis; R / Jupiter dans un quadrige à droite lançant la foudre et tenant un sceptre ; en exergue Q. Fahi; grènetis. p :
3.61 g ;rn: J9,3à 18 mm; ép.: 2 mm ;d :8 h. Datation :vers 109av.
J .-C. (23).
- Petit bronze (inv. M. 22) (fig. 7. n" 10); bronze ; Dl Tête laurée
d'Apollon à droite ; grènetis. RI Taureau cornupète à droite; audessus ( M) A S S A en lettres grec4ues bouletées ; p : 1.45 g; m : 13,3 à
13.6 mm; ép . : 2.5 mm; d : 6 h.
- Denier de L. Calpurnius Piso Fruf(i (inv. M. 24) (fig. 7. n" 3) ;
argent fourré. Di tête d'Apollon lauré à droite; à gauche X assez
effacé, grènetis; R / Cavalier au galop à droite, au-dessous : L. Piso.
Fruf(i. RA ; au-dessus nombre XX (?) très effacé; grènetis; p :
2.53 g; rn: 18.7 à 19 mm; d : 1 h. Datation 90-89 av. J.-C. (24).
- Petit bronze (inv. M. 59); bronze; Dl Tête à droite. très effacée;
RI Taureau très effacé; ligne du sol ; au-dessous !- 1e n lettres grec<JUCS; p: 1.71 g; m: 12.9 à 13.9 mm; ép.: 2.3 mm ; d: 5 h.
On admet que l'émission des petits bronz.es de Marseille a eu lieu
du !JI< au milieu du J« s. av. J.-C. (30). Toutefois. à Ensérune o u à
Nages. par exemple, les exemplaires datés par le contexte ne sont pas
antérieurs à la deuxième moitié du Il' s. av. J.-C. (3 1). C'est au
demeu.rant un monnayage que l'on rencontre couramment sur les
gisements du Languedoc orienta l dans les couches d u milieu d u
J« siècle' av. J.-C. et jusque dans la deux ième moitié de ce siècle (32).
- Denier de C. Mamilius Limetanus (inv. M. 25) (fig. 7. n" 4) ;
argent; bord dentelé. D / Buste de Mercure à droite coiffé du pétase
surmonté de deux petites ailes; caducée derrière la nuque; C près de
l'extrémité du pétase ; grènetis : R 1 Ulysse à droite précédé de son
chien Argus ; grè netis : derrière. verticale ment et d e haut en bas :
C Mamil; devant, verticalement et de bas en haut : Limetan. p :
3.37 g;m: 18.1 à 18.7 mm; ép.: 2.6 mm;d: 7h. Datation :82-81 av.
J.-C. (25).
Monnaies de Nîmes
- Petit bronze au Sanglier (inv. M. 57); bronze. D / Tête laurée à
gauche ; R / sanglier à gau·é he; au-dessus N A M A en lettres grecques; p: 1.57 g; rn: 14.4 -à 15 mm; ép. : 1.80 m m; d: 6 h.
Les fouilles de Nages montrent que l'émission de ce type doit être
placée à la fin du JI< s. et au début d u J« s. av. J. -C. et que ces monnaies continuent à circuler jusqu'à la fin du 1"' s. av. J.-C. (33).
c)
- Denier de L. Volteius et L F. Straho (inv. M. 26) (fig. 7. n" 5) :
argent fourré; bord dentelé; Dt Tête laurée de Jupiter. à droite ; F
derrière la nuque ; grènetis ; R 1 Europe assise sur un taureau galopant à gauche; à droite tonnerre ailé; au-dessous feuille de vigne; audessous: L VOL F STRA. p: 2.44 gr; rn: 18,8 à 19.3 mm; ép . :
2.6 mm ; d : 1 h. Datation : vers 81 av. J.-C. (26).
- Obole (inv. M. 43) (fig. 7, n" Il) ; argent. Dl Tête casquée et barbue à droite; grènetis; R/ Nem f Col en lettres lat ines. bouletées sur
deux lignes (points entre E et 0 ; deux palmes liées par le bas cernent
la légende ; p : 0.36 g ; rn : 10.5 à 11.6 mm ; ép. : O. 9 mm ; d : 12 h.
- Denier deL. Farsuleius Mensor (in v. M. 27) (fig. 7. n" 6); argent
fourré; Dl Buste de la Liberté à droite ; derrière la nuque SC:
devant. Mensor verticalement et de bas en haut. RI Personnage casqué et armé d'un javelot dans un bige à droite aidant un personnage
en toge à monter dans le char; sous les chevaux XL; au-dessous:
L Farsui(EI); p: 3.25g; m: 17.8 à 19.4 mm; ép. : 2.2 mm ;d: 12h.
Datation :vers 73 av. J .C. (27).
Selon le critère du poids. on date les oboles de ce type des années
44-42 avant J.-C. (34). Les deux exemplaires trouvés à Nages en stratigraphie confirment cette datation (35).
(23) lhid., p. 68. n" 582.
(24) lhid., p. 99. n" 661.
(25) !hid., p. 119. n" 741.
(26) lhid.. p. 119. n" 743.
(27) lhid.. p. 130. n" 789.
(28) lhid.. p. 155. n" 928.
(29) lhid.. p. 167, n" 1006.
(30) A. Blanchet. Traité des monnaies f(auloises. Paris. 1905. 1. p. 27; J. Déchelette. Manuel d'Archéolof(ie préhistorique celtique et !(alloromaine, IV. Paris. 1927. p. 1070.
(31) J . Jannoray, Ensérune; contrihution à l'étude des civilisations pré-romaines de la Gaule méridionale, 1955. p. 343; M. Py. Etude des trouvailles monétaires effectuées sur l'oppidum de Nages (Gard) de 1958 à 1968. dans Acta Numismatica, IV. 1974. p. 97- 153.
(32) Par exemple à Vié-Cioutat (B. Dedet, Recherches récentes sur l'oppidum de Vié-Cioutat. Gard. 1966- 1972. dans f:.è·ole Amiqut' de Nîmes.
6-7. 1971-1972. p. 17-46 et not. p. 40). ou à Nages (M. Py. Etude des trouvailles monétaires .... p. 114-1 21 et 141 -142).
(33) lhid. , p. 105. 109-110. 124-126 et 144.
(34) J .-B. Giartl . Le monnayage antique de Nîmes. dans Emle Antique de Nîmes. 6-7. 1971 - 1972. p. 4 7-60 et not. p. 52.
(35) Un exemplaire dans les niveaux de Nages Ill moyen (70-30 av. J .-C.) (M. Py. Etude des trouvailles monétaires.... p. 127). et un dans les
niveaux de Nages Ill Final (30 av.-10 après J.-C.) (!hic/. , p. 144) (Toutefois M. Py. L'oppidum des Castels à Naf(es (Gard) (Fouilles 1958-1974).
Gallia. XXXV< supplément. 1978. p. 309. place les deux mêmes monnaies dans l'étage Nages Ill moyen).
13
\.
'·'
Fig. 7 -- Ermitage. habitation 1. sa lle A. monna ies (gro""" ,k u' 1'" ' '·
14
AUX ORIGINES D'ALÈS
- Pet it bronze " à la colo nie sacrifiant n (inv. M . 34) (fig. 7 bis.
n" 1) : bronze: D / Tête casquée à d ro ite: fibule sur l'é paule: S derrière la nuque : grènetis : R / Colonie d ebou t. bras ga uche a ppuyé sur
une colo nelle. main droite te nant une pa tère: a u-dessous deux serpents dressés : d e rriè re légende vertica le. Nem Col. p : 1.85 g: m : 15.8
à 16.8 mm : ép . : 1.9 mm : d : Il h.
3 g (39). J .C. Ric ha rd propose de limiter la date d'émission des monna ies" à la croix n de ce poids e ntre " les e nvirons de 80 av. J .-C. et la
Gue r re des Gaules n (40). De fait , à Nages toutes les monnaies " à la
croix >>du même t ype que celle de l' Ermitage et com prises e nt re 1.5 et
3 g. proviennent de niveaux datés entre 70 et 30 av. J .-C . ( 10 exemplaires) ou entre 30 av. et 10 a p. J.-C. ( 1 exempla ire) (41 ).
e) Monnaie arverne
- Petit b ronze "à la colonie sacrifiant n (inv. M. 58) (fig. 7 bis.
n" 3): bronze : D / Tête casquée à droite . grènetis; R / personnage
debout à gauche appuyé s u r une co lonne et tenant de la droite une
patè re a u-dessus de deux serpents: à dro ite. verticalement Nem
Col.; p : 2.82 g; m : 13.7 à 14,9 mm : ép. : 2.7 mm ; d : 10 h .
- Bronze d 'Epasnactus (inv. M . 5) (fig. 7 bis. n" 4). D / Bus te coiffé
d'un casq ue à panache. la uré. à droite ; les cheveux retombent sur le
couvre-nuque en trois boucles :collier ; devant le buste E P A D:
R / Guerrier debout, te nant dans la droite un insigne milita ire orné de
deux aigles. et dans la gauche. un boucl ier rond et une lance ; dans le
cha mp entre le guerrier et l'i nsigne. casque corinthien ; p : 2.68 g: m :
15.3 à 19.1 : é p. : 2.2 m m : d : 2 h. Attribué au chef a r verne Epasnac-
Les petits bronzes nimois "à la colonie sacrifia nt >>se trouvent à
Nages e n st ratigraphie. dans les niveaux 70-30 a v. J .-C. et 30 av.-10
a p. J .-C. (36).
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tus. ce type a été frappé da ns la période qui a suivi la chute d'Alésia
(42).
d) Monnaie cc à la croix >>
- Monnaie " à la croix>> (37) (inv. M . 38) (fig. 7 bis. n" 2); a rgent
fourré : D / Tête nue à gauche. très corrodée : R / C roix pattée.
3 points. 1 a nnelet e t 2 cro issant s visib les : p : 2.05 g ; m : 13 à
14.6 mm ; ép. : 3. 1 mm : d : 3 h ( 38).
a) La céramique n on tournée .fine (43)
D'après son poids. cette monnaie se place dans la période Ill
d'A. Soutou (comprise entre la conquête de la Narbonnaise et la
Guerre des Gaules). ca racté risée par des monna ies pesant entre 1.5 et
A vec 11 2 fragments de vases (s ur u n t otal de 665 fo urnis par la salle A pour toutes les catégories de céramiques). la cé ra mique non
tournée fine représe nte 16.8 % du mobi lie r céram ique de cette salle.
2")
Le
m oh ilier céramique
(36) M. Py. Etude des trouvai lles .... p. 127-128 et p . 145.
(37) BN 2986.
(38) Pour les monnaies à "la croix >>. l' orientation du revers est déterminée e n mettant l'annelet e n bas. à gauche. les bra nches de la croix étant ve rticales et horizonta les.
(39) A. Soutou. Remarques su r les mo nnaies gauloises à la croix. dans Ogam. XX. 1968. p . 101 - 127 et not. p. 123.
(40) J.-C. M. Richard. Les mo nnaies gau loises cc à la croix >> et le t résor de Lattes ( Hérault . France). dans Jahrhuchfür Numismatik und Geldf{eschiclue. Bayerischen Numismatischen Gesellscha.ft. 20. 1970. p. 49-62 et no t. p. 58-61. C'es t une datation semblable qu'admet J .-B. Colbert de
Beaulie u. Traité de numismatique celtique, 1. Méthodolof{ie des ensemhles. 1973. p. 282-288.
·
(4 1) M. Py. Etude des trouvailles .... p. 131 -1 35: L'oppidum des Castels.... p. 3 13. Les monnaies " à la croix >> du même type mais pesant entre 3et
4 g sont plus anciennes (entre 200 et 100 av. J .-C. pour A. So utou. Remarques s ur les monnaies .. . : entre 120 et 80 a v. J .-C. pour J .C . M. Richard.
Les monnaies gauloises .... p. 60: confirma tion à Nages où le seul e xe m pla ire de monnaie " à la c roix »découvert da ns un nivea u du Il< s. av. J .-C.
pèse 3.40 g : M . Py. Etude des tro uvailles .... p. 106).
Coma ta » trouvées en " Provincia ». La hasse vallée du Rhône. Mémoire de
(42) G. Gentric. Recensement des m o nnaies gaulo ises de la " gセャゥ。@
Maîtrise. Aix-en-Provence. 1973. p. 2 1-23 (dactylogra phié).
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(43) Ici, comme dans la suite, nous utilisons le système mis au point dans B. Dedet et M. Py. Class({ic01ion de la céramique non キオイョ
torique du Languedoc méditerranéen, Re v. Archéo. de Narbonnaise, Supplément 4. 1975. Pour la représenta tion graphique des céramaques. nous
nous sommes conformés a ux principes établis lors de la Table Ronde de Montpellier en 1976 (Normalisation du dessin en céramo logie. Documents d'Archéo logie Méridionale, n" spécia l 1. 1979).
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11
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B. DEqET. J . SALLES
La coupe a r rondie convexe est p lus ra re. Elle est munie d'u n bord
é paissi : 007 (fig. 8, n" 8), E07 ou E02. Sa su rface intérieure est mieux
aménagée (lissa ge fini) que sa surface extérieu re (lissage ébauché
dans deux cas et peignage dans un cas). L' une de ces coupes porte su r
le dessus du bord un d écor composé d'une large inc ision pa ra llèle au
bord.
Une forme d'urne et deux formes de coupes sont attestées.
Les urnes o nt un col converge nt, un bord déversé vers l'exté rieur
muni d'une lèvre é paissie (fo rmes C02, 4 exemplaires ; C06et C07, un
exempla ire de c haque) ; le contact col-panse est marqué par un res saut ; le d écor est rare (fig. 8, n"' 1 à 3, 5, 6, 9 et Il ). Certains vases
portent sur le dessus de la panse un décor de lignes ondées e t de lignes
droites t raité en incisio n large et peu profonde (fig. 8. n'" 2 et 3) ou d e
larges chevrons ゥョ 」 ゥウ←セ@
e n trait d o uble. La différence d'aménagement
des s urfaces e ntre col et panse est généra lement bie n marquée :le plus
souve nt , lissage fini s ur le col et lissage ébauché ou peignage su r la
panse. Les 'urnes n'" 9 et Il ont pe ut-être fa it l'objet d'une finition au
tour le nt.
D'un point de vue techniq ue, indé pe ndamment de la for me, on
peut isoler plusieurs groupes :
- des vases de co uleur sombre en épa isseur et en surface (gris ou
noir), incluant dans la pâte u n dégra issant de calcite broyée (par
exe mple, fig. 8. n'" 1, 6, 9 et fig. 12, n" 12) ou plus rarement d e quartz
(fi g. 8. n" Il).
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Ermitage, habitation 1. sa lle A ; 1 à ll. cérami 4uc non tournée ; 9 à 12. cérami4 ue fin ie au t our lent.
La fo rme de coupe la plus courante a une panse carénée (fig. 8.
n"' 4, 7 et 8, et fig. 1O. n" 12) o u plus rare ment a r rondie (fig. 8, n" 12),
et un bord rentrant de forme HOt ou 10 1. Ces vases sont parfois décorés à l'extérieu r de tra its horizontaux e n incis ion la rge. L'a ménagement d es s urfaces est le p lus souvent semblable à l'extérieur et à
l'i nté rie ur (lissage fin i ou stade intermédia ire entre lissage fini et
ébauché). Su r deux exempla ires, on re marq ue u ne différence da ns
l'amé nage me nt de la surface extérieure au-dessus et au-dessous d e la
ca rène (lissage fini et lissage é ba uché - raclage o u peignage) (fig. 10,
n" 12).
- des vases de couleur rouge en épaisseur e t noir ou rouge sombre
en surface, a vec un dégraissa nt d e calcite broyée (fig. 8, n"' 2, 3, 5 et
10) o u p lus rarement d e q uartz et de schiste (fig. 8, n"' 7, 8 et 12).
Ces deux gro upes s u pposent une cuisso n régulière. s a ns doute effectuée dans un fo ur.
- un se ul vase (fïg. 8, n" 4), au dégraissant de quartz, <rsu bi une cuisson plus irrégulière (pâte et s urface va riant du gris à l'orangé).
b) La céramique à vernis noir (44)
La céramiq ue à vernis noir forme 10,2 % du mobilier céra mique de
(44) La céra mique à ve rnis noir de l'oppidum de l'Ermitage a fait l'objet d' une étude particulière dans B. Dede t, La céram ique à vernis noir dans les
Garrigues du Languedoc oriental. dans Archéologie en Languedoc. 1, 1978, p. 75-96 et not. p . 89-95. La classification des for mes utilisée ici est
celle de N. Lambogl ia. Per una classificazione prelimi nare de lla ceramica ca mpana, dans Actes du/" congrès international d'Etudes Ligures,
( 1950). 1952. p. 139-206. Pour la numérotation des fo rmes, nous s uivons la méthode de J . P. Morel , Notes su r la céramique étrusco-campanienne :
vases à vernis noir de Sarda igne et d'Arezzo, dans Mél. de /'Ec. Franç. de Rome. 75, 1963, p. 7-58 et nota mment p. 13- 14 et p . 18- 19.
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Ermitage. habitation 1, salle A ; 1 à I l : campanienne A tard ive ; 12 à 17: campanienne B: 1g à 33 : imita t ions de ca mpaniennc C.
la salle A (68 fragments). Elle comprend de la campa nienne A tardive (55.8 % de la céramiq ue à vern is noir). des Imitations de campanienne C (29 %) et de la campanienne B ( 17,6 %).
La campanienne A tardi ve regrou pe les formes suivantes : deux
patères Lamb. A5 (fig. 9, n"' 1 et 2). deux patères Lamb. A6 (fig. 9,
n"' 8 et 9). deux patères Lamb. A36 (fig. 9. n"' 10 et I l). une patère
Lamb. A5{7 (fig. 9. n" 5). une patère Lamb. A5j 7 haute ou A27 B
(45) (fig. 9. n" 6). une coupe de form e probable Lamb. A28 a (fig. 9.
n" 7) et deux bols Lamb. A3 1 b décorés de filets de rehaut blanc à l'intérieur sous le bord (fig. 9, n"' 3 et 4).
45) Pour la définition de cette forme, voir N. Lamboglia, La campagna 1963 sul relitto di Punta Scaletta a ll'isola di Giannutri (rclazione preli miare). dans Rev. d'Er. ligures. XXX. 1964, p. 229-257 et not. 245-246.
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Ermitage. habita tion 1, sal le A ; 1 :céramique tournée déco rée à la mo lette; 2: céramiq u e" gauloise»; 3 et 4: céramique à pa roi fine;
5 à Il : céramique com mune à pâte sombre ; 12 : céramique non tournée ; 13 à 23 : cérami que co mmune à pâte cla ire .
La cam pa nien ne B ou B··oïdc est représe ntée par d e u x coupes
l.amb. B2 (fig. 9. n <» 12et 15) .unecoup e Lamb. BI A d éco rée sous le
bord à l'extérieur d e d e ux lign es inc isées h orizontales (fig. 9, n" 13).
une patère Lamb. B 6 b (fig. 9. n" 14). u n fo nd M orel8 (46)de patère
Lamb. B5 o u 7 décoré d e cercles incisés et de ce rcles de g uilloch is
(fig. 9. n" 17). La vari été Blourde se retrouve d ans un fond M ore l 8 de
patè re Lamb. B5 ou 7 ( lïg. 9. n" 16).
Les vases se rapportant au g roupe C sont pe u homogènes. Sept
types de pâte différents o nt été o b servés à l'Ermitage (47). Ici on re ncontre d ans le style 1. u n e cou pe de forme proch e de Lam b. A 28c
(fig. 9. n" 26). de u x patères Lam b . C7 (fig. 9. n"' 32 et 33) e t d e u x
fonds d e patère Lamb. CS e t 7 dont un décoré d e cercles incisés e t de
gu illochis (fig. 9. n"' 28 e t 29). Le s ty le 3 n'affecte que des bols tro n con iq u es Lamb. C l 6: 4 exemplai res (fig. 9 . n"' 21. 23. 24 et 27); les
(46) .1 . P. M o rel. La céramique à vernis n o ir du Forum romain et du Palatin, Mél. Ec. Franç. de Rome. S upplément 3. 1965. p . 227.
(4 7) Les différe nts as pects o u st yles selon lesq u els apparaisse nt les vases d u g roupe d e la campanie nne C on t ét é d éfi n is dans B. Dedet. La céra mique à vernis n oir dans les Garrig ues .. .. p. 79 -80.
18
AUX ORIGINES D'ALÈS
autres styles ne sont représentés que par un vase chacun : style 4,
patère La mb. C7 (fig. 9, n" 19); s tyle 5, coupelle Lamb. C2 (fig. 9.
n" 18) ; style 6, patère Lamb. C 16 (fig. 9, n" 25). On ajoutera à ces
vases, un bol Lamb. C 16 à cuisson irrégu lière, à pâte jaune à grise
selon les e ndroit s en surface et en épaisseur (fig. 9, n" 22) et un autre
bol de même forme dont la reconstit ution prématurée interdit tout
. examen de la pâte (fig. 9, n" 20).
(fig. 1O. n" 19) ou rouge (fig. 10, n" 18) et fond s di vers (fig. 10, n"' 20 à
23).
e)
La céramique à parois/ines
La céramiq ue à parois fines est rare dans cette foui lle (2 fragments
soit 0,30 %). Il s'agit de la partie inférieure de deux gobelets à pâte
rougeâtre ou o ra ngée, sans couverte (fig. 10. n"' 3 et 4) (53).
Les d iffére ntes classes de céramique à vernis noi r de la salle A de la
maison 1 de l'Er mitage, leurs proportions entre elles et les formes des
vases représentées sont tout à fa it semblables à celles q ue l'on rencontre dans les autres sites du Languedoc oriental dans les deuxième et
troisième quarts du l" s. av. J.-C. (48). O n remarquera en particulier
la similitude des proportio ns avec celles relevées à Vié-Cioutat pour
le milie u du siècle (49).
f) Mortiers
Les 12exemplaires, formant 1.8 % du matériel céram ique de la salle A. se rapportent à un seul type. à bo rd souligné par une mou lure
proéminente et lèvre comporta nt, sauf exception, une moulure o u
une rainure sur le dessus (fig. 1 1). La pâte est tantôt rosée, tantôt ocre
jaune. Elle inclut un dégraissant formé tantôt de calcite broyée, tantôt de quartz et de schiste.
c) Céramique gauloise
Le lieu de fabri cation de ces vases que l' on rencontre d a ns la plupart des habitats de la région a u milieu et dans la seconde moitié du
l" s. av. J.-C. (Cambroux à Montpezat ; Prouvessa à Combas;
Nages) pose encore une questio n :fabrication régiona le ou i mportation'! (54).
La salle A de la maiso n 1 a livré la partie supérieure d'un vase
"ovoïde » tourné à pâte très cuite de couleur blanch âtre en épaisseur,
bleu-grinombre e n surface . La surface extérieure du col est soigneusement polie. La base du co l est déco rée de la rges traits lissés disposés
en croisillons obliques. l'intérieur des losanges délimités par les vaits
ne présente pas le polissage qui affecte la surface du col (fig. 10, n" 2) .
Il s'agit probablement d'une importation du centre de la Gaule, peutêtre de l'Auvergne. Ce vase correspond au type 2 d de R. P érichon,
C. Ranchon et B. Sanial (50) q ui, à Aulnat (Puy-de-Dôme), apparaît
dans la seconde phase d'occupation datée en tre la fin de la Tène Il et
la Guerre des Gaules (51). Dans cette sa lle de l'Ermitage, ce vase ne
représente que O. 15 % du matériel céramique.
g) Amphores l!âliques de 1_1 pe Dresse/ 1
Avec 14 fragments, cette catégorie représente 2,1 0 % du matériel.
Parmi eux, on rencontre quatre fragme nts de partie inférieure
d'anses porta nt des estampilles dans des carto uc hes rectangulaires :
H K (fig. 12, n" 1) (55) ; N K (fig. 12, n" 2) ; H H (fig. 12, n" 18) (56) ;
A (fig. 12, n" 17) (57). Les deux épauleme nts conservés ont des d iamètres de 29 et 30 cm. Il existe deux types de pâte : une pâte de couleur ocre-rose renfermant un dégraissant à dom ina nte de mica noir
(par exemple, fig . 12. n"' 1 et 2) ; et une pâte ocre-rose à dégraissant
de calcite broyée sans mica noir (fig. 12, n"' 17 et 18).
d ) Céramique commune fOurnée
Cette catégorie qui est la plus abondante dans cette salle (444 fragments, so it 66,7 %) comporte plusieurs séries. Tout d'abord un
groupe homogène de vase à pâte ocre-gris, sans couverte, assez tendre, et fin dégraissant de schiste et de quartz. Dans cette technique
deux fo rmes sont attestées ; des urnes à bord mouluré vers l'intérieur,
sans doute munies d'anses (fig. 1O. n"' 5 à 9) et des coupes profondes
(fig. JO, n"' 10 et 11).
h) Dolium
La salle A a également livré Il fragme ntsdedolium, so it 1,65 % du
mo b ilier.
3") Ohiels divers
a) Fihules
Une a utre série homogène est celle des olpés à pâte jaune sans couverte, à col large et bord modelé en gou ttière vers l'intérieur (fig. 1O.
n"' 13 et 14). C'est une forme courante dès Je (Je s. av. J.-C. mais surtout a u l" s. av. J .-C. dans la basse vallée du Rh ône : Nages, Beaucaire, les Baux, Saint-Rémy-de-Provence (52).
- Fibule en bronze (fig. 12, n" 10), variante de pet ite tai lle de la Kragenfïhel (longueur actuelle 20 mm). Les Kragenfibeln ont été fabr iquées entre la conquête de la Gaule et la fin de la période
augustéenne. Elles sont cou rantes da ns le Nord. le No rd-Est et le
Centre de la Ga ule. Da ns le Midi de la France. ce type de fib ule est
imité sous la forme d'exemplaires de taille réduite . De telles fibules
existent dans la région dans le 3< q uart du ter s. av. J .- C. à l'oppidum
de Saint-Vincent-de-Gaujac (Gard) et à Nages dans le dernier quart
de ce siècle (58).
A côté de ces séries bien ca ractérisées par la technique et les fo r mes.
on trouve un groupe de vases de formes et d e pâtes claires diverses :
couvercle à pâte rouge-brique (fig. 10, n" 15), bords d'olpés à pâte
rose (fig. 10, n" 17). bord d'ollae à pâte rose (fig. 1O. n" 16),jaune ros é
(48) Ibid., p. 75-96; B. Dedet et M . Py, A propos du faciè s de la campanienne A du l " s. av. J .-C. dans la basse va llée du R hône. dans Archéologie
en Languedoc. 2. 1979. p. 115-126; plus partic ulièrement B. Dedet, La céramiq ue à vernis noir d e l'oppidum de Vié-Cioutat à Mo ns. Monteils
(Gard), dans Mél. Ec. Franç. de Rome. Anliquilé, 86. 1974, p. 255- 274.
(49) Id.. La céramique à vernis noir dans les Garrigues .... p. 81 : campanienne A tardive : 59.27 %; B : 9.04 % ; C et imitat ions : 31.67 %.
(50) R. P érichon, C. Ranchon et B. Sa niai, Céramiques domes!iques gauloises el gallo-romaines du nord-es! du Massif' Cen/ral ;essai de ly pologie, Cen!re d'Eludesforéziennes, Archéologie n" 6. Saint-Etienne. 1977, p. 64 et p. 139. pl. 3. n" 1.
(51) lhid., p. 62.
(52) B. Dedet, A. Miche lozzi, M . Py, C. Rayna ud et C. Tendille. Ugernum, Pro!Ohisloire de Beaucaire. A. R. A . L. O. . Cahier n" 6. 1978. p . 131 132; à Beaucaire, quatre de ces olpés sont datées par le contexte : deux dans la période 100-30 av. J.-C.. une dans la seconde moitié du Jcr s. av.
J .-C. et une à l'époque augustéenne. Da ns les tombes de Saint- Rémy plusieurs de ces vases ont été rencontrés dans des contextes bien datés:
tombe 3. fin 11' -première moitié du t•• s. a v. J. -C.. tombes 2 et Il : milieu et deuxième moitié du ter s. av. J.-C. ; tombe 1 : 15-IOav. J .-C.; tombes 4.
5 et 6: courant du l" s. av. J .-C. (cf. P. etC. Arceli n. Les sépultures préromaines de Sai nt-Rémy-de- Provence . Bouches-d u-R hône, dans Rev.
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de Narbonnaise, VIII. 1975. p. 67-135).
(53) En l'absence du bord il est difficile d e classe r ces exemplaires. Ils peuvent correspondre aux t ypes 24, 25 ou 26 de M. Vegàs. Ceràmica comùn
romana del Medilerràneo occidental. Universidad de Barce lona. publicaciones eventuales 22. 1973. p. 65- 71.
(54) J.C. Bessac. R. Bonnaud et M. Py, Prospections et sondages a rchéologiques dans la partie sud-est du Bois des Lens (Gard). dans Ecole A mique de Nîmes, 14, 1979, p. 41 -83 et not. p. 55-57, fig. 1O. n" 5 et p. 63; M. Py. L'oppidum des Castels .... p. 251 et 252, fig. 120. n" 282. C'est vers une
origine régionale qu'inclinent ces auteurs.
(55) Marque rencontrée égale ment au Mont-Beuvray. site abandonné en 5 av. J .-C. (cf. M. H. Callende r. Roman amphorae. Lo ndon, 1965.
p. 140. n" 710).
(56) Ces deux dernières marques ne sont pas mentionnées dans M. H. Calle nder. Roman amphorae .. .
(57) Existe aussi au Mont Beuvray (ibid., p. 59. n" 1).
(58) Voir M. Feugère. Les fibul es gallo-romaines du Musée Denon à Chalon-sur-Saône, dans .Mém oires de la Sociétéd'His!Oireel d'Archéologie
de Chalon-sur-Saône, XL VIl, 1977, p. 77-158 et not. p. 103- 109. Les fibules d e l'Ermitage ont été étudiées par M. Feugère. à qui nous sommes
redevables d'un certain nombre de précis ions les concernant.
19
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Ermitage ; ha bi tat ion 1. sa lle A ; mortiers.
lée avec du plo mb (fig. 12. n" 7).
- F ibule en bro nze du type de Nauheim (fig. 14. n" Il ) à d écor classiq ue d e trois échelles graduées convergen tes (longueur actuelle :
28 mm). Le décor est li mité ve rs le pied par deu x incisions t ransversales. La dat at ion des fibul es de Nauhl!im a fai t l'objet de mises au
point récentes (59) :si les pl us a nc iens exemplaires d e ce type peuvent
remonter à la fin du Il< s. o u au début d u 1., s. av. J .-C. d e telles
fibules sont enco re utilis ées à l'époque augus t éc nne; da ns no tre
région elles sc rencon trent da ns des niveaux datés entre 60 et les dernières décennies du 1<' s. av. J .-C. (Amhrussum. Vié-Cioutat. Nages ).
le plus grand nombre se t rouvant dans le troisième quart de ce siècle
(60).
-
Tro is anneaux e n bronze de section losangique. ova la ire ou t riangulaire (fig. 12. n'" 13 à 15).
-
Une bille a platie. e n p lomb (fig. 12. n° 16).
c) Ohjets en verre
- Un fragment de bracelet en verre vio let sombre à de ux sillo ns lo ngitudina ux (fig. 12. n" 9). Ce type de bracelet existe à Nages a u Il ' s.
av. J .-C. (62).
b) Ohjets métallùfues c/i1•ers
-
Un pied d e situlc e n bro nze (fig. 12. n" 5). Des situles munies d e
tels pieds ont été trouvées dans la t ombe 19 d e la nécropole des Marron nie rs à Beaucaire d atée des deux prem iers tiers d u l" s. av. J .-C.
(6 1).
Une a nse de vase en verre (fig. 12. n" 3).
d) Ohjet en os
- Plaquette décorée s ur une des deux grandes faces et s u r une des
t ra nches de trois cercles ー ッゥ ョ エ← セ@ incisés (fig. 12. n" 4). O n ra pproche ra
cette plaquette des d és ou dom inos datés de la Tène Ill provena nt du
Hradischt de Stradonitz (T chécoslovaquie) (63) ..
Une agrafe e n bronze (fi g. 12. n" 6).
-
Un petit cl ou à tête bombée e n b ronze (fig. 12. n" 8).
- Une plaque en t ô le de bro nze. de fo rme à pe u près ova le de
0.8 mm d'épaisse ur. percée d e se pt t rous (fig. 12. n" 12).
Plusieurs clous à grosse t ête bo mbée e n bron7.c et tige e n fer scel-
(59) C. Tend ille. Fibules prot o his to riques de la région nimoise. da ns Documents d'Archéologie Méridionale. 1. 1978. p. 77-112 et not. p . 100- 104 ;
M. Feugèrc. Les fib ules d u Tournugeois. dans Bull. de la Suc. des Amis des Ara et des Sciences cie Tournus. LXXV II. 1978. p. 133-1 98 et not.
p. 159.
(60) Exempla ires cités dans C. Tcndille. Fib ules protoh is toriques .... p . 100- 104.
(61) B. Dedet. A. Michclozzi. M. Py. C. Raynaud et C. Tendi lle. Ugemwn .... p. 106-107. fig . 65. n"' 4 et 5.
(62) M . Py. L'oppidum de.v Castels .... p . 290. type 8.
(63) J. L. Pic et J . Déchelette. Le Hadrischt de Stradonit: en Bohême. Leipzig. 1906. pl. X LI V. fig. 13. 14. 19. 2 1. 25ct 30; J . Déchelettc. Manuel...
1v . p . 903. fig . 623. n"' 7 à 12.
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Fig. 12 - Ermi tage , habitalion 1. sa lle A : 1. 2. 17 e t Ill : estampilles s ur a m p hore s ita liq ues D resse ! 1 : 3: ve rre: 4 : os: 5. 6ct X: b ronze: 7 : bron ze.
plomb et fer ; 9 : pâ te de ve rre ; 10 à 15 : bron ze : 16 : plo m b .
4") Documem.s de type plus anciens
l ") LR m ohilier céram ique
De ux o bjet s de t ype nette me nt a ntérieur à l'e nsemble du ma térie l
on t été éga lement recue illis dans la sa lle A : un bord d 'am p h o re massa liète e n bo ur re let épa is a d e u x m épla ts o bl iques (fig. 13. n" 1) et un
bord d e coupe en céra miq ue grise m o nochrome d éco r o ndé (fig. 13.
n" 2). Ces d eu x catégories d e doc u ments sont c arac téristiq ues d e la
de uxième mo itié d u v• s. avant J .-C. (64).
a) La
céramique n on rournée(ïne
Fa ible men t re p résen tée ic i (26 fragments sur un to ta l d e 34 2 1ivrés
par la sa lle B. so it 7.6 lJi du mobilier céra m ique). cette ca t égorie comprend essent iellem ent d e grandes coupes à panse arrond ie convexe
(fig . 14. n"' 2 à 4). m un ies d e bo rd s simples E07 (fig. 14. n"' 2 c t 3) et
E02 (fi g. 14, n•' 4) d écorés s u r le dess us de la lèvre de co ups incisés
o bliques o u d 'une lig ne inc isée para llèc a u bord. Les s u rfaces sont
som mairement a m énagées (lissage ébauché à l'extérie ur e t à l'intérie u r. sauf n" 3. peigné à l'i ntérieur). Il y a aussi des urnes à col à profil
concave et bord évasé (fo rme CO 1. fig. 14. n" 5). et su rface lissée avec
soin . Tous ces vases o nt u n dégraissa nt d e ca lcite broyée de tai lle
m o yenne Uus qu'à 2.3 m m ).
a
B/ Salle B
Le seul élément pro ve nant d e la couc he 3 s ituée so us le sol d e
mosaïque est une mon na ie a rverne.
- Bro nze arverne (in v. M. 6). D / tête à gauche . c hevelu re rend ue
pa r d eux rangs de boucles; « A» d e r rière la n uq ue; R/ c heval à
gauc he ; a u-dessus " S " co uché : a u-d essous m o t if indéch iffra ble
(oxyd é); p: 2.2 1 g; rn : 16.4 à 17 m m ; ép. :2.2 mm : d :li h. La d ate
d'émission d e ce ty pe est placée ava nt la fin de la G uerre des Gau les.
soit avant 52 av. J .-C. (65).
b) Ln céramique à vernis n oir
Globale ment . la céram iq ue à vernis noir représente 9.6 % d u mobilie r céramiq ue d e cette salle (33 fragme nts) . A l'i nté rie u r d e cette catégor ie. c'est le g ro u pe formé pa r la cam r anienne C c t ses im ita t io ns qu i
d omi ne large me n t (5 1. 5 % ). les c a rn paniennes A ta rd ive et B ne for-
L'esse nt iel du matériel recue illi sa lle B p rovie nt d e la couc he 2 qu i
surmonta it la mosaïq ue.
(64 ) On les trouve en st ra tig rap h ie en pa rtic u lier s ur l'o ppidum voisi n de Vi é- C io u tat (fo ui lles B. Dcd c t . en cours d ' ét ud e ).
(65) J . B. C o lbert d e Bea u lieu. Numismatique celt iq ue d' Alésia. d a ns Re1•ue BeiRe de Numismatiqul'. C l. 19 55. p. 5H-83 et not. p. 6R: G. Gentric.
Recensemem .... p. 19.
21
B. DEDET. J . SA LLES
1
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Fig. IJ -
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2
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Ermitage. habitation 1. sa lle A ; 1 : amphore massaliète : 2 : céramique grise monochrome .
ment respect iveme nt que 30.3% et 18,2 %.
s'agit d'une production ionien ne dont on dat e la fabricat ion dans la
deuxième moitié du Il' s. et le premier quart du l" s. av. J .-C. (67).
La campa nienne C est attestée par deux patères de forme
Lamb. C 7 (fig. 15. n'" I l et 15). Parmi les imitations. on trouve :
dans le style 1 une patère de forme Lamb. A 36 (fig. 15. n" 12). 4
patères de forme Lamb . C 7 (fig. 15. n'" 9. 1O. 13 et 14) et un fond de
patère Lamb. C 5 ou 7 (fig. 15. n" 19): dans le s tyle 3. 5 coupes de
forme Lamb. C 16 (fig. 15. n"' 5. 8 et 16 à 18). enfin dans le st yle 5 un
bord de patère Lamb. C 5 (fig. 15. n" 7) et u n bord de coupe Lamb .
C 16 (fig. 15. n" 6).
d) Sif(illée iralique
La salle B a livré deux tessons (soit 0.58 % du matériel céra mique)
de vases sigillés it aliques dont un bord de forme proche de Goud ineau 32 a. décoré à l'extérieur à la roulette. Cette forme( = type 1Odu
service Ill de Halte rn) est datée de la première décennie après J.-C.
(68).
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Fig. 14 -
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Ermit age. habitation 1. salle B: 1 : amphore massaliète : 2 à 5: céramique non tournée.
En campanienne A tardive. la seule forme attestée est le bol Lamb.
e)
1\ 27 c (fig. 15. n" 1). Par a illeurs. un tesson de coupe porte un graffite
Céramiques communes tournées
C'est ici aussi la catégorie la mieux re présen tée: 264 exemplaires.
soit 77.2 % du mobilier céramique. Elle peut ët re s ubd ivisée en plus ieurs séries :
incomplet. tracé à la pointe sèche après cuisson à l'extérieur. e n lettres grecques (era . pi.... ) (fig. 15. n" 2).
Se rapportent au groupe Bou B - oïde. un bord decoupe de forme
Lam b. B 2 (fig. 15. n" 3) et un fond de coupe Lamb. B 1 A décoré à
l'intérieur de deux traits incisés concent riques (fig. 15. n" 4).
- un groupe de vases de formes di ve rses. dans une pâte tend re. de
co uleur ocre-gris renferma nt un dégra issant fin (jusqu'à 1 mm) et
a bondant de schiste. qua rt7_et. e n plus fa ible quantité. de mica noir.
Les formes attestées sont l'u r ne (fig. 16. n" 8). 1e plat profond (fig. 16.
n" 9) ct l'urne ansée à bord moulu ré ve rs l'intérieur (fig. 16. n" 6). Ce
grou pe est également présent dans la sa lle A de la maison 1.
La cira mique à vernis noir de la salle B est semb lable à celle de la
salle A. tant sur le plan de la techniq ue que sur cel ui des formes de
vases. On rema rquera toutefois ici des proportions inverses entre les
différentes classes. La prédomi nance du groupe C (5 1.5 Cif- contre
JO.J 'lé po ur la A ct 18.2 lfc pour la B) pourrait indiquer pour ce lot de
vases à vernis noir une datatio n légère ment plus récente que celle des
vases de la sa lle /\. En effet cette prédominance va dans le sens de
l'évolution du rapport eampa nienne A 1 campanienne Cet imitations
que l'on constate à travers tout le l" s. av. J .-C. e n Languedoc oriental (66).
c) Céramique
l ·ti?
La dernière forme d u groupe précédent sc retrouve su r des exemplaires de technique se nsiblement d iffé rente. à pâte ocre et dégraissa nt très fin de calca ire et de mica (fig. 16. n"' 3 à 5);
- une autre série est formée par des coupes ca rénées à bord rentrant. à pâte tend re . de couleur gris verdâtre. portant à l'ext érieur un
décor de ba ndes horizo ntales fa ites au brun isso ir (fig. 16. n"' 1 et 2).
Ces deux vases so nt très proches de la forme 1 C de la céramiq ue gauloise du nord -est du Massif Central d éfinie parR. Périchon. C. Ranchon ct B. Sanial (69). Il est possible que no us soyons ici en présence
d'importations de ce domaine géograph ique :
à relief' hellénistique
Cette 」 。エセァッイゥ」@
ne représente que 0.29 % du mobilier céramique de
la salle H. El le es t attestée par un fragment de bol à pâte rosée e t vernis
rouge sombre décoré à l'extérieur d 'une palmette (fig. 19. n" 1). Il
-
on aj outera à ces séries. des vases en pâte noi re ho mogène. te lle
(66) La campanie nne du groupe C est quasiment absente dans la région au début du )"s. a v. J.-C. (cf. B. Dcdet et M . Py. A propos du faci ès de la
ca mpanicnne A .... p. 121): elle est rare à Castelvielh dans la pre mière moitié de cc siècle : 13.86 c;;, contre 76.23 % pour la A et 9.9 % pour la B
(cf. B. Dcdet. La céramique à vernis noir dans les Garrigues .... p. 81 ). un peu plus fréq ue nte a u milie u et dans le t roisième quart du s iècle à ViéC ioutat (J 1.67 % pour 59.27 % de A et 9 % de B. ihid.. p. 81) ou à Cam broux ( Montpezat) : 3 1.5 % pour 47.3 % de A. 10.5 % deBet 10.5 % d'Imitations à vernis rouge (cf. J .C. Bessac. R. Bonnaud et M. Py. Pros pect ions et sondages.... p. 55).
(6 7) Cf. /\ . Laumonier. l.o céramique hellénistique à relit!Js. 1. ateliers ioniens, dans Exploration archéologique clt> Délos. X XX 1. Pa ris. 1977. Pセ@
renco ntre cette céramique dans notre région jusque dans la de uxième moit ié du l" s. av. J .-C. (pa r exemple dans la tombe 6 des Marron mers a
Beaucaire : B. Dedet. A. Michelozzi. M. Py. C. Raynaud et C. Tcndille. Uf(ernum .. .. p. 89-9 1 ct p. 92. fig . 53. n" 2).
(6K) C. Goudineau. La céramique arérine lisse. Mél. Ec. Fran('. de Roll/t', Supplément 6. IV. 1968, p. 302.
(69) R. l'é richon. C. Ranchon et B. Sa nia i. Céramique.\· domestiqut>.1· gauloises .... p. 16. Ces e xemplaires sont bie n datés à Roanne. Institution
Saint-J ose ph. en t re 75 av. J .-C. ct Auguste (cf. ihicl.. p. 167. pl. 17. n" 1).
22
AUX OR!Gl ' ES D'ALÈS
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Ermitage. habitation 1. sa lle B : 1 ct 2: cam pa nicnne A tard ive : 3 et 4 : campanienne B ; 5 à 19: campaniennc C ct imitati ons.
une coupe-couve rcle (fig. 16. n" 7). des olpés à pâte jaune (fig. 16.
n" 14) ct une ol/a à pâte rose ct e nduit rouge-rose à l'extérieur et à l'intérieur (fig. 16. n" 10).
3") Document t!e type plus ancien
Un bord d'amphore massaliètc épais à un méplat oblique avec
creux du re pliement (fi g. 14. n" 1) peut être daté du V• s. av. J.-C.
f) Mortiers
Ci Sal/e C
De la sa lle B provient un bord de mortier italique (fig. 16. n" 13) à
pâte ocre-rose et d égra issa nt t rès fin de calca ire et d e quart z auxquels
est ajouté un pe u d e mica noi r.
g)
La partie de la salle C qui a pu être fo uillée n'a livré que peu d e
matériel : quelques tessons info r mes de céramiq ue commune à pâte
jau ne ou grise. des clous d e cha rpente e n fer aux abords du réd uit. des
fragme nts de do lia. et près de la porte donnant accès à la sa lle A deux
o bjets plus significatifs :
Amphores italiques Dresse/ 1
A côté de tessons informes d'amphores de t ype indéte rminé. on
remarque une forte proport ion d'ampho res italiq ues ct en particulier
un bord de Dresse ! 1 à pâte rose-brique e t fin dégra issant calcaire (fig.
16. n" 12) (70). Globale ment. les amphores forment 3.80 % du mobilier céramique.
un petit bronze de Nîmes" à la colonie sacrifiant» (i n v. M. 60);
bronze ; Di Buste casqué à droite. excent ré;" S »de rrière la nuque :
Ri excent ré, personnage debout à gauche appuyé su r une colonne et
te na nt une patè re. derrière. ve rtica lemen t N E M C 0 L ; p : 2.03 g ;
m : 14.2 à 14,7 mm : ép. : 2 mm : d : 12 h . O n se reportera aux précisions chronologiques données à propos des monnaies du même t ype
de la sa lle A (cf. ci-dessus§ 2.1.2 .. A. le. c):
2") Dhjel.f t!iwrs
Le mobilier métallique sc compose d'un fra gmen t d e tige en
bronze. de section rectangu la ire . recourbée (fig. 17. n" 2). d'un pet it
peson en plomb (fig. 17. n" 3). de 8 clous et d'un fragment de plaque
en fer. La salle Ba égaleme nt livré 4 fragme nts de vase en verre dont
un bord.
une coupe" gauloise"· tournée. à bord rentrant. pâte noire à brun
rouge et décorée à la mo lette (fig. 1O. n" 1). Ce décor est caractéristique dans le Centre de la Gaule de la pé riode Tène Ill (71 ).
(70) Le classement des fragments d'amphores Dresse! 1. même d es bords. dans l'une des trois grandes variétés 1 A. 1 B ct 1 C . distinguées par
N. Lamboglia. Sulla cronologia delle anfore romane di età re pubblicana ( Il - l secolo a. C.). dans Rev. tl' Et. Lixures. XXI. 3-4. 1955. p. 241-270ct
notamment p. 246-248. nous sem ble très a léatoire dans de très nombreux cas pour êt re systématiquement effectué. La chronologie des bord s e uxmêmes est pour le moment peu précise. malgré des te nta tives récentes (M. Pe rrin. Les importations d'amphores du type Dresse! 1au premier s iècle
a v. J.-C. à To urnus (S. et L. ). dans Bul/. de la Soc. des Amis des Arts et Sciences de Tournus. LXX IV- LXX V. 1977. p. 71-81 ). On remarq uera q ue
le type de bord de la fig. 18. n" 12 de l'Ermitage existe à Alhintimilium dans t o utes les couches s'échelonnant de la fin du 11• s. à la fin du troisième
quart d u l" s. av. J .-C. : strate VI B 1. vers I l 0 a v. ( N. Lamboglia . S ulla c ronologia .... p . 255. fig. 1 1) : strate VI A 4. vers 90 a v. (ihicl.. p . 256.
fig. 12) : strate VI A 3. vers 70 av. (ihid.. p. 257. fig. 13) : s t rate VI A 2. vers 50 av. (ihid.. p. 259. fig. 15) et strate VI A 1. vers JO av. J .-C. (ihicl..
p. 260. fig. 16).
(71) J . Déchelette. Manuel.... 1V. p. 989-99 1 et fig. 6 79. On rencontre cette décorat ion par exe mple à Roanne da ns la deuxième phase (3" quart du
l" s. av.) ct dans la troisième phase (dernier quart du l" s. av. J .-C.) du s ite: M. Bessou. Etude cie., 1'estige.1· cie la "fh1e décolll'ert.\' à Roanne .
Fouilles cie l'Institution Saim-Joseph. Centre d' Etudes Foré: ienne.1·, An·héoloxie n" 3. 1976. p. 52. 55 et. pour les datations. p. 63-66.
23
B. D ED ET. J. SA LLES
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Erm itage. ha bita t ion 1. sa lle B ; 1 à Il e t 14 : céramiq ue com m une to urnée: 12: amph ore ita lique : 13 : mortie r ita lique .
2. 1. 3. Datation et conclusion
tec hn iq ues d e fa bricat ion, les fo rmes prése ntes et, po ur
la salle A , les proporti o ns re la t ives des trois g ra nd es
classes sont t o ut à fait sem bla bles à celles que l'on renco ntre e n Langued oc o rienta l, et e n P rovence rhod a nie n ne dans les d eu xiè me et troisième quarts d u 1er s.
av. J .-C. Les m ortie rs et la fib u le d e Nauheim indiquent
le mi lieu et la sec o nde mo itié du 1cr s . a v. J .-C ., l'imita ti o n méridio na le de la Kragenfibel. la deux iè me mo it ié
de ce siècle.
·
Les fouilles effectuées d a ns la maiso n ont mis a u
j our d eux gro upes t rès inégaux de d ocu me nts.
D 'une pa rt q uelque s t rès rares objets - bo rd s d 'ampho res massa liètes, céra mique grise mon oc hr ome caract éristiques duye s. av. J .-C. (72). Mis en re latio n
a vec d 'autres trouva illes sporadiques effectuées da ns
d'a utres sondages sur l'oppidum et en surface, ils
té mo ig ne nt d 'une pre mière occu pa ti o n du site antérieure à la ma iso n 1.
D'au t re part , et c'est en fa it la quasi-totalité d u m obilier, de s docume nts variés dont la d a ta tion entre d a ns le
1er s. a v. J .-C. ou exceptio nne lle me nt (deux monnaies
so nt da ns ce cas), est légère me nt plus a nc ienne. Nous
avo ns don né, lors d e l'ét ude d u mo bilier, les re nseigneme nts ch ronologiques q ue procure chaque cat égorie.
La synth èse de ces indications pe rmet d e préciser la
d a ta tion de l'ensem ble. Nous co nsidérer ons tout
d 'abord le mo bilie r d es sa lles A etC et d e la couche 3 de
la sa lle B.
Les 19 mo nna ies ret ro uv ées con firment et p récise nt
ces d on nées. Les pet its bron zes de Marseille, ceu x d e
Nîmes « a u sanglier » et « à la colonie sacrifian t >>, les
mo nna ies « à la c roix » co nstit ue nt le mo nnaya ge le
plus courant su r les ha bita ts d u La nguedoc orie nta l a u
cours des deu x ième et t ro isiè me quarts du Jer s. avant
J .-C. Les dates d'ém ission les p lu s récen tes son t 54-5 1
av. J.-C. pour les de u x deniers de C ésar, 52-50 p o ur le
bro nze d' Epasnactus e t 44-42 pour l'obo le de Nî mes. Il
n'y a pas de monna ie p lus réce nte.
La prése nce d e m o nna ies d e la Républiq ue ro ma ine
pl us a nciennes, d é but d u Jer s.-fi n JJc s. et mê me du
Ill" s. av. J .- C., associées à d es mon na ies du mi lie u et
du t rois ième qua rt d u 1er s. av. J.-C. est u n fa it presq ue
coura nt, du m o ins déjà signalé sur plusieu rs ha b itats
la ngued ocie ns : par exemple à Enséru ne des As d e la
Ré publique d ans des couc hes du 1cr s. a v. J. -C. conte -
Les cé ramiq ues non to urnées, co mmunes to urnées,
« gau loises >>impo rtées, le vase à reliefs he llén istique et
le bord d'amphore ita liq ue da tent du ter s. av. J .-C. sa ns
que l'on puisse p réciser davantage. Les cé ra miques à
ve rni s n oir A ta rdive, B, C et imita tions d e C, par les
(72) Il est probable q ue ces objets provien nent de la couche la plus p rofonde de chaq ue salle . s it uée immédiatement sur le rocher.
24
AUX OR I G I NES D'ALÈS
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Jcm
1
2m
Jii11rocher taillé
Fig. /li
Ermitage. fouille 2; plan des st ructures.
Par ailleurs, l'absence de matériel augustéen - si
l'on excepte un unique tesson de sigillée italique datant
du d ébut du premier quart du ter s. ap rès J .-C. qui est
un d ocument complètement isolé dans la ma iso n 1 --:permet de dater l'abando n d e la maison 1 vers 20av. J.C.
En conclusion , la maiso n 1 a été édifiée dans le (plutôt vers la fin du) deuxième q uart du Jcr s. av. J .-C. D ès
l'origine, elle comprend plusieurs salles à la spécialisati on peu définissable. A partir d es en vi rons d e 30 av. J.C. , l'une des salles subit une réfect.i on importante :
enduit mural, mosaïque. Dès lors, et l'état d 'a bandon le
montre clairement, nous so mmes en présence d'une
ha bitation aux pièces spécialisées : la salle A, peu soig née, avec des murs nus, un sol en terre battue, le fo ye r
ce nq·al et un mobilier a bond a nt, fa isait office d e cuisine
et de salle-à-manger; la salle C, éga lement peu soignée.
avec un sol dallé, un petit réduit et des d o lia, se rvait d e
remise; la salle 8 , très soignée par co ntre, avec ses murs
endu its et so n sol mosaïqué, éta it une salle d'apparat o u
d e repos. L'abandon de cette ma iso n se produit vers
20 av. J .-C.
hg. 17
Ermitage, habitation 1, salle B ; 1 :céramique hellénistique
à reliefs ; 2 : bronze ; 3 : plomb.
nant de la sigillée italique (73), dans un ensemble clos
de l'époque augustéenne (74), et dans un autre ensemble clos avec des deniers de la République s'échelo nnant entre 134 et 31 av. J.-C. (75) ;à Nages, un as o ncia l
émisentre 157et 137 av.J.-C.etperduentre70 et30av.
J.-C. (76).
L'ensemble d es documents permet donc de dater
l'occupati o n de la maiso n 1, dans l'état premier d e la
salle 8 , du milieu et du' tro isième qua rt du )0 ' s. av. J .-C.
A que l mo ment a eu lieu la transformation subie par
la salle 8 (murs avec enduit peint, sol de mosa ïque)? La
co uche 3, so us la mosaïque, contenait un bronze
arverne émis peu de temps avant 52 av. J .-C.. ce qui
nous d o nne un terminus p ost quem. Enduit mura l et
mosaïque n'a ppo rtent pas en eux-mêmes d'élément
précis. Des enduits muraux existent, par exemple à
Glanum, au ter s. av. J.-C. (77). Des mosaïq ues à cadre
noir et déco r de lignes no ires so nt connus à Ro me entre
l'époq ue de Sylla et celle d 'Auguste (78), à Narbonne
dans le troisième quart du ter s. av. J.-C., et à Ampurias
dans la second e moitié du t • r s. av. J.-C. (79). La couche
2 qui surmonte la mosaïque, quoique plus pa uvre que
celle qui surmo nte le sol d e la salle A, renferme un
mobilier sem blable à celui de la sa lle A. Toutefois des
nuances d ans la composition, et en particulier la prédominance de la campanienne Cet de ses imitatio ns, et la
rareté de la ca mpanienne A tardive qui, no us l'avons
dit, s'inscrit dans une évolutio n du ra ppo rt campanienne A - campanienne C et imitations a u co u rs du
ter s. av. J .-C. en La nguedoc oriental, permet d e lui
a ttribuer une d atatio n un peu plus tardi ve : la fin du
troisième quart et le début du quatrième qua rt du ter s.
av. J .-C., soit les a nnées 30-20 av. J .-C.
2.2. Fouille n" 2
La fo uille n" 2 a été effect uée en 1975 à 35 rn a u sud de
la ma iso n 1. Le substrat rocheux ta illé par l'homme,
a ppara issait en surface, fo rma nt un a ng le droit. Le but
de cette fouille était d e vérifier s'il s'agissait là a ussi de
vestiges d ' une habitati o n (fig. 3, n" 2).
2. 2. 1. Structures et stratigraphie
Les trava ux. entrepris s ur une su rface rectangulaire de 2 rn sur 6.
ont mis au j our une paroi rocheuse. verticale taillée par l'homme (fig.
18. n"' 1 à 3). Cont re la partie centrale de la paroi roche use. très irrégulière. u n mur de pierres liées avec de l'argi le avait été construit (fig.
18. n" 4). La fo uille a été menée j usq u'a u subs trat roche ux. soit su r
une épaisseur de 1 rn environ. Le remplissage ét ait fo r mé d 'u ne
couche de remb la i riche en mobilier de toute sorte . non e n place.
Doutant d'avoir à fa ire aux vest iges d 'une habitat ion et étant donnée
la nature de la couche archéologique. les fo ui lleurs n'ont pas poursuivi ce sondage. Il semble bien toutefoi s que les ves tiges découverts
soient ceu x d 'u ne habi tation.
(73) H. Gallet de Santerre. Fouilles da ns Je q uar tier ouest d'Ensérune. Insu la X. dans Re•·. Archéo. de Narhonnaise. 1. 1968. p. 39-83. et not. p. 63.
(74) J . Jannoray. Ensérune .... p. 260. note 1.
(75) lhid.. p. 444. no te 4.
(76) M. Py. Etude des t rouva illes monétaires. .. . p. 139.
(77) A . Barbet, Recueil général des peintures murales de la Gaule; 1. Narhonnaise. Ga/lia. Suppléme/11 11" 27. 1974. p. 15.
(78) J . Lassus. Rema rq ues s ur les mosaïques de Vaison-la- R omaine ( 1). dans Ga/lia. XXV III. 1. 1970. p. 35-66 et not. p. 31l-43 .
(79) Pour Narbonne. mosa ïque d e la rue Bé ranger (Y. Solier. Fouilles et d écouvertes à Narbonne et d a ns le Narbonnais (période gallo-roma ine).
a nnées 1968, 1969. 1970, da ns Bulletin de la commission archéologique de Narhonne. 32. 19 70. p. 9 7-1 58. et notammen t p . 105- 10!!) ; pour Am purias. voir M. Almagro. Ampurias. histoire de la cité er J!.uide desfiJUi!les . Ba rcelona. 1958. p. 109.
25
B. DEDET. J . SALLES
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Ermitage. fouille 2; 1 à 8 : céramique non tournée fine; 9 et 10 : dvlium non tourné; Il : fusaïole modelée en terre cuite.
2.2.2. LR mobilier de la fouille 2
taire :.B .... deux patères Lamb. C7 (fig. 20. n"' 2 e t 3). une cou pe de
forme non classée proche de la forme Lamb. CS (fig. 20. n" Il), et
partie inférie ure d'une cou pe Lamb. C 19a (fig. 20. n" 8) avec bas de
panse et dessous du pied réservés et décor a l'intérieur de quatre cerc les incisés et de guilloc his. Les imitations de C regroupent trois
st yles : dans le style 1, deux patères La mb . C7 (fig. 20, n"' Set 6) et
deux fonds de patères Lamb. CS ou 7 (fig. 20. n"' 7 et 9) posséd a nt
une rai nure sous l'anneau du pied et décorés à l'intérieu r de q uatre
tra its concen triques inc isés. accompagnés d ans un cas (fig. 20. n" 9)
de gui llochu res ; da ns le style 4. un fond de patère Lamb. C7 o u 5 a vec
sillon sous l'anneau du pied (fig. 20. n" 10); dans le style 7. une patère
La mb. C7 (fig. 20. n" 4).
l " ) La céramique non tournéefïne
La céramique non tournée fin e se compose d'urnes et de co upes.
Les urnes se répartissent e n deux groupes de technique distincte.
Un premier g roupe. représen té par c inq ・クューャ。ゥセウN@
com pre nd
des urnes à bord simple ment arrondi de type CO 1 (4 exemplaires do nt
fig. 19. n" S) ou C I l ( 1 exemplai re). La surface extérieure deces cols
a fai t l'objet d'un lissage fi ni . Ces vases on t une pâte de couleur so mbre (gris-noir) tant e n·surface qu'en épa isseur. Le u r dégraissant. de
calcite broyée. est assez grossier.
On formu lera à propos de ce lot les mêmes remarques que celles
consacrées a la céra m ique à vernis noir de la sa lle B d e l'habitation
n" 1 (cf. s upra § 2.1.2.. B ; 1«. b).
Le second grou pe se compose de cinq urnes de fact ure p lus soignée.
Le col. convergent . est équipé de bords d ivergents présentant intérieurement un méplat avec arête pl us ou moins vive. Les for mes de
bords sont : CIl (4 exemplaires; fi g. 19. n"' 1. 3. 4 et 6); C 13 (1
exemplaire. fig . 19. n" 2). Ces cols possède nt un aménagement de s urface so ignée: polissage dans 3 cas (fig. 19. n"' 2. 3 et 4). lissage fini
pour les deux autres (fig. 19. n"' 1 ct 6). Le dégraissant. très fin. est
composé so it de q uartz. (fig. 19. n'" 1 et 3). so it de calcite broyée
(fig. 19. n'" 2. 4 et 6). Ces urnes témoignent d 'un mode de cuisson plus
élaboré que les précédentes : l'intérieur de la pâte est de couleur marron ro uge (sauf n" 2 de la fig. 19. de couleur noire). tandis que la surface est d e coule ur noir ou noir marron homogène).
3") Céramique
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d écorée 'à la mo/eue
Un fragment info r me de vase« gaulois» décoré à la molette provie nt de la fouille 2 (fig. 21. n" 2). Cc document a la même datation
(deuxième moitié du J« s. av. J .-C. q ue son homologue de la salle C
de la maison 1 (cf. supra. § 2.1.2.. C).
4" ) Céramique commune tvurnée
Elle com pre nd les séries suivantes :
Pa rmi les coupes. o n t rouve une coupe profonde à panse arrondie
convexe ct bord déve rsé de t ype C02 (fig. 19. n" 8). deux coupes à
panse carénée et bord dive rgent EOI et DOl (fig. 19. n" 7). et une
coupe a rrondie convexe à bord divergent de forme E04. Ces vase.s. a u
dégraissant de calcite broyée. en général. on t des cou le urs sombres
tant en s urface qu'en épa isseur. Seu le la co upe à bord EOI fai t exception pa r son dégraissa nt quartze ux et sa pâte de couleur rouge en
épaisse ur et noire en surface.
- ol pés à pâte jaune. sa ns co uverte. à large col et bord en gouttière
(fig. 2 1. n"' 3 et 4). Cette catégorie. déjà présente da ns la maison 1. est
fréquente dans la région au Jcr s. av. J .-C. ;
- urne à anses collées . à pâte jau ne. sa ns couverte :une anse (fig. 2 1.
n'' S). Cette forme de vase est bien attestée dans t oute la basse va llée
du Rh ô ne au cours du l" s. av. J.-C. (80);
des olpés de formes diverses. à pâte jaune (fig. 2 1. n"' 6 e t 7);
Enfin. parmi cc mobilier non tourné. se trouve un fond de coupe
couvercle. une a nse en r uban ve rt icale et une fusaïole (fig. 19. n" I l ).
un fragment de pied (") à pâte rosée (fig. 21. n" 8) ;
des jattes à pâte grise (fig. 21. n"' 10 et 1 1).
2") La céramique à ••erni.f noir
S") Amphore italique
La cam paniennc A tardive n'est attestée que par 10 fragments
informes (soit 37 o/r du t otal de la céramique à vernis noi r de cette
fouille) .
L'amph ore italique est représentée par un bord de type Dresse t' 1à
pâte rouge-rosé. incluant des grains blancs et des nodules couleur
rouille. à l'exclusion de tout mica noir (fig . 21. n" 9).
Avec quatre fragments d o nt un seul identifiable. une patère
Lamb. B S (fig. 20. n" 1). la campanienne B représente 14.8 %.
6") Mortiers
Le gro upe de la ca mpanicnne Cet de ses imitations fo r me 4 8. 1 %
du total des vases à vernis noir. La ca mpanienne C est illustrée par les
vases suivants : un fragment informe portant un graffito fragmcn -
(XO) B. Dcdet. A. Mic helozzi. M. Py. C. Raynaud etC. Tendillc.
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Deux types de mortiers provien nent de cet te foui lle :
des mo rtiers italiques à pâte ocre-rouge ou ocre-beige et dégrais-
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26
.. .. p. 132.
AUX ORIGINES D'ALÈS
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Fig. 20 - Er mitage, fouille 2: 1 : campanie nne B : 2. 3. 8 et Il : ca mpanienne C; 4 à 7. 9 et 10 : im ita t ions de ca mpanie nne C.
sa nt de mica noir. ョッ、
n"' 12 et 13);
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après partage) à 30 m en viro n à l'est de l'habitation
n" 1, en contrebas (altitude 2Z5 rn) (fig. 3, n" 3). Une
faïsse fut alors arasée avec des moyens puissants (tirs de
mine et pelle mécanique)jusqu'au substrat calcaire afin
d'établir une surface plane au même niveau que la faïsse
inférieure. Ces travaux d étruisirent la majeure partie
d'une habita tio n antique, ne laissa nt subsister que l'angle sud-ouest de cette habitation (fig. 22). J. Salles et le
Groupe de Sauvegarde des Vestiges de l'Ermitage intervenant sur ces entrefaites de février à juin 1979 ont dû
limiter le sauvetage au dégagement de ce qu'il restait
des murs sud et ouest et au ramassage du matériel da ns
les déblais de la pelle mécanique. Le reliquat d es
couches archéo logiques a été fouillé le lo ng des parois
subsistantes de l'habitation antique sur une largeur d e
0,50 m.
rouges et inclusions bla nc hes (fig. 2 1.
un m o rtier à pâte jaune orangé et dégra issant qua rtze ux . à bord
so uligné par une co uronne proémine nte (fig. 2 1. n" 14). Ce type a
déjà été rencontré dans la salle A de la maison 1 et appelle les mêmes
comparaisons (cf. supra 2.1.2. A, 2. f).
7") Documents de type plus ancien ou plus récent
La fo uille n" 2 a procuré plusieurs documents so it plus a nciens soit
plus récents que la gra nd e m asse des vest iges livrés:
- une dizaine d e frag ments d'amphores massalièt es qu'il c onvient
de rapporter à l'occupation de la fin du Premier Age du Fer du site :
-
un bo rd de coupe Drag. 29 en sigillée de la Graufesenq ue (fig. 21.
n" 1).
2.2.3. Conclusion
La fouille n° 2 a permis de retrouver d es traces de
l'occupation de l'Ermitage à la fin du Pre mier Age du
Fer et les vestiges d'une habita tion du 1er s. av. J .-C.
partiellement entaillée dans le rocher. Le matériel analysé permet d'attribuer à cette habitation une datation
contemporaine de celle de la maison 1, soit le milieu et
le troisième quart du J•r s. av. J.-C.
2.3. 1. Structures et stratigraphie
La paro i o uest de l'habitatio n . conser vée sur 4.20 rn de long a ét é
taillée dans le s ubstrat rocheux aupa rava nt brûlé (fig. 22. n" 1). Au
sud. près de l'angle sud -ouest , une faille dans la paroi rocheuse a ét é
comblée avec un mur bâti en pierres liées avec de la terre (fig. 22.
n" 3). En avant de cette paroi, a ppuyé contre elle. un mur également
en pierres liées avec de la terre a été bâti (fig. 22. n" 4). La paroi s ud d e
la maison . conse rvée sur 2.40 rn est formée a ussi pa r un mu r de
pierres liées avec de la terre.
2. 3. Habitation n" 3
Les obse r vations stratigraphiques n'ont pu être réalisées par les
fouilleurs que près des m urs : une couche a rch éologique unique.
épaisse de 0. 15 à 0,20 m. constituée par une te rre argileuse brun foncé
e t contena nt du mobilier archéologique reposait s ur le s ubstrat marne ux .
En 1978, en préalable à la construction d'une villa,
des travaux de terrassements importants ont eu lieu
dans une partie de la parcelle CE 205 (devenue CE 257
27
B. DEDET. J. SA L LES
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Ermitage . fouille 2; 1 :sigil lée gallo-roma ine; 2: céra mi 4uc déco rée à la molette: J à S. 10 ct Il : céra mi4ue com mune tou rnée; 9: amphore ita li4ue ; 12 à 14 : mortie rs.
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2.3.2. Le mobilier de l'habitation n° J
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A/ Les monnaies
4 monna ies provienne nt de cette maiso n :
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- petit bronze de Ma rseille (inv. M . 45) (fig. 23. n" 1); bronze ;
D / tête d'Apollon à d roite ; R / taureau corn upète à d roite ; a ude ssus en lettres grecques S SA; en-dessous ET 0 N ; cercle de pourtour ; p. : 1.81 g ; module : 1.3 7 à 1.43 m m; ép . : 2.2 mm; d : 3 h. Sur la
d atation de ce t ype de mo nnaie. on se reporte ra au§ 2. 1.2. A. 1. b ;
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potin« au long cou>> (inv. M. 46) (fig. 23. n" 2); bronze; D/ t ête
st ylisée à gauc he ; R / quadru pèd e à droite sur ligne de sol, queue relevée; p: 1.95g; m : 14à 16.6mm;ép . :2.7 mm; d :9 h.Cettemonnaie
fait partie de la variété D des potins « au long cou »dist inguée par
G . Ge ntric. Ces pot ins so nt. pour G. Gen t ric les imitati ons probable-
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Ermi tage. habitati on J ; plan de> s t ructures conservées.
28
AUX OR IG I NES D ' ALÈS
l " ) /.a céramique
11011
fOurnée
La céramique non tou rnée. qui représente 37.7 % du total des vases
découverts dans cette habitat ion ( 150 fragment s de vases différents).
comprend deux fo r mes d'u r nes. deux formes de coupes et la coupecouvercle.
Parmi les urnes. nous retrouvo ns la même dualité que celle que
nous avons constatée dans la foui lle n" 2.
7
Le groupe 1 est représenté par t rois bords . six fonds et de nombreux morcea ux de panse. Il s'agit d'urnes globuleuses à panse à s urfac e ra clée (état n" 5) ou plus rarement peignée (état n" 4). col
convergent à surface soigneusement lissée (état n" 2) et bord de forme
CO 1 (2 exemplaires. fig . 24. n" 1) o u C04 ( 1 exemplaire). Les fonds
sont t ous d e forme 12 B. Ces vases ont des couleurs so mbres (noire ou
grise) tant e n surface qu'en épaisseur. Les pâtes incluent un d égra issa nt grossie r de calcite broyée o u plus rarement de q uart z.
Le groupe Il com prend des urnes de facture plus élaborée à panse
lissée s:> igneuseme nt (lissage fini) (fig. 24. n" 9) ou peignée; le col.
converge nt . est lissé avec soin ou po li (état 1 o u 2): les bords possèdent un mé pla t ob lique vers l'intérieur : forme C I l (fig. 24. n" JO) et
C 13 (fig. 24. n" 2) : le se ul fond conservé est de fo rme 12 A (fig. 24.
n" 9). Ces vases ont une surface ex té rieure et. sauf exceptio n . intérieu re. de couleur noire. tandis q ue leu r épa isseur est rouge. Le
dégraissant es t formé de calcite broyée t rès fineme nt.
2
A la série des cou pcs-<:ouvercles. se rapportent un exempla ire complet . d e forme 517. bord CO 1. fon d 6 2 C ct rapport 50.7 (fig. 24. n" 4 ).
ct les fragments de trois autres exemplaires: deux bo rd s CO l (fig. 24.
n"' 5 セ@ 6) et un fond 6 2 A. A J'exception du bord e t du pied . qui a reçu
un lissage fini . le reste de la surface tant à J'ex té rieur qu'à J'intérieur.
n'offre qu'un lissage é bauché. La couleur de la pâte est no ire. auss i
bien en s urface qu'en épaisseur ct le d égraissant est formé de calcite
broyée.
3
Parmi les cou pes. de ux formes so nt présentes :
la coupe profonde à pa nse arrondie con vexe et bo rd déversé de
type CO 1 : ·1 exempla ire (fig. 24. n" 7) ;
la jatte ca ré née à bord ren tra nt . munie d'oreilles de préhension
s ur la ca rène : 2 exemplaires (fig. 24. n"' 8 et I l) dont un équipé d'un
goulot verseur. Ces deux vases ont reçu comme finition des su rtaccs
u n lissage fini près du bo rd et un liss11ge ébauché sur le reste de la
panse. Tous les d e ux o nt une cou leur sombre en surface ct noire en
épaisseur. Ils incluent un dégraissant de calcite broyée.
2") La céramique à l'i'fni.f noir
Globalement. la céram iq ue à ve rn is noir re présente 14 c;( du mobilier (56 fragme nts de va ses différents ).
La campa niennc A tardive est la p lus abondante (60. 7 % de lacéramique à vern is noir). Y figuren t une patère Lamb. A 5/1 (fig. 25.
n" 1). une patère Lamb. A 5 porta nt un graffite gravé après cu isson à
l'e xtérieur : SEN 0 en lettres grecques (82)( fig . 25. n" 2). une pa t ère
lamb. A 36 a (fig. 25. n" 5). une coupe Lamb. A 28 c (fig. 25. n" 3). u n
bol Lamb. A 3 1 b (fig. 25. n" 4) ct deux fo nds de patères. dont un
décoré de deux cercles incisés (fig. 25. n"' 6 ct 7).
ment régionales d e potins éd uo-séquancs. Ils admettent une datation
du milieu du J« s. av. J .-C. (81) :
- potin " au long cou" (inv. M. 44) (fig. 23. n" 3) : bronze D / tête
très st ylisée à gauche; R / Quadrupède à droite. queue relevée; cercle
de pourtour;p : 1.70g :m : 13.7à 14.4m m :ép. : 3 mm ;d : 9h . ll s'agit
également de la va riété D distinguée par G. Gentric. Cet exemplaire
appelle les mê mes commentaires que la mon naie précédente :
La campanienne Bou B-oïde (2 1.4 % d es vases à ve rnis noir) comprend : de ux coupes Lamb. B la . décorées de lignes incisées à l'extérieur e t de cercles conccntri4ues à J'intérieur (fig. 25. n'" Se t 9): l'une
d 'elles (fig. 25. n" 8) porte un graffite fragme ntaire tracé a près cuisson
sous le pied : une coupe La mb. B 2 (fig. 25. n" 10): une pat ère Lamb.
B 5 (fig. 25. n" I l ) et un fragment de pied de forme Lamb. B 4 b.
- pot in" au long cou" (inv. M . 47) (fig. 23. n" 4) ; bronze: D / tête
s tylisée à gauche: R / a nima l à ga uche (mauvais rendu) : p : 2.43 g :
rn : 16.2 à 16.7 mm: é p.: 3. 2 m m : d : '!:variété D de G. Gcntric:
mêmes remarques que précédemment.
B/ Le
Les vases se ratta cha nt au gro upe C ( 17.8 % de la céramique à vernis noir) sont attestés par : da ns Je style 3. une coupe imita nt la form e
Lamb. A 28 c (fig. 25. n" 12). une coupe de fo rme non classée (fig. 25.
n" 13) et deux fonds de patères pro bable me nt Lamb. C 7 (fig. 25.
n"' 15 et 16) : da ns le style 7. une patère Lamb. C 6 (fig. 25. n" 14).
muhifier céramique
Au total les fragments de 396 vases différe nts ont été recueillis.
(81) G. Gentric, Recememenr .... p. 85 et 90-91.
(1!2) Inscript ion complète ; il s'agit probablement d'un a nt hroponymc gaulois.
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B. DEDET. J. SALLES
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Ermitage, habitation 3 ; céramique non tournée.
6" ) Céramique commune à pârejaune
Les formes contenues dans ce lot de vases à vernis n o ir appellent les
mêmes remarques que celles formulée s pour la céramique à vernis
noir d e la maison 1. Les proportions relatives des différentes classes
sont très proches de celles de la sa lle A de la même maison.
La céramique commune à p âte jaune est bien représe ntée ici (41 %
du mobilier céramique). Néanmoins les fragments possédant une
forme sont rares. On signalera une olpé à p â te jaune sans couverte et
à large col (fig. 25, n" 17) d'un type déjà re nco ntré dans les habitat ions n"' 1 et 2 et qui appelle I;_s mêmes remarques chron o logiques .
3" ) Plar à "ernis rou[?e «pompéien »
Ce type de céram ique importée d'Italie, est représenté ici par d eux
exemplaires (soit 0 .5 % d u mobilier céramique) d ont un bord (fig. 25,
n" 18) de forme n" 8 B/ 3 de C. Goudineau. La datation est comprise
entre le début du l" s. av. J.-C. et le d ébut d e la période augustéenne
(83)
7") Céramique commune à pâre xrise
Cette catégorie ne forme que 1 % du mobilier. Il s'agit essentiellement d'un goulot d 'olpé (fig. 25, n" 22) et de la p a rtie supérieure d ' un
vase de forme ovoïde, à pâte g ris perle homogène , finem ent granuleuse, à surface polie, de teinte noire, et décorde bandes verticales lissées (fig . 25, n" 21 ). Ce dernier vase est probablement importé du
Centre de la Gaule. Il correspond au type 2 d de la céramique domestique gauloise de R . P érichon, C. Ranchon et B. San ial, bie n attesté
dans la p remière moitié du l" s. av. J.-C. à Aulnat (Pu y-d e - Dôme)
(86).
4") Céramique à parvis .fines
Outre quelques fragment s infofmes, nous trouvons dans cette catégorie ( 1,75 % du m obilie r céramique) deux fragments d e gobelets à
décoration pointillée du type 23 A d e M. Vegas , daté de la fin du Il' et
du l" s . av. J.-C. (8 4) (fig. 25, n"' 19 et 20).
8") Amphores iraliques
5") Céramique à イ・ャゥヲNセ@
hellénisTique
Il s'agit de 13 fragments (soit 3,26 % du matériel) d'amphores italiques de forme Dresse! 1à pâte ocre orangé à rose, le plus souvent sans
mica noir (le mica noir n 'est l'é léme nt dominant du dégraissant que
dans deux cas ). Les bords sont d e quatre t ypes :
Les fragments d e trois vases différents. soit O. 75 %. du mobilier ont
été rec ue illis .
- Plusieurs frag ments d ' un bol à pâte jaune décoré de deux frises
super posées: cercles et m o tifs en form e de feuilles (fig. 26, n" 1).
- - bords à lèvre courte (4 à 4,8 cm de haut). triangulaire et très
épais se à la base (fig. 27. n"' 1, 2 et Il) ;
Un fond de bol à pâte jaune décoré à l'ext érieur de p o ints et d 'une
couronne d e motifs lancéolés (fig. 26, n" 2).
- bords à lèv re courte (4, 1 à 4. 5 cm de haut), triangulaire mais peu
épa isse à la base (fig. 27. n"' 3 et 4);
- Un fragm ent de bas de panse de bol à pâte jaune décoré d'un motif
en guirlande (fig. 26, n" 3).
- bords à lèvre allongée (6 cm), triangulaire mais peu épaisse à la
b ase (fig. 27. n"' 5 et 8) ;
Le style de ces vases est celui des ateliers io niens. qui étaient en activité dans la deuxième moitié du W s. et le premier q uart du l" s . av.
J.-C. (85).
-
b ords à lèvre allongée (5, 7 à 6,6 cm), verticale (fig. 27, n"' 6 et 7).
Les deux fonds retrouvés sont massifs (fig. 27. n"' 9 et 10).
(83) C. Goudineau. Note sur la céramique à engobe interne rouge pompéien, dans Mél. de I'Ec. Franç. de Rome. 82. 1970. p. 159-186 et not.
p. 177. pl. VII. zone B. couche 3, n" 8 (daté de 90-30 av. J.-C.).
(84) M . Vegà s, ceràmica comùn .. .. p . 63 .
(85) A . Laumonier . La céramique hellénisrique ... , p . 7.
(86) R . Périch on, C. Rancho n et B. Sanial, Céramiques domesriques ... ., p. 64 e t pl. 3, n" 1.
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FiK. 25 - Ermitage. habitation 3: 1à 7: campanien ne A tardive; 8 à Il : ca mpanie nne B; 12 à 16 : imitation de campanie nne C: 17: olpé t ournée à
pâte jaune : 18 : plat à vernis rouge pompéien : 19 et 20: gobelets à pa rois fines; 2 1 et 22: céramique commune tournée grise.
2.3.3. Conclusion
2.4. Habitation n° 4
Le matériel retro uvé dans le sauvetage de la maison 3
est caractéristique du milieu et du troisième q uart du
l"' s. av. J. -C. (en particulier monnayage et céramiques
à vernis no ir) . Cette habitation, dont la conna issance
reste très fragmenta ire, est donc contemporaine des
deux précédentes (maisons l et 2).
A l'époque où l'habitation n° 3 était mise au jour
dans les conditions catastrophiques décrites ci-dess us,
des travaux préparatoires pour la construction d'une
autre villa étaient réalisés avec des moyens identiques
dans la parcelle voisine (p . c. CE 212). Là aussi, ces travaux révélèrent et détruisirent la majeure partie d'une
habitatio n a ntique, à 40 mau sud de l'habitation n° 3
(fig. 3, n° 4). Seule la partie ouest de cette nouvelle mai31
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DÉ TR UiTE
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Ermitage; hall na uon J; céram14u<! hellénistique à reliefs.
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endu i t mural
amphore ゥ セ@ atique
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Ermitage. ha bita tion 4 ; plan des s tructures conservées.
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Fig. 17 -
Ermitage, ha bitation 3 ; amphores itali4ues.
32
AUX OR IGI
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2
Fig. ]9
Ermitage : habllatoon 4 : 1 : o' : 2 ct J : monna ies : habitation 5 : 4 : m o nnaie (tous les o bjets sont grossis deux foi s ).
so n put faire l'o bje t d'une fo uille de sa uvetage de la part
de J . Salles et du Groupe d e Sauvegarde des Vesti ges de
l'Ermi tage en 1979.
2.4. 1. Structures et strati!;raphie .
La limite o ues t de la maiso n est fo rmée par un mur en pierres liées
avec l'argile (fig. 28. n" 2) dont se ul le pa re me nt intérieur. recouvert
d'un e nduit mural est visib le . La base de la paroi nord est partie llement const ituée par le roche r taillé (fig. 28. n" 1). La paroi s ud a été
presque tota lement détruite par les trava ux d'a ménage ment d es
lieux : il n'en s ubsiste que l'a rracheme nt d' un mur dans l'angle sud o uest de la maison. La paroi est a complèteme nt d isparu . Les di me nsio ns de cette sa lle sont incomplètes: 4.50 m s ur l'axe nord-sud . pour
plus de 3 rn s ur )"a xe est-ouest. Le mortier de c haux s u r leque l ét ait
appliq ué l'e nduit. inc luait des tessons d'ampho res italiques (par
exemple fig . 32. n"' 6 c t 7). L'enduit é tait de couleur rose a vec des
mo uchet ures irrégulières de cou leur rouge ct noire.
La s tratigrap hie s'ordo nne comme s uit :
cuuclrl' 1 : couche de terre a rable épaisse de 0.20 m : remaniée par
les travaux agricoles :
m uclll' l : couche de dest ruct ion d'habitat compre nant d e très
nombre uses pie rres du m odule des murs. des fragmen ts de bét o n de
tuileau ct des fragme nts d'enduit lissé de cou le ur rose-lie-de-vin
recouvert d'un mortier à la c hau x ct a u sab le fi n. Cette couc he est
épa isse de 0.80 rn e n moyenne :
cuuchl' 3 : couc he argile use de cou le ur brun clair. épaisse de
0.20 rn en moyenne renferm ant des d ébris d e céramique très petits c t
rares et des os d'a nima ux très brisés:
cuuchi'S 4 : couche de JO à 20 c m d'épaisseur qui a livré l'essentie l
des documents mobi liers. A la base de cette couc he et colmatant une
dé pression du substrat roche ux dans la partie nord-ouest de la salle .
se trouvait un lit de fragmen ts d 'amphores ita liques posés à pla t :
A
Le.\ IIIIJIIIIOies
Bron t c a rverne (inv. M. 52) (fig. 29. n" 2): D tête ju vénile. c heve ux bo uclés à droite : devant e n cxcrguclégendcC IC II DVBR I : R
excentre: ca va lier au galop it droite. a sse7 co rrodé. au-dessous double vo lute. à droite . à l'exerg ue II PAD : p : 1.67 g: m : 16.2 à 17.9
mm : é p. : 2 mm : d : 1 h. Cette monnaie correspond a u type B N
3!!94. C'est une monnaie du c hcf arvcrne Ep:os na ctus frapp ée pe ndant
la Guerre des Gau les.
Pe ti t bro n7e de imes "a u sanglie r ., (inv. M . 49) (fi g. 29. n" 3) :
bron7c . D / tète laurée à ga uc he : R sa nglier à gauche : a u -dess us
A M A e n lett res g recq ues: p : 1.02 g: m : 12 à 12.9 mm : é p . :
2 mm : d : 7 h .
Pet it bron7c de Marsei lle (inv. m セ U Q I Z@ bronze: D / tê tc à droite.
très corrod ée :grène tis : R / taurea u co rnu pète à d roite. t rès corrod é :
p : 2. 11 g: rn : 15.3 a 16.9 : ép. : 3. 1 mm: d : 2 h.
Pet it bron7e fruste (inv. M. 50) : brontc : p : 1.5 1 g : rn : 11.6 ù
1.1.6 m m : ép. 2.9 m m : d : "!
B
I.e m obilier <"PrOIIIÏCfue (87)
l " ) /.a <"Promiqtw 111111 w u r 11ée fin e
Deux forme s seuleme nt peuven t être reco rn ues : une u rne à col
conve rge nt ct bord d éve rsé de forme B09 (fig. 30. n" 7) c t une jatte
carénëc à bord rent rant de forme G07 (fig. J O. n" 8). Les cou leurs
révè le nt une technique de cuisson identique po ur les de ux vases : pàtc
ro uge en é paisseur. noi re en surface . Le col d'urne a une su rface extérieu re po lie e t une surface int é rie ure soigneuseme nt lissée . La co upe a
des su rfa ces extérie ure ct in té rie ure lissées peu soigne use ment (état
n" 3).
2") I .Lt céramique à
l'l'riiÜ
11oir
couclll' 5: te rre argilo-marncusc mêlée à du caillo utis et à d e la
cendre. destinée à égalise r les irrégularités du subst rat roc he ux s u r
lequel e lle repose. Cette couc he es t st érile e n matérie l a rc héo logique.
Elle compre nd les fra gme nts de ci nq va ses e n campanienne A tardive ct cinq vases apparte nant au groupe d e la campanienne C . Les
se ules for mes identifiables sont. en campanie nne A tardive. u n fond
de coupe déco ré de de ux cercles inc isés (fig. 30. n" 1). e n ca mpa nie nnc C. une pa tère de forme Lamb . C 6 (fig. 30. n" 3) et en imi ta t ion de campanic nnc C. une patè re Lamb. C 7 (fig. 30. n" 2) (!!!!).
2.4.2. Le mobilier de l'habitation n" 4
3") Plot à
Tous les objets retrouvés provie nnent de la couc he 4.
l "l'riiÜ
rouge pompéÏI' II
un fond de plat à vernis ro uge inte rne.
(87) Les fragme nts d'a mpho res italiques sont très nombreux dans cette maison : 6 74 fra gme nts de vases sur un to ta l de 779 ent re m dans cette ca iégorie. Mais beaucoup d e ces tesso ns ne font pas à proprement parler partie du mo bilier ca r ils e nt re nt d ans la construct io n de la maison : radie r
d'assainissement. m ort ier s ur leque l repose l'e nduit m ural. Dès lors. tout calcul d e po urcentage e ntre les diverses catégories de céramique est
dé pourvu de signification.
(88) Ce vase ayant é té restauré. il n'est pas possible d e d étermi ner le st yle de l'imitatio n.
B. DEDET. J. SALLES
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Ermitage. habitation 4: 1 . campanienne A tard ive: 2. imita t ion de ëampa nienne C: .l. ëampa nicn nc C: 4 à 6. ëéramique comm une tourl-1g. JO
nc'c· ù pâte claire : 7 et X. c0rami4uc non tournée.
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AUX OR I G I NES D'ALÈS
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fïg. 32 -
Ermitage. habitat ion 4 ; amphore ita!i4 ue.
4" ) Céramique commune à p✠claire
·- des lèvres hautes (de 4.5 à 7 cm) ct vert icales (fig. 3 1. n"' 8 à 1O. et
fi g. 32. n"' 4. 6 et 7). Les diamètres à l'ouverture sont compris entre 16
et 17.5 cm (à l'exception d'un exemplaire de d iamèt re nettement plus
pet it : fig. 3 1. n" 10: 13cm).
Elle compre nd une olpé à pâte ja une sa ns couverte , à large col. et
une série de vases à pâte rosée. con tena nt un très fin dégraissant calcaire et recouverte à l'extérieur d 'un engobe rougeâtre (fig. 30, n"' 4 à
Quatre estampilles pr ovien ne nt de cette habitat ion ;
6).
- A R. dans un cart ouche rectangulaire placé verticalement sur l'attache inférieure de l'anse (fig. 33. n" 7) (89) ;
5") A mphores italiques
- M N C 1. d a ns un cartouche rectangulaire sur attache inférieure
d'anse ; pa rtie supérie ure des lettres tournée vers le bas (fig. 33. n" 8);
Ce sont des amphores de type D resse! 1.
Trois groupes de pâtes so nt re présentés :
- mê me ma rque à demi-effacée. dans un cartouche rectangula ire à
la base de l'a nse (fig. 33. n" 9) ;
- une pâte ocre à rose avec un dégra issant com posé essentielleme nt
Je mica noir méla ngé à un peu de calcaire (fig. 3 1. n'" 1, Set 8. fig. 32.
n'" 6 cl .x ct fig. 33. n"' 8 et 9) ;
- R ....... dans u n cart ouche rectangulaire (marque part iellement
effacée) sur épauleme nt à la na issance du col (fig. 33, n" 10).
- une pàte ocre-rose avec un dégra issant for mé essentielle ment de
calcaire Cl de quartz mêlé, en faible q uanti té, à d u mica noir (fig. 31.
n"' 7. 9 et 10, fig. 32. n'" 2 et 7 et fig . 33. n"' 7 et 10) ;
- une pâte de couleur ocre à rose avec un dégra issant exclusivement
composé de calcaire et de calcite (fig. 31 , n'" 2 à 4et 6et fig. 32. n"' 1 et
3 à 5).
C) Ohjet.r di•-ers
l " ) Fihule
Les bords sont de deux types :
- une fib ule incomplète. en bronze. à po rte a rdillon plein et à arc en
cupule (fig. 33. n" 2). Dans la régio n . d es fibules de ce type existent
dans des contextes du milieu et du t roisième quart du 1er s. av. J.-C.
(Tour Magne à Nîmes et Nages) (90).
- des lèvres basses (hauteu rs comprises entre 2,4et 4 .5 cm) obliques
et triangulaires. Les d ia mètres à l'ouvertu re s'échelonnent e nt re 11.8
et 15.8 cm (fig. 3 1. n"·' 1 à 7 et fig. 32. n"' 1 à 3, 5 et 8);
(89) Est ampi lle connue a u Mont-Beuvray (M . H. Callender, Roman amphurae .... p. 73, n" 12 1).
(90) C. Tend ille. F ibules protohistonques ... , p. 105-1 07.
35
AU X O RIGI NES D 'A LÈ S
sont des murs bàtis e n pierres liées a vec de la terre argileuse . Le mu r
sud est fo rmé d'un parement de grosses pierres qui maintient un blocage de pierraille et d'argile. l'ensemble étant plaqué contre la paroi
rocheuse taillée à la verticalè (fig. 34, n" 3).
La fouille de ces vestiges n'a pas pu être menée jusq u'au socle
rocheux . Les foui lleurs ont obse rvé sous la co uche de terre arable.
une épaisse couche de terre argileuse de coule ur bru n-c lair pauvre en
mobilier a rchéologique et qui paraissait avoir été rapportée lors de la
construct ion des faïsses destinées à la cullure . Cette couche a livré
quelques fragme nts d'ampho res ita liques. de céramique no n tournée
et une monnaie :
Fig. 34 -
- petit bronze (inv. M. 55) (fig. 29. n" 4) ; D / tête à droite;
R / fruste; p: 1.50 g; rn : 12.9à 13.3 mm ;ép.: 2.7 mm ;d: ?. Peut-être
un petit bron ze massa liète (?) (93).
Ermitage; habitation 5; plan des structu res conservées.
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Fig. 35
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Ermitage. foui lle 6 ; céram iq ue no n tournée.
(93) Nous remercions vivement J .C. Richard qui a bien voul u examiner cette monnaie ainsi q ue les exemplaires n"' 47. 52. 56. 67. 68 et 77.
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Ermitage. fou ille 6: 1 à 12: campa nienne A tardi ve: 1J à 19: campanicnnc B : 20: c:a mparuc: r)nc: C: 21 : céramitJuCde la Côte catalane.
S)
Ce mobilier est contemporain de celui déjà analysé
des autres maisons et permet de da ter les vestiges de
l'habitatio n n" 5 du milieu et dü troisième quart du
Je' s. av. J.-C.
35. n" ou sont laissées brutes de finition (fig. 35. n" 1). Le ha ut de la
pa nse est souvent décoré : lignes inc isées (fig. 35. n" 1). impressions
au peig ne (fig. 35. n" 5) o u impressions e n coin de règle. La couleur de
la pâte est gris-noir homogène en surface et en épaisse ur. Deux types
de d égraissant se rencontrent dans ces vases : le plus coura nt est
constitué par de la calcite broyée avec q uel4ues ra res inclus io ns plus
grosses de quart z; l'a utre catégorie est fo rmée par de très fines inclusions de 4ua rtz (fig. 35. n" 2).
2.6. Fouille n" 6
L'habitation n" 6 est sit uée à 200 rn au nord-ouest de
l'habitation n° 1 (parcelle cadastrale CE 188) (fig. 3,
n" 6). Découverte en 1952 à la suite d' un défoncement
agricole, elle n'est que très imparfaitement connue. Les
fouilleurs, G. J o uanen, C. Clauzel et J. Salles, o nt mis
au jour une paroi rocheuse taillée et o nt dû se contenter
de recueillir un a bondant mobilier homogène, ma is
aucun relevé n'a pu être fait. En 1970, l'emplacement de
cette habitation était arasé pour la construction d'une
villa.
La coupe-couvercle représentée ici a une forme haute (fig . 35.
n" 4).
Parmi les coupes. on trouve des coupes ca rénées et des cou pes
arro ndies convexes à bord évasé.
Les coupes carénées regroupent deux formes. D'une part une
coupe de fact u re très soignée. à carène vive. élément supérieur haut et
bord déversé de for me CO 1 (fig. 35. n" 6) ; la pâte. t rès fine. est grise
e n s urface ct gris -ocre e n épaisseur. e t le dégraissant . calcite et quartz.
est très fin. D'autre part. une série peu homogène de coupes à carène
adoucie et bord sim ple (fig. 35. n"' 8. Il ct 15). de forme E 0 1. 10 1 et
1 0 5. A l'ex térieur. l'aménagement de la s urface de la pa rtie inférie ure de la pa nse peut êt re iden ti4ue à celui d e la partie supérie ure
(polissage. fig. 35. n" I l) ; ma is le plus so uvent. la partie inférie ure est
moi ns aménagée : peignage pa rtiel (fig. 35. n" 8) ou lissage é ba uché
(fig . 35. n" 15). La surface intérieure est soit polie. soit lissée. Ces
vases o nt des couleurs so mbres à l'ext érieu r (noir ou gris-noir) et le
plus souven t rouge en é paisseur. o u p lus ra rement gris-noir. La pâte
inclut u n dégra issa nt fin de calcite b royée.
A/ La céramique non 10urnée
La céramique non tournée compre nd une forme d'urne. u ne fo rme
de coupe-couvercle et deux séries d e coupes.
Les urnes ont un col convergent à bord déversé CO 1 et CO 3 (parfois muni d'une rainure à l'intérie ur) et CO 7 (fig. 35. n'" 1 à 3et 7). Il
s'agit de la série 1 rencontrée dans les maisons 2 et 3. La surface du col
présente un lissage fini dans to us les ca s à l'ext érieu r. Les fra gments
conservés mont rent q ue les panses sont le plus souvent peignées (fig.
38
-·
AUX OR IGINES D'ALÈS
Fig. 31. -
Ermitage. fouille 6 : amphores italiques.
La campanienne B comprend deux vases-supports de forme
Lamb. B 4 bouc (fig. 36. n"' 13 et 14) décorés à l'intérieur de d eux
ce rcles concentriques incisés; une patère de forme proche de
Lamb. B 5 a (fig. 36. n" 19): un fo nd de coupe Lamb. B 2 (fig. 36.
n" 16). deux fonds Morel 8 (fig . 36, n"' 15 et 17). et un fond de bo l à
«anses e n boucle » de forme Pasquinucci 127 (94) dans une pâte un
peu plus c laire que celle des a ut res vases campan iens B de ce lot ct
avec un vernis noir nuancé de marron (fig. 36. n" 18).
Les coupes arrondies convexes sont nombreuses. Les bords sont
variés : EO 2 (fig. 35. n'" 10 et 12). EO 4 (fig. 35. n" 9). EO 5 (fig. 35 .
n" 16) et EO 7 (fig. 35. n'" IJ et 14). La surface extérieure présente
soit un état brut de finition (fig. 35. n"' 12 à 14). soit un lissage ébauché (fig. 35. n" 10). soit un peignage (fig. 35. n" 9). La surface intérieure d'une de ces coupes est peignée (fig. 35. n" 14). Ces vases. de
couleur gris-noir e n surface et en épaisseur. ont un d égraissant de ca lcite et calcaire broyés. Deux de ces coupes som décorées de coups
incisés obliques sur le dessus de la lèvre (fig. 35. n'" 12 et 14).
La campan ienne C est a ttestée par un fond de patère Lamb. C 5 ou
7 (fig. 36. n" 20). décoré à l'intérieur de quatre cercles incisés e ncadra nt des guilloch ures radiales et avec le dessous du pied réservé.
B/ La céramique à vernis noir
La campanie nne A tardive est représentée par les fo r mes sui vantes : un bol Lamb. A 31 b à déco r de rehauts b lancs à l'i ntérie ur
(fig. 36. n" 1); une grande coupe Lamb. A 27 B (fig. 36. n" 2): deux
patères Lamb. A 5/7 (fig. 36. n"' 3 et 4): une patère Lamb . A 6
(fig. 36, n" 5), cinq fonds de coupes et de patères d ont un décoré de
cercles de rehaut blanc (fig. 36. n" 6) et quatre de traits incisés (fig. 36,
n'" 7 à 10); deux lampes à huile de la forme la plus courante dans
cette technique (fig. 36, n"' Il et 12).
Ce lot de céram iques campaniennes est tout à fait typique de la
céramiq ue à vernis noi r des deuxième et troisième quarts du I« s. a v.
J.-C. du La nguedoc o riental et de la Provence rhodanienne.
C! La céramique grise ampuritaine
La céramique grise d'origine nord-catala ne est représentée dans
cette habitation par une petite olpé bitronconique à col mouluré (fig.
(94) M. Montagna Pasquinucci , La ce ra mica a verni ce nera del museo Guarnacci di Volterra. dans M él. de f'Ec . Franç. de Ro1ne. 84. 1972. p. 269498 et not. p. 286, fig. 4, n" 29. Sur cette forme, voir aussi J . Gourvest. Quelques vases en céram ique ca mpa nienne du M usée d e Nîmes . dans Ogam.
12. 1960. p. 24-26 et notamment p. 25. fig. 4 et 5.
39
B. DEDET, J. SA LLES
n"' 1, 3 et 5 et fig . 38), et plus rare men t d'un mélange de mica noir et
de calcaire broyé (fig. 37. n"' 2 et 4).
E/ Mohilier divers
l") flhules
f-
-- fibule filiforme en bronze dont l'arc porte à son sommet d eux protubérances annelées (fig. 39, n" 4). Un exemplaire proche provient de
la tombe 1 des Moureyres près de l'oppidum de Mauressip (SaintCôme et Maruéjols, Gard) datée de la deuxième moitié d u l" s. a v.
J. -C. (97);
- fibule en bronze du type de Nauheim, décorée de trois éèhelles
graduées (fig. 39, n" 5). Sur la datat ion de ce type dont u n a utre exemplaire provient de la salle A de la maison l, voir supra§ 2. 1. 2., A, 3,
a.
- une fibule filiforme en bronze (fig. 39, n" 6) avec sillon médian sur
le dessus de l'arc ;
- une fibule filiforme en bronze (fig. 39, n" 7). Ces deux fibules
appartiennent à un type bien représenté en Languedoc au milieu et
dans la deuxième moitié du l'' s. av. J.-C. (98);
- deux fibules en fer à arc filiforme tend u, ressort bilatéra l à quatre
spires et corde extérieure (fig. 39, n'" 8 et 9). Ces fibules sont bien
connues en Gaule à la Tène Ill (99). Notre régio n en possèd e plusieurs spécimens datés d u milieu du t•r s. av. J.-C. : tombe 5 des
Colombes à Beaucaire (lOO), Nages Ill moyen ( 101).
2") Objets en bronze
- un petit disque en bronze avec deux cupules sur l'u ne des faces
(fig. 39, n" 3) ;
- un fragment de bracelet fo rmé d'une tôle de b ronze repliée et
décoré de deux rangées de stries parallèles sur la face externe (fig. 39,
n" 10). Ce type de bracelet, connu dès la période Tène l, a déjà été
signalé dans des gise ments T ène l Il ( l 02) ;
-
-·
,.
un fragment de tige creuse, en bronze, à huit facettes (fig. 39,
n" Il).
3") Ohjers en fer
Une fiche torsadée, à tête en anneau (fig. 40, n" l ); un b urin (fig.
40, n" 2) ; un poinçon (fig. 40, n" 3) ; un coin (fig. 40, n" 4) ; deux
a nneaux (fig. 40, n"' 5 et 6) et u n セYオエ・。@
à so ie p laté et droite (fig. 40,
n" 7). Par ses types, par sa diversité aussi, cet outillage est caractéristique du[" s. av. J.-C. ( 103).
Ermitage, fouille 6 : amphore italiyue.
36. n" 21 ). C'est un exemplaire typique de la production tardive, que
l'on trouve en Languedoc dans des milieux du Il ' et du l" s. av. J.-C.
par exemple au mi lieu du l" s. av. J.-C. dans la tombe Sdes Marronniers à Beaucaire (95), ou sur l'oppidum de Nages (96).
4 ") Ohjers modelés en rerre cuite
Dl Les amphores iraliques
-· deux bouchons d'o lpé (?)en pâte ocre rose ou ja une rose (fig. 39,
n"·' 1 et 2).
Pa rmi les fragments d'amphores italiq ues Dresse!!, on trouve :un
bord allongé (fig. 37. n" 1), un bord triangulaire court (hauteur :
3.9 cm) (fig. 37, n" 2) et un bord triangulaire a llongé (6.3 cm) porta nt
sur la lèvre une estamp ille, étoile à huit branches, dans un cartouche
ca rré (fig. 37, n" 3 et fig. 39, n" 13), la majeure partie d'une amphore
Dresse! 1 C (fig. 38). un fond estampi llé E à l'envers dans un cartouche rectangulaire (fig. 37. n" 4 e t fig. 41, n" 14) ; un fond estampillé H dans un cartouche rectangula ire (fig. 37, n" 5 et fig. 39, n" 12).
Ces exemplaires ont le plus souvent une pâte de couleur ocre-rose,
plus rarement rose-brique (fig. 38). La plupart es t recou verte d'un
engobe crème (à l'exce ption dun" 3 de la fi g. 37). Le d égraissant est le
plus souvent presyue uniyuement composé de mica noir (fig . 37,
F 1 Conclusion
La fouille n° 6 a livré des informations très lacunaires. La présence d'une paroi rocheuse taillée semble
indiquer que nous sommes, également ici, en présence
d'une habitation. Le mobilier est en tout point caractéristique du milieu et du troisième quart du 1er s. av.
J .-C. et contempo rain de celui des autres habitations de
l'Ermitage déjà étudiées.
(95) B. Dedet. A. Michelozzi et M. Py. La néc ropole des Colombes à Beaucaire (Gard) (Il'- l" s. av. J .-C.)dans Rev. Archéo. de Narhonnaise, VIl.
1974, p. 59-118 et not. p. 94.
(96) M. Py. L'oppidum des Casrels .. . , p. 265.
(97) C. Tend ille, Fibules protohistorique s.. . , p. 108. n" 77.
(98) lhid., p. 105.
(99) G. Chapotat. La fibule de la Tène Ill d'après les trouvailles effectuées sur la colline Sainte- Blandine à Vienne . Isère . da ns Acres du 89" congrès
national des S ociérés savanres. Paris, 1965, p . 13-20.
(100) B. Dedet, A. Michelozzi et M . Py. La nécropole des Colombes .... p . 97, fig . 31 , n" 42 et p. 98.
( 101) C. Tendi lle, Fibules protohistoriques ... , p. 109. n" 83 et 84.
(102) A. Murat. A propos de la péri ode de la Tène Ill. Apports récents de la s ta tion du Puy du To ur(Corrèze)dans Celril·um. ll l, 1962, p. 90,
pl. 29 (fig. 1). 4-8. _,
( 103) On co mparera e n partic ulier avec l'a bondant mobilier métallique de la Tène Ill découvert s ur la colli ne Sa inte- Bla ndine à Vie nne (Isère)
(cf. G. Chapotat. Ù ' ma/érie/ de la Tène Ill... , p. 68-82 et pl. X l- X IX) .
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épaisse co uche de te rre gr is- no ir, de 1,20 rn de puissance (co uche 1), sur monta nt une couche argileuse
j aune stérile en ma t ériel archéologique (couc he 2). La
co uche 1 a liv ré u n abondant mobilier ho mogè ne du
1er s. av. J .-C., mais n on e n place. E lle ren fermait aussi
d e très nomb reuses pie rres. Il s'agit en fa it des vestiges
d'un hab itat déplacés lo rs de la co ns truct ion de la faïsse
au mom en t de la m ise en cult ure de la colline.
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La céramique non t o urnée est su rtout représe nt ée par les deux
types d'urnes déjà rencont rés précédemment :la série 1 à col convergent. bord déve rsé de type C. pa ose arrondie e t fond plat ; la série Il à
c o l convergent et bo rd ret ourné de ty pe A et B. Parmi la prem ière
série. nous t rouvo ns 10 bords CI l (fig. 4 1. n"' 1. 3. 6. 7 e t 9). 9 bords
C 0 1 (fig. 4 1. n"' 4 e t 8). 3 bords C 12 (fig. 4 1. n" 8), 2 bords C 0 2. et
1 bord C 0 3. 1 bo rd C 13 et 1 bord C 19 (fig. 4 1. n" 5). Pou r la
seconde 3 bords B 0 1. et un bord A 0 3 (fig. 41. n" 2). Le col est le
plus so uve nt lissé a vec soi n (éta t n•' 2; 17 cas} o u poli (ét at n" 1 ; 12
cas); le lissage é bauché est rare (état n" 3; 3 cas}.
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La panse est le pl us souvent laissée brute e t raclée (éta t n" 5} ou peignée (état n" 4). Les d iamèt res à l'ouverture s'échelonnent entre !Oct
31 cm avec un maxi m um de fréquence entre !Oct 16 cm. Les s urfaces
o nt une coule ur no ire homogène. l'épaisseur est rouge mar ron dans la
moitié des cas. noi r ou g ris no ir pou r l'a ut re moit ié .. Le dégraissant.
toujours de la calci te broyée. est le pl us souvent très fi n.
o bjet' en fer.
2.7. Point de découverte n" 7
En 1953, un sond age de deux mètres sur deux éta it
réa lisé par G. Jouane n , C . C lauze l et J . Salles d a n s la
parcelle cada stra le C H 14 1, à 100 rn a u s ud-o ues t de
l'ha bita tio n n" 5, (fig . 3, n" 7) dans la part ie ava l d ' une
faïsse moderne. La s trat ig ra phie comporta it une
On re ncont re également dans cette foui!le des coupes couvercles
(fig . 4 1. n"' 10 à 12} munies de bords C 0 3. l'ar m i les cou pes . deux
fo rmes so nt attestées : d es cou pes ca ré nées à bord rentrant d e forme
H 0 5 o u H 0 g (fig. 41 . n"' 14 ct 15}. de couleur noire e n s urface ct
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Ermitage. point de découverte 7 ; 1 à 3 : ca mpanienne A tardive ; 4 ù 6 : campanienne B ; 7 : imitat ion de campanienne C.
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Fig" 43 -- Ermitage. point de découverte 7; 1 à 7 :céramique commune tournée : 8 : amphore italiq ue ; 9 et 10: mortie rs"
rouge en épaisseur (fig. 41 . n" 14) ou marro n à noir en surface et en
épaisseur (fig" 41. n" 15). surfaces ext érieure ct intérie ure portan t un
lissage fin i (fig. 41 . n" 15) ou é bauché (fig. 4 1, n" 14) ct dégraissant de
calcite broyée ; une coupe arrondie conv.exe à bord E 0 2 (fig. 41.
n" 13) à pâte marron sombre en s urface e t marron clair en épaisseur
et fin dégraissa nt de calcite broyée.
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E/ Amphores italiques
H uit fra gments d'a mphores ita liq ues D resse ! 1 portant une es tampille ont été découverts : D rétrograd e d a ns un cartouche carré
estampillé s ur le fo nd ( 105) (fig. 43. n" 8) ; D H (fig. 44, n" 1). T A
(fig. 44. n" 2). B L (fig. 44. n" 3). H K (fig. 44, n" 4) ( 106). E L (fig. 46.
n" 5) . ... V B (fig. 44. n" 6) et S C (S rétrograde) (fig. 44, n" 7) dans des
cartouches rectangu la ires placés à la naissance de l'a nse. Toutes ces
amphores sont fa ites dans u ne pâte ocre-rose incl uant un dégraissant
c omposé soit exclus ivement d e mica noir (fig " 43. n" 8 e t fig. 44. n"' 1
et 6) soit de m ica noir mêlé à de la calcite (fig. 44. n"' 3, 5 et 7) . soit d e
la calcite. des coquillages et un peu de"Siuartz (fig. 44. n'" 2 et 4). Quelques exemplaires seulement sont e ngobés à l'extérieur.
La céramique à vernis noir
En campanienne A tardive. nous t rouvons un fragment
informe portant un graffite tracé a près cuisson à la pointe sèche :
... KR 1 TO U... e n lettres grecques. une patère Lamb" A5/7(fig.42.
n" 3). un fond à paroi externe verticale (fig. 42. n" 1) et u n fo nd à
pa roi externe surplombante (fig" 42. n" 2)" Ces d eux fon ds sont décorés de deux t raits incisés. La campanienne B est repr ésent ée par une
patère Lamb. B 6 b (fig. 42. n" 4) portant s ur la panse à l'extérieur un
graffit e tracé ap rès c uisson à la pointe sèche. L 0 U G 0 US. en le ttres grecques ( 104). une coupe La mb . B 1 A (fig. 42. n" 5) déco rée de
deux traits incisés sur le bord à l'extérieur ct de trois cerc les concentriques à l'intérie ur. et un vase-support Lamb. B 4 b (fig. 42. n" 6)
décoré à l'intérieur de de ux cercles i ncisés" Le groupe de la campanienne C n'est allesté que par une cou pe Lamb" C 16 dans le style 3
d'imitatio n (fig" 42. n" 7).
F 1 Ohiets divers
Le mobilier méta llique est représent é par deux a nnea ux (fig. 44,
n'" 9 et 10) et une bag ue (fig. 44. n" 8). tous e n bro nze.
G/ Conclusion
Le sondage n" 7 n'a pas permis de repérer des struct ures d 'habitat e n place. Le matériel récup éré est to ut à
fai t sem blable à celui liv ré par les autres hab ita ti ons
fouillées su r le site et admet une datatio n co ntempora ine : milieu et troisième quart du 1er s . av. J .-C.
C/ La céramique commune w u mée
En pâte jaune. sans couverte. on trouve une série d 'olpés à col large
et bord en goutt ière (fig. 43. n"' 2 à 7). t ype courant au J« s. av. J .-C..
déjà présent dans plusieu rs a utres maisons d e l' Ermitage. Une coupe
(fig" 43. n" 1) est da ns une technique différente: pâte grise e n su rface
et ro uge marro n e n épaisseur. dégraissant fin e t bien calibré de quartz
broyé et de mica blanc .
2.8. Point d e d écouverte n° 8
En 1970, l'établ issement d'un c hemin comm unal mit
au jour et d étruisit u n fond d'ha bita tion en bordure de
la parcelle cadastra le CE 200 (fig. 3, n° 8). Dans le talus
bo rda nt le c he min, q uelques objets antiques pu re nt être
Dt Les mortiers
Deux mortiers sont issus d e cette fouille (fig" 43. n'" 9 e t 10). Ils ont
une pâte jaune à jaune rosé incluant un fin dégraissant de m ica et des
incl us io ns rouilles et blanches.
( 104) Ces deux graffitis ga llo-grecs ont été étudiés par M . Lejeune. Textes ga llo-grecs. dans F.tudes Celtiques, 15. 1. 1976-1977. p . 105-1 49 et not .
p. 115. textes 6et 7: Louguusest un a nthroponyme celtiq ue. soit un nom t héop h ore Lugus identique au théonyme. soit l'abréviat ion d'un composé
Lugu-s ( ). Pour ... Krituu ... il peut s'agir d'un no m celtiq ue ou grec.
( 105) Marque connue dans la deuxième moiti é du l" s. av. J .-C. au Mont- Beuvray, Bâ le et Vidy-Lausa nne (M . H . Callender. Rumanamphorae.. ".
p. 118. n" 507).
(106) Marque également rencontrée a u Mont- Beuvray (Ibid.. p . 140. n" 710).
43
B. DEDET. J. SALLES
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Fig. 45 -
Ermitage. point de d écouverte 8 ; 1 à 3. 5 et 6 : céramique no n tournée ; 4 : gallo-romaine p récoce : 7 : fe r.
recueillis. Il s'agit pour J'essentiel du matériel suivant :
seur; elle incl ut un dégraissant essentiellement formé de calcite
broyée mélangée à un peu de calcaire et quartz ;
- des urnes en céramique non tournée, à col convergent et bord
déversé C 0 3 (fig. 45, n" 1) et C 0 1 (fig. 45, n" 2). L'une d'elle (fig. 45,
n" 1) possède un col grossièrement lissé (état n" 3) et une panse peignée à la partie supérieure (état n" 4) et laissée brute à la partie inférieure (état n" 5). Sa pâte est noire à brun rouge e n su rface et e n
épaisseur. Le dégraissant, grossier . est formé de calcite broyée ;
- une coupe complète (fig. 45. n" 5). tronconiq ue. de forme 42 1.
bord rentrant H 0 1. fond 12 A ; diamètre maximum : 26.4 c m; haute ur : 8.3 cm ; rapport : 31.4. La surface est aménagée de façon identique à l'exté rieur et à l'i ntérie ur (état interméd iaire entre 2 et 3). La
pâte est de couleur noire en surface et ocre rouge en épaisseur ;
- une coupe-couvercle complète (fig. 45, n" 3). de forme 327. bord
D 0 4, fond 63; diamètre maximum : 13,2 rn ; hauteur : 5,5 cm ; rapport : 41. 7. Les surfaces, tant à l' intérieur qu'à J'extérieur, ont sub i un
lissage ébauché. La pâte est noi re. homogène e n surface et e n épais-
·- une coupe fra gmentaire à bord re ntrant de for me 1 0 8 (fig. 45.
n" 6). bo rd lissé. pa nse peignée décorée d'une tri ple ligne ondée incisée. La pâte est de couleur noir à brun jaune en su rface et en épaisseur. Le d égraissant est composé de quartz broyé et mal calibré;
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46 -- Ermitage. po int de découverte 9.
un bord d'vila en céramique gallo-romaine précoce (fig. 45. n" 4) :
- une clé coudée en fer (fig. 45, n" 7), portant un pêne à deux dents.
Ce modèle. dit lacanien ( 107), existe en Gaule su r des sites de la Tène
finale comme Sainte-Blandine à Vienne (Isère) ( 108).
fil(. 47
Ermitage, point de découverte 9:3. pâte de verre: point de
découverte 10: l et 2 : estampille sur amphore italique ; poim de
découve rte Il : 4. bronze .
Ce mobilier est semblable à celui qu'ont livré les
autres hab itations fouillées à l'Ermitage et doit donc
admettre la même datation : milieu et troisième quart
du ter s. av. J.-C.
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2.9. Point de découverte n" 9
[") Monnaies de Maneille
La construction du chemin communal metta it égalemen t au jour.
dans la parcelle C E 189 (fig. 3. n" 9). quelques vestiges antiques, en
particulier la partie supérieure d' une urne à anse plate en céramique
finie au tour lent, de couleur rougeâtre homogène, à col lissé, bord
tangent et panse peignée (fig. 46), et une perle en pâte de verre bleue à
incrustations blanches e n spirale (fig. 49, n" 3) t ypique du l'' s. av.
J .-C. ( 109).
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a) Obole à la tête d'Apollon (inv. M. 12) (fig. 48, n" 1); argent;
D i tête d'Apollon à droite; R / Roue solaire ; M A non bouletées.
barre du A droite ; centre de la croix bou leté; p : 0.62 g; rn : 8.2 à
9.6 mm; ép. : 1. 7 mm ; d : Il h. Ce type d'obo le, d 'un poids de 0,62 g.
succède aux oboles de 0.78 g au cours du V' s .. se lon H. Rolland . o u
du IV' s. av. J. -C. pour F. Villa rd ( 11 0) et dure sans changement jusqu'à la fin du monnayage massa liète. Cette monnaie peut se rapport er ·à l'occ upat ion du site du courant du V' s. av. J.-C. ou. plus
vraisemblablement, à celle du m ilieu et du t roisième quart du l" s. a v.
J.-C.
2. 1O. Point de découverte n" 10
L'entrée d'une petite cavité dite« Grotte Robert »(fig. 3. n" 10) a
livré. en surface, deux fra gments d'épaulement d'amphores italiques
Dresse] 1 porteurs d'une estampille à la base de l'a nse dans des cartouches rectangulaires : L D (fig. 47, n" 1) et T G (fig. 47, n" 2). La
pâte est ocre-rose ou rouge clair et renferme soit du mica noir et de la
calcite, soit uniquement de la calcite.
b) Drach me (inv. M. 13) (fig. 48. n" 2); argent fourré: D / Buste
d'Artémis bouclée à droite ; so us le me nton « Lambda » ; grène t is;
R / Lion passant à droite; a u-dessus M ASSA. a u-dessous A ou L.
AD ; Do us le ventre; lett res grecq ues"bouletées ;cercle de pourto ur;
p : 1.88 g ; m : 15.5 à 16 m m ; ép. : 2,5 m m ; d : 8 h. Il s'agit d'une
drachme légère appartenant à la d ixieme série de H. Rolla nd . Cet te
série a été frappée au plus tôt à partir de 77 av . J.-C. ( Il l).
2. 1 1. Point de découverte n" 11
c) Pet it bronze (i nv. M. 14) ; bronz.e; Di tête d'Apollon laurée à
gauche ; grènetis ; R / ta ureau cornu p ète à droite sur ligne de terre;
au-dessus MA S. en lettres grecques ; p : 172g; m : 15.6à 17.4 mm;
ép. : 1.9 mm ; d : 9 h.
En 1971, des travaux de terrassement destinés à l'établissement
d'une cuve à mazout dans un te rrain déjà bâti (parcelle cadast rale
C H 137). mirent au jour les restes d'un dallage de lauzes calca ires.
recouvert par une couche de terre rapportée épaisse de l rn envi ron et
provenant de lafai:Sse située en amont. Cette couche renfermait des
fragments de béton de tuileau où éta ient incorporés d es cubes de
mosaïque blancs fo rmant des lignes pointillées a nguleuses (sans
doute des losanges), des débris d'enduit mura l bla nc po rtant parfois
de fines lignes de pe inture rouge, des fragme nts de Ief(ulae e t d'im·
hrices, un fragme nt de chenet modelé en terre cuite et décoré sur de ux
faces de lignes droites entrecroisées en point illé. imprimées au peigne
et un bouton à béliè re en bronze (fig. 47 . n" 4).
Pet it bronze (inv. M . 15) (fig. 48. n" 3); bronze ; Dl tête d'Apollon
laurée à droite ; R : taureau cornu pète à droite; a u-dessus MA S. en
lettres grecques; cercle de pou rtour: p: 1.61 g; m: 13 à 15 mm; ép. :
2.4mm;d: l 2 h.
Petit bronze (in v. M. 16) (fig. 48. n" 4); b ronze; D i tête d 'Apollon
laurée à ga uche : R / taureau cornupète à droite; M A S. en lettres
grecques au-dessus ;p: 1,48g; rn : 14.3à 15.4mm ; ép . : 2mm ;d : 5 h .
- Petit bronze (in v. M. 19) (fig. 48. n" 5); bron1.e: D 1 tête d'Apoll on
laurée à droite; R / taureau cornu pèt e à droite: au-dessus .. . AS: au dessous L 1 A. en lettres grecques ; p: 2. 14g;m: 13.4à 16.4mm ; ép.:
2.6 mm ; d : 2 h.
2. 12. Le mobilier de surface
Le mobilier recueilli en surface sur la colline de l'Ermitage, et particuliè reme nt sur la pente Est , est abondant.
Petit bronze (inv. M. 21): b ronze: D : tête d'Apollon la u rée à
droite. cercle de pourtour ; R / tau reau cornupèt e à d roite ; légende
effacée : p : 1,49 g : m : 12.6 à 13.7 g ; ép . : 2.2 mm : d : 8 h.
(107) J. Déchelette, Manuel.... IV, p . 897-899.
( 108) G. Chapotat, Le matériel de la Tène //!... , p. 134-1 35 et pl. XV III, n" 2-8 .
(109) J . Déchelette, Manuel .. . , p. 826. fig . 576, n" 2 et 9 et p. 827.
( 1 10) H. Rolland , Fouilles d'u n habitat pré roma in à Saint-Rémy-de- Provence. dans PrO\'incia. XV I. 1936. p. 193-243 e t notamment p. 236 :
l'obole de l'Ermitage se p lace dans la classe moyenne que d istingue cet auteur. F. Villard. La céramique l(recque de Marseille . Pans . 1960. p . 103 .
(Ill) Un résumé du classement d es drachmes légères établi par H. Rolland dans so n ouvrage à paraît re s ur Le monnaraK<' d e Marseille er de sa
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est donné dans C. Brenot et J . P. Ca liu, Monnaies de.fimi/les du sud-est de la Gaule, VI' s. a 1•. J. - C - VI' après .1. - C.. Glanum. Marwille.
Novem Craris, Paris . 1978. p. 16- 18.
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AUX ORIGINES D'ALÈS
- Petit bronze (inv. M. 54) (fig. 48. n" 6); bronze; D i tête d'Apollon
laurée à droite; grènetis; R/ taureau cornu pète à droite; au-dessus
MA S. en lettres grecques; au-dessous lettres illisibles; p: 1. 18 g;
rn: 11.4à 12.5 mm; ép.: 2.4 mm; d: 6 h.
rière légende NEM COL; p: 2,18g; rn: 15.1 à 16.5 mm ;ép.: 2 mm ;
d : 7 h.
- Même type (inv. M. 33) ; p
1.9 mm; d : 5 h .
- Petit bronze (inv. M. 70) (fig. 48, n" 7); bronze; Dl tête d'Apollon
laurée à droite; Ri taureau cornupète à droite ; légende illisible audessus et au-dessous : p : 2,29 g; rn : 14,4 à 15,6 mm; ép. : 3.2 mm ; d :
On se reportera .supra§ 2.1. 2.. A. 1, c. pour la datation des petits
bronzes «au sa ngl ier» et de ceux «à la colonie sacrifiant >>.
6 h.
4" ) Monnaies « à la croix >>
- Petit bronze (inv. M. 73) ; bronze ; D i tête d'Apollon laurée à
droite; Ri taureau cornu pète à droite ;au-dessus, MAS S. en lettres
grecques; p : 2,01 g; rn : 11.8 à 15.2; ép. : 3,2 mm ; d : 7 h.
inv. M. 7 ; (fig. 48. n" 16) ; argent fourré; D i tête à gauche;
Ri croix pattée; 2 croissants entiers. 3 points et un annelet ; p: 1.70;
-
rn: 13 à 15,7 mm; ép. : 2 mm; d: 9 h.
- Petit bronze (in v. M. 74) (fig. 48. n" 8); bronze; Of tète d'Apollon
laurée à droite; R/ ta ureau cornu pète à droite; au-dessus M A S. en
lettres grecques; p: 1.13 g: rn: 13.2à 14,5 mm ;ép.: 2.3mm ;d :7h.
- inv . M. 36; (fig. 48, n" 17); argent; D / tête à gauche; Ri croix
pattée ; 2 croissants. 3 points et un annelet ; p : 2. 75 g ; rn : 12.7 à
13.6 mm; ép. : 3.3 mm; d : 1 h.
- Petit bronze (inv. M. 75) (fig. 48, n" 9); bronze; D i tête à droite;
grènetis; Ri taureau cornu pète à droite; au-dessus AS S. au-dessous
A L,enlettresgrecques;p:0.77g;m: 12,3à 12.5m m;ép.: 1,9 mm;
d: 10 h.
- inv. M. 37 ; (fig. 49, n" 1) ; argent fourré ; Of tête à gauche;
Ri croix pattée ; 1 croissant e ntier. 2 partiels. 2 points et 1 annelet;
p: 2,05 g; rn : 12,8 à 14.4 mm ; ép. : 2,6 mm; d : 12 h.
inv. M 39 ; (fig. 49. n" 2) ; argent fo urré ; D i tête à gauche ;
Ri croix pattée ; 3 points, 1 annelet, 2 croissants visibles; p : 2 g ; rn :
-
- Petit bronze (inv. M. 79) (fig. 48. n" 10) ; bronze; D / têtec('Apollon laurée à droite ; cercle de pourtour ; Ri taureau cornupète à
droite . au-dessus M AS SA, au-dessous DA. en lettres grecques ; p :
1.42g;m: 14,1à 15.2mm ;ép.· J.9mm ;d:7h.
13,2 à 14,5 mm; ép. : 2,6 mm; d: 12 h.
Les indications chronologiques données au§ 2.1.2 .. A. 1. d, sont
va lables ici.
Petit bronze (inv. M. 7 1); bronze; D j tête à droite très effacée;
R/ taureau cornu pète à droite; au-dessus M ... ; p : 0.97 g; rn: 12.2à
14./?mm;ép.: 1,9mm;d:6h.
-
5") Monnaies de la Ga/lia Comara
-- Monnaie a rverne (inv. M. 4) (fig. 49. n" 3); argent ; D j buste
jeune. imberbe à droite. cheveux séparés par un bandeau ; devant un
fleuron ; grènetis; Rf cavalier au galop à droite avec vêtement fl ottant derrière la tête; a u-dessous E PA D. en lettres bouletées, grènetis; p : 2.32g; rn : 16à 16.8 mm ;ép.: 2.3mm ;d: 7h.Cettemonnaie
est attribuée au chef arverne t"pasnacrus. Son émission date des
années qui ont précédé la conquête de la Gaule ( 11 3).
Sur la datation des petits bronzes de Marseille, on se reportera
supra § 2.1.2 .. A. 1. b.
2") Monnaies de Volques arécomiques
Petit bronze" au Démos » (inv. M : 35) (fig. 48, n" 11); bronze;
-
Di tête de Diane diadémée à droite ; couronne de lauriers sous le
Bronze arverne (inv. M. 78) (fig. 49, n" 5); bronze ; Dl tête à
droite ; R/ cavalier au galop à droite avec vêtement flottant derrière
la tête ; fleuron('!) sous le cheval ; p : 3.53 g; rn: 15.4 à 15,8 mm; ép . :
3.3 mm ; d : 9 h.
menton ; V 0 L C. derrière la tête ; R / personnage en toge debout ;
rameau de laurier; A R E C. derrière le personnage; p: 1, 77 g ; rn :
14,5 mm; ép. : 2.2 mm ; d : 7 h.
Ce mo nnayage n'apparaît à Nages que dans les niveaux du milieu
du J« s. av. J.-C. et, exceptionnellement, dans le dernier quart de ce
siècle. Il s'agirait d'une série frappée à Nîmes entre 70 et 50 av. J .-C.
succédant aux petits bronzes «au sanglier» ( 112).
-
Petits hronzes « au san!(lier
rn: 15,8 à 16,5 mm; ép. : 2,8 mm ; d : 9 h.
Il s'agit d'une monnaie inédite que le type de revers rattache à la série
des« potins au sanglier •• attribués aux Leuci et datables des années
immédiatement antérieures à la Guerre des Gaules ( 114).
»
- Potin Carnute (?) (inv. M. 9) (fig. 49, n" 7); bronze; D j tête à
gauche; Rf peu lisible : aigle éployé ., p: 3.60 g; rn: 14,8 à 16.1 mm;
ép. : 3. 7 mm ; d : 6 h.
-
Petit bronze« au sanglier » (in v. M. 40) (fig. 48, n" 12); bronze ;
D j tête laurée à gauche; grènetis ; R/ sanglier à gauche; au-dessous
NA M A, en lettres grecques bouletées avec barre horizontale du A
brisée ; p: 1,76 g; rn: 14,8 à 15,9 mm; ép . · 1,9 mm; d: 6 h.
-
Potin attribué aux Senones (inv. M. 10) (fig. 49, n" 8); bronze;
D i tête à d roite, chevelure rayonnante, très stylisée ; R i cheval à
-
Petit bronze« a u sanglier » (inv. M. 41) (fig . 4R, n" 13); bronze;
gauche très stylisée ; queue relevée et bouletée; p: 4,17 g ; rn : 17,8 à
18 mm ; ép. : 3.1 mm ; d : 3 h.
D i tête laurée à gauche; R/ sanglier à gauche; au-dessus NAM A.
en lettres grecques bouletées. barre du A brisée; p: 1,68 g; rn: 12,3 à
14,4 mm ; ép. : 2,5 mm ; d : 7 h .
-
Potin attribué aux Leuci (inv. M. 8) (fig. 49, n" 6) ; bron ze;
Of tête casquée stylisée à droite, q:il, nez et menton figurés par trois
globules; R/ sanglier à gauche, gl9bules entre les pattes; p : 2.37 g;
3") Monnaies de Nîmes
a)
1.60 g; rn: 15 à 15.8 mm; ép. :
-
Potin« à la tête diabolique>> (in v. M. 11) (fig. 49, n" 9) ; bronze;
D i tête à gauche, très schématisée en une silhouette; cavité tenant
Petit bronze« au sanglier >> (inv. M. 42) (fig. 48, n" 14); bronze;
en lettres grecques bouletées, barre du A brisée ; p: 0,86 g; rn: 11.6 à
12,9 mm; ép.: 1,5 mm; d : 6 h.
lieu d'œil ; R/ quadrupède à gauche; longue patte postérieure parallèle au membre antérieur replié sous l'abdomen ; p: 2,87 g; rn : 15 à
16.2 mm ; ép. : 3,9 mm ; d : 3 h.
Ce type a été émis par la cité des Turones vers 45-40 av. J .-C. ( 1 15).
b) Peris bronzes« à la colonie sacr!fïanr >>
-
Di tête laurée à gauche; Ri sanglier à gauche ; au-dessus NAM A,
Potin« au swastika •• (inv. M. 2) (fig. 49, n" 10) ; D { tête fruste;
rn : 13 mm ; d : .,
Il semble, d'après la répartition des trouvailles. que ce type de potin
provienne du Centre ou du Nord de la Gaule. Il a été émis vers le
milieu du l" s. a v. J .-C. ( 1 16).
R/ swastika occupant tout le champ ; p : 1.46 g;
- Petit bronze (in v. ryt. 32) (fig. 48, n" 15) ; bronze ; D i tête casquée
à droite; grènetis; Ri personnage debout, bras gauche appuyé sur
une colonnette ; patère à la main droite ; devant : deux serpents, der-
( 112)
( 113)
( 114)
( 115)
( 116)
Cf. M. Py, Etude des trouvailles monétaires .... p. 128-130 ; L'oppidum des Castels..., p. 309.
G. Gent rie, Recensemenl .... p. 20-23.
lhid., p. 48.
lhid., p. 68-69.
lhid., p. 70-72.
47
7
8
2
9
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AUX OR IG INES D ' A L ÈS
rieu r : bords AOI (fig. 50. n" 4). BOl . B03et 8 09 ( 1 exemp la ire de cha q ue). La su rface d u col est le plus souvent lissée avec soin (é tat n" 2)
o u. plus rareme nt. soit p o lie (état n" 1). s o it grossièrement lissée (état
n" 3). La s urface de la panse est le plus souvent peig née (é ta t n" 4) ou
plus ra re me nt laissée brute (état n" 5). La plu pa rt du te mps. ces vases
sont de cou leur noire e n surface et en épa isseur (sa uf que lques excepti o ns rouge -marron en épaisseur). T o us on t un dégraissant de calci te
broyée.
6") Imitations réf(ionales de m onnaies celtiques
- Po tin « au lo ng cou » du t y pe C de G. Gentric ( 11 7) (in v. M. 1)
(fig. 49, n" Il ). bro nze; D / têt e s tylisée à ga uche: masse glo b uleuse,
T renversé fig urant le cou. pet it croissant ( bo uche) encastré da ns un
demi-cercle (jo ue) ; cerc le d e pourtour ; R j q uadrupèd e à ga uc he s u r
ligne de terre. long cou sa ns t ête ; que ue relevée en S a u-dessus du
d os; pa ttes simplifiées e n u n seul tracé antérieur et post érieur.
repliées sous le c o rps; p: 2.29 g ; rn
15.7 mm (éb réché); ép. :
2.5 m m ; d : 8 h .
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o nt t o utes une fo rme tro nc o nique à paro is
co ncaves e t bord C03 (fig. 50. n"' 13 à 16) . L'aménagement d es s urfaces varie t rès souvent d'un e xemp la ire à l'a ut re; le lissage fini
domine ; le peig nage à l'intérieur ( fi g. 50. n" 16) et l'a bse nce de toute
finit ion s o nt except ionnels. La pâ te est soit no ire en s urfa ce et ro uge
e n é pa isseur (fig. 50. n"' 13 à 15). soit l'inverse (fig. 50. n" 16). T o us
ces vases ont u n dégraissa nt d e calcite broyée .
- Pot in « au long cou» d u ty pe D de G. Gentric ( 11 8 ) (inv. M . 3)
(fig. 49, n" 12); b ro nze ; D / tête tr ès stylisée à gauc he: forte lig ne verticale. à droite un d emi-cercle (nuque), à gauc hi' dellY dem i-cercles
concentriques (joue et bouc he ); cercle de po urto ur . R/ qua dr upède
à gauche ; long cou recourbé ve rs la d ro ite; q ueue re levée; patte s
repliées en un seul tracé a ntérieur et postérieur ; cercle de pourt o ur:
p : 2. 15 g ; rn : 12.9 à 13.5 m m ; é p . 3.2 m m : d : 12 h.
Les coupes sont de deux formes. à panse car énée o u arro nd ieco nvexe. De u x exemplai re s sont carénés. avec un bord soit dive rgent
(D02) (fig. 50. n" 18). soit converge nt ( lOI) (fig. 50. n" 19): un exem p la ire est a rrond i-con vexe a vec un bord E02 (fig. 50. n" 17). Les
coupes caré nées sont lissées sans so in (éta t n" 3) ; la coupe arrondie
convexe est affect ée d'un lissage tïni (état n" 2). Les couleurs va r ie nt :
no ir en s urface et en épaisse ur (tïg. 50. n" 18). noir en s u rface et r o uge
en épa isscu r'(fig. 50. n" 19). gris-mar ron e n s urface et g ris à m a rro n
e n épaisse ur (fig. 50. n" 17). Le d égraissa nt est composé de calcite
broyée.
7") Monnaies indéterminées
- Pet it bronze (in v. M . 56 )(fig . 49. n" 4) ; br o n ze ; Det R fru stes: p :
1.90 g; rn : 13.5 à 15.8 m m ; ép.: 2.5 m m ;.d :?
- Pet it bro nze (inv. M. 17); bro nze; D et R fr u stes; p : 3.88 g ; rn :
15.8 mm ; é p. : 3.2 m m ; d :?
- Pet it bron1.e (M a rseille '1) (inv. M. 18); bro nze; Dl tête à d ro ite;
cercle de po urt o ur ; Rf taureau co rnu pète de g rande taille à ga uche;
p : 2.04 g ; rn : 13.4 à 16.8 mm ; ép. : 2,3 ; d : 11 h.
C j LA céramique à vernis noir
- Petit bro nze (inv. M. 53); bronze; D e t R frus tes; p: 1.22 g ; rn :
10.8 à 13.2 m m ; ép. : 2.2 mm ; d : '1
La campa nienne A tardive est rep r ésent ée par d eux patères
La mb. A 6 (fig. 51. n" 1) et La m b. A 517 (fig. 5 1. n" 2). trois bols
Lamb. A 3 1 à décor d e bandes de reha ut blanc (fig. 5 1. n"-' 3 à 5).
t rois fo nd s a paro i exte rne o blique (fig. 5 1. n"' 6. 7 et 9) et un fond à
pa roi exte rne ver ticale (fi g. 5 1, n" 8).
-- Petit bronze (inv. M. 6 1) ; bro nze; D et R frustes; p : 0.89 g; rn :
11.6 à 12.2 ; ép . : 1. 7 mm ; d : .,
- Moyen brom.e (i nv. M. 62) ; bronze ;. D et R fr ustes; p : 2.3 1 g;
rn : 16.2 à 18 mm ; ép. : 2.4 mm ; d : ?
En ca m pa nie n ne B ou B-oïd e. deux coupes Lam b. B 1 A d écorées
de d eu x tra its incisés à l'e xtérieur sous le bord (fig. 53. n'" IO e t Il).
une py.ûs Lamb. B 3 b (fig. 5 1. n" 12). d eux pa tères Lamb . B 5
(fig. 5 1.. n'" 13 et 14). un fond Morel 8 de pat ère Lamb. B 5 ou 7.
d éco ré à l'intérieur de deux cerc les incisés e nca drant 7 ce rcles de g ui llochis obliques et portant à l'extérie ur sous le pied un g raftïte fra gme nta ire t ra cé à la po inte sèche : T ... _itïg. 51 . n" 15). u n fond More l 8
(fig. 5 1. n" 16). Un a utre fo nd M o re l 8 apparte nant à une patère
Lamb. B 5 o u 7 décorée de deux g roupes de deux cerc les incisés e ncadrant trois cercles de g uilloc his est en campa n ienne B lourde (fi g. 5 1.
n" 17).
- Petit bro nze (in v. M. 6 3); br o nze; D et R frustes; p : 2.30 g; rn :
14.3 à 15.5 m m ; ép. : 2.3 m m ; d : .,
- Petit bro nze fruste (in v. M . 65) ; p : 0,85 g; rn : 10.6 à I l mm ; ép. :
2.3 mm ; d: ?
Petit hro nze (Ma rseille ?) (inv. M. 66 ) ; Dl très effacé. tête ;
R/ taurea u c o rnupète à droite ; p : 1, 78 g; rn : 14.2 à 14.5 mm ; ép . :
-
2.2 mm ; d :?
- Petit bro nze fruste (in v . M. 69) ; rn : 15.7 à 16 m m ; ép. : 3.2 mm ;
d : '!
La ca mpanie nne C est rep résentée par un fo nd de patère Lamb. C 7
décoré à l'intérieur de deux gro upes d e de ux tra its incisés. encadra nt
des t raits incisés rayonnants (fig. 5.1. n" 18). Da ns le g roupe de la
ca m pa nienne C. on t rouve une pa tère de fo rme La m b . C 7 da ns le
style 3 probable me nt d'im ita t ion (fig. 51. n" 19).
Pet it bro nze (Marseille ?) (in v. M. 72) ; Dl t ête à droite ;
Ri taureau cornupète à d ro ite ; p : 0,77 g ; rn : 12, 7 à 13 mm ; ép . :
-
1.9 mm ; d: 6 h .
-
Petit bronze (inv. M . 64); bronze; D i t ête à ga uche très effacée;
rn : 10.6 à 12 m m ; d : ·•
R/ fruste ; p : O. 78 g ;
- Petit bronze (in v. M. 67); b ronze; D et R frustes; p : 1,01 g ; rn :
13 mm ; ép. : 1. 2 mm ; d : ''
D 1 Céramique celtique
Pa rtie supérieure d'un va se ovo ïde à pâte g ris sombre en su rfa ce et
g ris clair en é paisseur . décoré a la mo lette (fig. 52. n" 6 ); s ur la datation de ce type de cé ra m ique. voir c i-d essus § 2. 1.2.. C.
- Pet it bronze (in v. M. 68); bronze; D et R frus tes ; p : 2,25 g ; rn :
15. 1 à 16,9 mm ; ép. : 2 mm; d:?
- Pet it bronze (inv. M. 77); bronze ; D et R fr us tes; p : 1.33 g; rn :
11.9 à 12.9 mm ; ép. : 3.2 mm ; d :?
El Céramique commune tournée
- Demi-pièce d 'argent fo urré (cassure réce nte) (inv. M. 76); D e t R
lisses ; p : 0.72 g; rn : 15,6 mm ; ép . : 2,9 mm ; d : ''
- Deux o lpés à pâte jaune. sa ns c o uverte. et la rge embouc hure
(fig. 52. n"' 4 et 5). d'un ty pe fréquemment re ncont ré da ns les d ivers
sa uvetages effect ués sur l'oppidum de l' Erm itage;
B/ LA céramique non tournée
-- de ux c o u pes et u ne o/la à pâte gris-noir à ma rro n (fig. 52. n"' 1.
2 et 7) ;
Parmi les urnes. no us retro uvons les de ux sé ries déjà présentes
da ns les foui lles de sauvetage e ffectuées su r J'oppidu m : la série 1. à
co l convergent et bord déversé de fo rme CO 1 ( 13 exemp la ires. fig. 50.
n"' 1 à 3. 5. 8 et 12). C03 (4 exe m pla ires. fig. 50. n"' 6 et 9). C Il
(3 exe mplaires). C02 (2 exem pla ires. fig. 50. n"' 7 et Il ) et C 07 (fig.
50. n" 10), C09, C 13 et C 19 ( 1 exemplaire de c haque) ; la série Il à col
convergent et bord retou rné pa rfois m uni d 'u n mépla t vers l' inté-
une cou pe à bo rd rent ra nt à pâte g r ise. t rès tend re (tïg. 52. n" 3).
F 1 A mphore.1· italiques
Les fragm e nts d'a mphores italiq ues de ty pe D resse! 1 sont très
a bo ndants s ur les pentes de la colline. No us relevons plus partic uliè-
( 11 7) lhid., p. 82-85.
( 11 8) lhid.. p. 85-89.
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B. DF.DET. J. SALLES
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Fig. 511
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minant. et de la calcite, ou bien de la calcite et des inclusio ns rouilles à
l'exclusion de tout grain de mica noir.
remem les fragments d e bords et les marques s uivantes : un bord
tria ngulaire court (fig. 52. n" 10) . deux bord s à la lèvre allo ngée (fig.
52. n"' 8 et 9) d ont un porta nt l'estam pi lle N 0 N à de mi effa cée dans
un cartouc he rectangulaire (fig. 52. n" 9 et fig. 53. n" 5): 5 parties
inférieures d'anses po rtant des marq ues dans des cartouc hes recta ngula ires : MC (fig. 53. n" 1): S L (deu x exempla ires) (fig. 53, n'" 2 et
2 1) E E (fig. 53. n" 6) c t DA (fig. 53. n" 7): un épaulement porta nt
une marque A (fig. 53. n" 3): u n fond a vec marque D (fig. 53. n" 4)et
deux fragme nts informes porta nt une marque : D C (fig. 53. n" 8) et
(fig. 53. n" 9) ( 1 19). La pâte de ces exemplaires est la plupa rt du
temps rose ocre ou rose. La surface extérieure est rarement engobée.
Selon les cas. le dégraissant compre nd du mica noi r. rarement p rédo-
G/ Ohjns divers
l") Ohjets en hronze : un fragment de bra celet à godrons (fig. 53.
n" 15): un fragme nt de t ige d e section quadrangulaire. recourbé (fig.
53. n" ' l6): u n disque à bo rd en bourre let (fig. 53. n" 18): un anneau
ouve rt à tige de section carrée (fig. 53. n" 17): un fragment de bouterolle ('!) (fig. 53. n" 19).
2") Ohjets enfer: deux an neaux (fig. 53. n"' 10 et I l ) et un coin (fig.
53. n" 12).
(1 19) Les marques NON. MC. DA. D C. D et N sont signalées dans M . H. Callender. Romanamphorae .... respectivement p. 196. n" 1231.p. 11 7.
n" 1039. p. 118. n" 508. p. 120. n" 519. p. 11 セM n" 507 et p. 193. n" 1198b. ON. DC. D (déjà rencontré à l'Erm itage) et N sont conn us au MontBeuvray.
50
AUX ORIGINES D'ALÈS
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19
FiJ?. 51 - Ermitage. matériel de surface; 1 à 9: campanicnnc A tardive. IOà 17 : campanicn11c l:l; Il\: campanicnnc C; 19: Imitation dccampanienne C.
A l'occupation de cette époque doit également être rapporté un
fragment de vase fermé à pâte gris-bleu. vacuolaire. vernis noir et
décor ond é sur la panse et sur le dessus du bord. Pâte et décor permettent de rapprocher ce vase des productions grises monochromes (fig.
54. n" 7).
3) Ohjet en plomh : une perle (fig. 53. n" 14).
4") Ohjets en verre: une perle en pâte de verre bleue (fig. 53, n" 13) et
un fragment de bracelet à deux sillons longitudinaux. en pâte de verre
de couleur marron violacé (fig. 53. n" 20).
5") Ohjets modelés en terre cuite : extrémité zoomorphe de chenet
dans la même pâte que celle de la céramique non tournée (fig. 49.
Plusieurs fragme nts d'amphore étrusque à pâte grise au centre et
rouge marron vers les surfaces. typique du V' s. avant J.-C .. ont aussi
été découverts sur le site.
1/ Conclusion
n" 23).
La datation des documents de surface correspond
parfaitement à celle des trouvailles iss ues des fouilles et
confirme la chronologie de l'occupation de la colline.
La plupart des découvertes a été faite sur la face est de
la hauteur, celle où les sauvetages ont été conduits. On
peut donc supposer que l'agglomération était concentrée dans ce secteur, compris entre la fouille 6, au nord,
et la fouille 7, au sud (cf. fig. 3).
H 1 Documents de type ancien
Il s'agit essentiellement de fragments d'amphores massaliètes à
pâte micacée. Parmi eux on rencontre des bords arrondis sans méplat
(fig. 54. n"' 1 et 6) et des bords en bourrelet à méplat oblique (fig. 54.
n'" 2. 4 et 5) possédant parfois le creux interne du repliement de la
paroi. Le seul fond conservé est plus large que ha ut (fig. 54. n" 3). Ces
fragments appartiennent au type d'amphore massaliète caractéristique du V' s. av. J .-C.
51
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B. DEDET. J. SALLES
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Ermitage. materiel de su rface ; 1 à 5 et 7: céramique commune tou rnée ; 6 : céramique décorée à la.molette; 8 à 10 : a mpho res italiques.
parfois sur cinq assises de haut et jusqu'à une hauteur
ma ximum de 3,5 m. Le mur n'est parementé que d'un
côté, celui qui est tourné vers l'extérieur et vers l'a val.
En a rrière, vers l'intérieu r, il retient un blocage de
pierres. En deux petits secteurs li mités, le mur présente
des traces de mortier. En pla n, le pare ment est rectiligne o u épo use la co urbure de la colline. Deux excepti o ns to utefois : au nord se trouve une ava ncée
anguleuse face à l'isthme relia nt la colline aux autres
ha uteurs situées au nord ; a u sud-est il présente un
décrochement recta ngula ire.
3. LE PROBL ÈME D E L' ENCEINTE
La colline est presque entièrement ceinturée, enviro n
a ux de ux tiers de sa hauteur, par un mur qui se distingue très nettement pa r sa technique et so n plan des
murs de ter rasse ment des champs q ui s'échelonnent sur
to utes les pentes de l'Ermitage et des collines voisines.
En plan, cette enceinte entoure le sommet, ne s'i nterrompa nt qu'a u sud , à l'em placement de la fala ise qui
do mine le ruissea u de Chaude bo is (fig. 3) et j oue le rôle
d'un des côtés de l'enceinte. Il s'agit d o nc d'une enceinte
de type« en app ui sur un à-pic » ( 120). La surface ainsi
délimitée, de fo rme ellipsoïdale, mes ure 4 ha.
Le mur est conservé sur la majeure partie de son
trac é. La structure complète est actuellement difficilement o bse rva ble car a ucune recherche n'a porté sur cet
édifice. Il s'agit d'un mur construit e n très gros blocs de
fo rme quadrangulaire, de module irrégulier mais pouvant atte indre , chacun. 1,10 rn de lo ng sur 0, 70 rn de
ha ut (fig. 55). Le mur est construit à sec, les blocs étant
calés par de petites pier res. L'assise de base repose sur le
substra t calcaire ; les assises sont horizonta les. L'origine des ma tériaux est locale. L'e nceinte est conservée
Ce mur n'a fait l'o bjet d'aucune recherc he visant à en
connaître la structure complète et la date d'édificatio n.
Toutefois en 1960, lo rs de la constructi on d'une route
permettant d'accéder a u so mmet de la colline, la partie
o uest et no rd-ouest de l'enceinte a été endommagée.
J . Salles et le Gro upe de Sa uvega rde en ont profité
po ur mettre en valeur un secteur imposa nt du mur et
faire quelques observatio ns. Ils o nt, en particulier ,
constaté que dans les remblais en arrière du parement
se trouvaient quelques rares fragments d'amphore massaliète micacée.
( 120) Selon la term inologie de C. Goudi nca u. Une enceinte protohistorique : l'oppidum du Fort à Ta radeau (Var). d a ns U.J.S. P. P.. I X' con!(r ès.
Lil-rt! I -Ktlide de texcursicm BJ. Nice. 1976. p. 7-32 ct no tam ment p. 12.
52
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Fig. 53
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Fig. 54
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Er mi tage. m atér iel de s urface : 1 à 6 :a m p ho res ma ssa lictcs: 7 :céra mique g rise monoch ro m e.
53
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B. DEDET. J . SA LLES
Fil{. 55 - Ermitage. mur d'enceinte. secteur no rd -est (échelle en èm).
Fil{. 57 -
Détail de la gravure de la figure précédente: l'Ermitage
(« Monta igne St-Jullien tenue par les ennemis ») avec la représenta-
t ion de J'enceinte aux deux tiers de la ha uteur.
Fif!,. 56 -
Gravu re d atée de 1629 montra nt Je si te d'Alès lors du siège ro yal (la Oèche indique la co lline de l'Ermitage).
54
AUX O RIGI NES D'A LËS
Quelle date assigner à la construction de ce mur soutènement-enceinte ?
Depuis 1906, à la suite du frère Sylvéris, o n a coutume de la rapporter à l'occupatio n antique du site
( 12 1). C'est l'opi nion qui prévaut encore couramment à
l'heure actuelle ( 122). Elle repose e n particulier sur l'aspect « cyclopéen >> de l'appareil et sur la situation « stratégique >>du mur. Or, force est d e reconnaître que l'on
ne dispose d'aucune preuve d'une date aussi haute. La
trouvaille de tessons d'amph ores massaliètes se rapportant à la première occupation des lieux (Ve s. av. J.-C.),
dan s le re mblai situé derri ère le parement nous donne
un 1erminus post quem : le v e s. av. J.-C. Ce mur, d'a ut re part, se distingue très nettement des autres murs de
terra"Sses construits sur les pentes de la colline à des fins
agricoles pa r plusieurs faits ( 123) et plusieurs indices
montrent qu'il est antérieur à ces muts d e terrasses (ou
fai'sses) : l'enceinte a été réutilisée comme mur d efai'sses
car elle est complétée, e n ha uteur, ou égalisée pa r un
mur e n petit a ppareil de pie rre sèche du m ême t ype que
celui desfai'sses et, dans les secteu rs où le mur e n gra nd
appareil est a rasé, un mur defai'sses le remplace. Une
gravure de 1629, représenta nt en vue cava lière le site
d'Alès lo rs du siège, cette a nnée-là, par Louis X III , de
la place tenue par les protest ants, montre l'Ermitage
sa ns ses murs de faïsses, mais avec l'enceinte, bien visible, a ux deux tiers de la hauteu r (fig. 56 et 57) ( 124).
L'enceinte pourrait d o nc être rapportée à l'occup ati on du 1er s. av. J .-C. La co mparaison avec d'a u t res
enceintes bien datées de la régio n ne d é me nt ni ne
confirme cette hypothèse : le plan de l'encei nte de l'Ermita ge, ne comporta nt qu' une cou rtine d épou rvue d e
tout système de tou rs est celui d es enceintes bâties da ns
notre région à la fin du Il" et a u ter s. av. J .-C. (e nceinte
4 de Nages, Mu rviel-lès- Montpellier, Vié-Cioutat) ;
mais sa structure, en mur de so ut èneme nt , ne co mportant, se mble-t-il pas, de parement interne e t intérieur,
est différe nte ( 125) . Surtout, la situ a ti on d e l' ha bita t,
po ur l'essentiel extérieur à l'e nce inte, ne plaide pas en
fa veur d'une datation a u ter s. av. J.-C.
Par ailleurs, des recherches récentes effectuées dans
la régio n d e Nice ont m o ntré que des travaux d éfe nsifs
du X VIlle s. laissaient des vestiges t o ut à fait comparables quant à la st ructure et parfois mê me quant au plan,
à ceux des oppida protohist o riques ( 126). Dans cette
optique, o n peu t se d emander si l'enceinte de l' Ermitage, qui figu re sur la gravure datée de 1629 « plan d es
fortifications d'Alais qui se rend a u roi le 17 j uin )), avec
la me ntion « Montaigne Saint-J ullie n tenue par les
ennemis )), ne d aterait pas de cette ép oque. On sait e n
effet qu'en 1629, l'armée royale avec Louis XIII et
Richelieu, vint assiéger la ville d'Alès occu pée par les
protestants sous la bannière du d uc d e Rohan . L'Ermitage formait a lors, selon cette gravure, un bastio n
a vancé des défenses de la ville ( 127) (fig. 56 e t 57).
La prude nce la plus élémentaire co mmande d o nc
d 'attendre q ue des recherc hes appropriées viennent
apporte r quelq ues précisions sur la da tation d e cette
constructi o n .
4. L' ERM ITAGE DA NS SON CONTEXTE
CULT U REL ET ÉCONOMIQ UE
L'ét ud e des vestiges mobi lie rs et immobiliers retrouvés le plus souvent de façon fortuite su r la colline de
_l'Ermitage d'Alès nous a ap porté de multiples prel!ves
de l'occupa ti on des lieu x a u cou rs de deu x p ériodes dis..:
tinctes de la Protohistoire :le v c s. av. J.-C. e t le m ilieu
et tro isième quart du ter s. av. J.-C. Ce t ype d'occupat ion, par intermittence, est un phéno mène coura nt,
presq ue une règle, e n Langued oc o rienta l, à la différe nce du Languedoc occidenta l. Nous avons d éjà eu
l'occasio n de le noter ( 128). On re marque ra égale me nt
que les deux époques d'occupatio n d e l'Erm itage son t
aussi les m ieu x attestées dans tout le Languedoc oriental et en particulier d a ns la zone .çles Garrigues. En no u s
limitant à cette d ernière, not ons, pour leve s. a v. J.-C. :
Vié-Ciouta t à Mons, Sa int- Vincent à Gaujac, La
Jouffe à Montmira t, peut-être le Serre de Brie nne à Brignon, Le Pla n de la Tour à Gailha n, le Castellas à T o rnac, l'Abbaye à Cendras, e t la Grotte d u Hasard à
Thara ux; pour le [er s. av. J. -C. : Vié-Ciou tat, SaintVincent de Gaujac, La Jouffe, Le Serre de Brienne,
Cambroux à M ontpeza t, Prouvessa e t le Roc à Combas ( 129).
( 121) Frère Sylvéris. Quelques p ages ...
( 122) Voir par exemple A. Robert, Les oppida du Gard . dans Celricum. X li. 1965. p. 207-226 et notamment p. 2 10.
( 123) Les murs de.faïsses sont moins hauts et construits a u moyen de blocs beaucoup moins volumineux que le mur d'enceinte; en plan. aucun
mur defaïsse ne ceinture la colline ; en a mont d e l'enceinte. à l'exception d 'un secte ur limité au sud-est, la partie supérieure de la coll ine est dépourvue de .faïsses; le découpage cadastra l prend appui sur ce mur d 'e nceinte a lors que les murs de f aïsses ne li mi tent pas les parcelles.
(1 24) Gravure exposée au Musée du Colombier à Alès, salle du vieil Alès.
( 125) B. Dedet et M . Py. lnrroduclion à l'étude de la Protohistoire en Languedoc orien/al, A . R.A . L.O.. Cahier n" 5. 1976, p . 114- 1 16.
( 126) O . Rochereau, Une ligne fo rtifiée au XV III• s. da ns le comté de Nice. dans Archéologia, 105, 1977. p. 38-50. Cet o uvrage se compose de
lignes de défense et de redoutes carrées ou a rrondies. On notera que certaines de ces dernières passaient j usqu'ici pour des "oppida ligures».
( 127) Alès to mba le 17 juin 1629 après huit jours de siège. Cette capitulation d éte rmina q uelques j o u rs plus tard. le 29 j uin. la « Grâce d'Alais »
rétablissa nt la paix entre l'Eglise romai ne et les protesta nts.
( 128) B. Dedet. Rec herches récentes sur l'oppidum de Vié-Cioutat .... p. 45. Seul pour l'instant le site de Ma rduel à Saint-Bonnet (Gard) échappe à
cette conformité. d'après les recherches récentes de M. Py.
( 129) Pour Vié-Cioutat, voir B. Dedet, Les niveaux protohistoriq ues de l'oppidum de Vié-C ioutat à Mo ns-Monteils. Gard. fou illes 1966-1968.
dans Rev. A rchéo .. de Narbonnaise, VI. 1973. p. 1-7 1; Recherches réce ntes ... ; pour Saint-Vincent. J . Cha rmasson. L'oppidum de Sa int-Vincent à
ャ ッセゥ。L@
30, 1969. p . 70-79. Pour la Jouffe . ramassages de surface de J .C. Bessac et B. Dedet. Serre-de-Brienne. ramasGaujac. Gard. dans aイ 」ィ←ッ
sages de surface) . Sauvajo! et M . Monheim et fo uille de sa uvetage B. Dedet ( 1978) . Pla n de la Tour : B. Dedet. Premières recherches sur l'oppidum du Plan de la Tour à Gailhan, Gard. sondages 1975- 1977, A . R.A . L. O .. Cahie r n" 8. 1980. Pour Tornac . fou illes e n cours (B. Dedet et
A. Michelozzi). Pour Cendras. trouvailles de M. Anton . Grotte du Ha sard. foui lles J. L. Roud il. en cou rs de publication par M. Soulier. B. Dedet
et J.L. Roudil. Sur Ca mbroux. Prouvessa et Le Roc . consulter J .C. Bessac. R. Bonnaud et M. P y, P rospections et sondages ...
55 ;,
,
B. DEDET. J . SA LLES
cabanes périssables et ceux de maisons en dur, sur une
étendue de 3 ha env iro n . La comparaiso n indique donc
que ce n'est pas la voie du Gardon qui a présidé à l'insta lla tion de l'habitat à l'Ermitage au v• s. Cette implanta ti o n est plutôt à mettre à l'actif du grand
développement du nom bre des établissements humains
que l'o n note au v• s. av. J .-C . dans tout le La nguedoc
oriental et qui doit co rres pondre à un « boom» démog ra phique ou peut-être économique ( 132).
Ces deu x occupations ont laissé à l'Ermitage des
traces quantitativement très différe ntes : la première,
quelques rares ves tiges de poteries, la seconde, un
abondant mobilie r et des restes architecturaux importa nts. Or, ni le caractère d'urgence des fo uilles, ni le fait
que le dernier éta t d ' occupation d'un site est normalement le mieu x conservé, ne s uffise nt à ex pliquer cette
disparité. En fait, ces deux occupa ti ons n'ont pas eu la
même intensité : celle du ter s. av. J.-C. a été beaucoup
plus importante que celle du y e s.
4 .2. L'Ermitage au 1er s. av. J.-C.
Jusqu'à prése nt, nous avons che rc hé à étudier les
matériaux livrés par cet oppidum ; les comparaisons
n'étaient là que pour situer, chronologiquement, ces
d ocuments. Nous devrons mainte nant interroger ces
données non plus e n tant que telles, ma is intégrées à
l'ensemble culturel régional afin d e tente r de déterminer la place qu'occupe l'Ermitage dans la Protohistoire
méridionale et, à travers les similitudes et les différences, juge r d e l'identité de ce site.
4.1. L'Ermitage au
v• s. av.
4.2. 1. Implantation de l'habitat et urbanisme
So ndages et sauvetages révèlent, partielle ment, une
agglomération du ter s. éte ndue, qui occupe toute la
partie moyenne de la pente est de la colline : une bande
longue de 400 rn au moins, du nord au s ud , e ntre les
fouilles 6 et 7 (fig. 3), sur 200 rn de large, au moins, d'est
en ouest. C'est en effet la partie de l'Ermitage qui semble la plus propice à l' habitat : pente la moins raide,
proximité de la vallée du Gardon (alimentatio n en eau
to ute l'année, terres arables, voie de passage), bonne
exposition au soleil leva nt et au vent du nord (conditi o ns maxima d'hygiè ne) , éventuellement p osition
défensive. Cet habita t était peut-être plus étendu vers
les pentes nord et ouest ainsi que vers le sommet de la
co lline et la supe rfi cie donnée ci-dess us ne peut être
considé rée que comme un minimum. Toutefois, les
récoltes d e surface sont beaucoup m o ins a bondantes
sur la partie s upérie ure très érodée et su r les pe ntes nord
e t o ues t.
J .-C.
L'aggloméra tion du y c s. av. J .-C. est e n fait très mal
co nnue. Il n'e n reste que quelques éléments mobiliers
a pparus e n surface ou d éco uverts en posi tio n résiduelle
dans les habitati o ns plus récentes : ce so nt essentiellement des frag ments de céramique non tournée, d'amp ho res massaliète e t étrusque et de céramique grise
mo nochrome à décor ondé. Aucun éléme nt de structure d'habitat ni d'enceinte ne peut être rappo r té à cette
occupation ( 130). Aucune décou verte ne permet non
plus de d éceler les activités économiques de ce g roupeme nt huma in . E n fa it, la fa ible qu a ntité des vestiges
découverts s uggère une occupation limitée dans le
te mp s, vo ire te mpo raire (saisonnière ?).
Le problème de l'encein te de cette aggloméra tion
rest e po ur l'heure e ntier. Nous en so mmes réduits à des
hypo th èses que l'on peut r,ésumer ainsi :
1. Si l'e nceinte est post érie1,.1re au
g lo m ération est o uverte ( 133).
Le problème qui se pose est d e savoir si cette agglomération peut être mise en rela tio n avec la vo ie de passage du Ga rd on vers l' intérieur du Massif Central et
trouver là sa raison d 'être ( 13 1). La compa ra ison avec
les ni veau x co ntemporains de l'oppidum de ViéC io utat est à cet éga rd très instructive. Vié-Cioutat est
situé à 10 km à l'est d e la vallée du Gardon , su r un petit
plateau calca ire à l'écart. Or, l'agglo mératio n du v• s.
av. J.-C.. malgré une réoccupa tion postérieure d es
lieu x génératrice là aussi des destructio ns, a laissé des
traces autrement impo rtantes qu'à l'Ermitage : plusieurs strates superposées où voisinnent les vestiges d e
ter s. av. J .-C., l'ag-
2. Si l'enceinte est co nte mporaine de l'ha bitat du
deux possibilités :
ter s. ,
2a : l'agglomération est limitée à la pe nte de la colline
e t se tro uve donc à l'extérie ur de l'enceinte qui, de ce
fait , jouera it le rô le d 'une citadelle refuge. C'est la théorie traditionnelle ment admise ( 134). Toutefois, en
Languedoc oriental à cette époque, cette fonction de
citadelle extérieure à l'agglomération n'est pas clairement attestée. M a is, par a illeurs, les indices ne manquent pas qui montre nt que les e nceintes j o uent un rôle
( 130) Nous sommes à l'époq ue d'un changeme nt très important dans J'a rchitecture domestique d u Languedoc oriental : les cabanes en matériau
périssable sont alo rs re mplacées par des ma isons bâties en pierre (cf. B. Dedet et M. Py. lnlroduction à l'élude de la Pro/Ohistoire.... p. 25-26 et 9810 1) : mais ce change ment se fa it avec des d écalages c hronologiq ues au cours du V< s. sui vant les secteurs du La ng uedoc oriental (voir par exemple
B. Dedet. Première:; recherches sur l'oppidum du Plan de la Tour .... p. 87-88). A l'Ermitage donc. l'une ou /el J'autre des formules. matériau périssa ble ou pierre . ont pu ex ister.
( 131) Comme semble le suggérer la présence de céra miques importées étrusq ues. massaliètes et grecques d'Occide nt.
( 132) La documentation à notre disposit ion actuel lement ne permet pas de d iscerner un cha ngement dans les activités économiques viv rières des
groupes h umains de ,la région par rapport à la période a nt érieure, pas plus que le IV' s.. de ce point d e vue . ne diffère du V< s.
( 133) C'est se mble-t-ille cas. contempo ra ine ment de la ville basse de Beauca ire (cf. B. Dedet. A . Michelozzi. M. Py. C. Raynaud et C. Tendille.
UKl'ri1 UII I. .. . p. 75-8 1).
(1 34) P. Roux. L' Hermi tage d' Alès ... ; M. Bruyère. Alès. Capitale des Cévennes, 1948. p. 13.
56
. • • t•
AUX ORIGINES D'ALÈS
occupées à la fin du 11° et au début d u Jcr s. av. J.-C. et
pe ut-être a ntérie urement ( 138), à Ent remo nt au Ile s.
ava nt J.-C. sur le ve rsant ouest ( 139) ; elle a été signalée
également à Cavaillon et à Glanum ( 140). Ce procéd é
a pparaît sur des sites en forte pente et d o nt le su bstra t
rocheux est suffi sa mment co nsistant pour pouvoir former une paroi rectiligne, régulière et solide, utilisable
au moins en partie telle quelle ( 141 ).
A l'Ermitage, la paroi rocheuse est souvent masquée
pa r un mur de pierre liée avec de la terre, partiellement,
pour égaliser des irrégula rités de la roche (Maiso n 1,
salle A ) ou complètement, sa ns doute pour se prémunir
des infiltratio ns d'eau le lo ng d es plans de stra te o u des
d iaclases du substratum calcaire ( Maison 1, salle B).
La technique de co nstruction des m urs qui complètent l'architecture ru pestre est, elle aussi, traditio nnelle : murs en pierres locales, liées avec de la terre,
mo ntés en appareil irrégulier. C'est le type de construction des maiso ns de tous les sites co ntemporains de la
région (Serre-de-Brienne, Vi é-Cioutat) ( 142).
Les toits so nt co uverts «à la ro maine )), avec tegulae
et imhrices. Cette technique est, semble-t-il, inconn ue
dans la région dans les habitats créés antérieurement au
milieu du 1er s. av. J .-C., même si l'occupation se prolonge au-delà de cette date j usq u'à la fin du siècle. C'est
par exemple le cas des oppida de Nages, du Castellas de
Rognac et de la Cloche (Les Pennes-Mirabeau,
Bouches-du-Rhône), où toutes les ha bitations o nt une
couverture d e torchis ( 143). A Nages, le torchis est également utilisé pour l'unique demeure privée construite
ve rs 50 av. J .-C. (Maison A, XIII , 2-5); seullefanum,
représe ntatif et politique pour une ville aussi important, sinon plus, que le rôle défensif ( 135).
2b : l'agglomérati on occupe le so mmet et la pente de
la colline. D ès lors, seule la partie la plus élevée est
entourée par une enceinte et un quartier se trouve hors
les murs. Le cas est connu à Entremont (quartier du
versant ouest) ( 136). Il importe d onc de ne pas co nclure
su r ce point et d 'attendre qu'une recherche systématique, que le site mérite amplement, soit entreprise et
a pporte les éléments de rép onse.
En 1:état actuel des recherches, il n'est pas non plus
possible de con naître l'urbanisme de l'agglomération.
Le principe d'organisatio n de l'habita t semble toutefois
ici découler de la co nfiguration des lieux : ャ ・セ@ maisons
so nt ju xtaposées sur des terrasses hori zo ntales. La
pente étant assez forte, afin de réduire la hauteur et
l'ampleur des soutènements, le rocher qui forme le
substra t a été creusé vers l'amont, non pas de façon
uniforme sur chaque terrasse, mais sous la forme d 'encoches correspondant chacune à une salle ou une maison. Le plan d'urba nisme apparaît ici largeme nt dicté
par la topograp hie ( 137).
4.2.2. L'architecture domesrique
La co nstructio n des maisons de l'Ermitage, pour sa
part, allie d es formules traditio nnelles et des techniques
nouvelles dans le midi de la Gaule. L'encoche constituant la plus g rand e partie de là paroi a rri ère et des
parois la térales des salles est une technique conn ue au
deu xième Age du Fer, par exemple à Mo ntla urès (Na rbonne, Aude), où certaines «cases-encoches )) sont
( 135) Sur le rôle dévolu a ux enceintes dans l'Antiquité Gréco-romaine. consulter P. A. Février. Ence inte et Colonie . dans R e1•. d"l-."1. Ugures.
XXXV. 1969 (= Hommage à F. Benoit. Ill 1972). p. 277-286. et pour les oppida du Languedoc oriental. B. Dedet er M. Py . lmroduction à /"étude
de la Protohistoire ... , p. 27-30.
.
(136) F. Benoit . Résultats historiques des fouilles d'Entremont. dans Ga/lia, XXVI. 1. 1968. p. 1-31 et nota mment p. 3.
( 137) C'est aussi le cas. d a ns la première moitié du 1"' s. av. J.-C. de l'oppidum de La C loche aux Pennes- Mirabeau ( Bouches-du-Rhône). bât i également sur une hauteur e n forte pente (cf. L. C ha bot. L'oppidum de La Cloc he aux Pe nnes-Mi rabeau. dans U.l. S. P. P.. 1 X<ュョ
セZ イ │ウN@
/.i1•ret guide
de l'excursion CJ. 1976. p. 37-43 et nota mment p. 42. fig. 3.
archéologiques il mッョエャ。セイ│
ウ@ : Etat des questions, dans n。イィセュョ・L@
A rchéoloxie et
( 138) Cases 1. 5, 6: 7 et 9 : Y. Solier et J . Giry. Les イ ・」ィイセ@
Hi.\·to.ire. Montpellier. 1973. p. 77- 11 1 et. notamme nt . p. 83-89 . (Ce t ravatl1 nf1 rme les reserves de A. Sou tou, R épart1t1 o n geographique des ー ャ セ ウ@
anciennes monnaies à la croix, dans oセZ。ュL@
XX 1, 1969. p. 155- 169 et. notamme nt. p. 164-165. pou r qui. 、。ョ
セ@ le cas de Montlaurès Il po uvait s'ag1r
d'un travail médiéval, cette technique ayant été très fréquemment employée au Moye n Age dans le s ud de la France).
( 139) F. Benoit. Résultats histo riques .. .. p. 3.
( 140) lhid., p. 3.
( 14 1) Selon J. Déchelette, Manuel .... p. 514-516. et à sa s uite P. Héléna. Les origines de Narhonne. 1937. p. 166. cette techniq ue. qui se retrouve e n
de nombre uses a utres régions du pourt our de la Méditerranée. aurait eu une origi ne hellénique. Y. Sol ier et J . Giry. Les recherches archéologiques .... p. 83. note 32, explique nt sa prése nce en nos régions« par J'apparte nance du Mid i de la Gaule à la" koinéméditer ranéenne n. ma1s souscrivent en même temps à l'opinion de J . Jannoray. t.i1sérune .... p. 98. note 2. pour q ui cette origine n'est pas à rechercher dans le monde grec :
"c'est parce que des condi tions identiques d'habitat ont conduit des populations indigènes encore primitives à tro uver spontanément et indépendamment les unes des autres les mêmes solutions constr uctives». Ce poi nt de vue nous parait correspondre à la réalité. Toutefois. la formule de la
case-encoche n'apparaît pas« spontanément .. dans not re région. En effet. des formes d'aménagement d 'habitat de pente intermédiaires entre la
terrasse et la case-encoche existent. Dès le Bronze Final Ill Bau Grand-Ranc à Boucoiran (Gard). o n aménage u ne a ire plane en entaillant le substra t rocheux vers l'amont et en remblaya nt la partie ava l avec les mat ériaux a insi produits. Dans ce cas. la paroi roche use ne sert pas e n e lle-même
de paroi de l'habitation qui. au deme ura nt était construite en matériau périssable (B. Dedet. L'habitat de hauteur du G ra nd-Ranc à Boucmran
(Gard) et le Bronze Final Il 1 B dans les Garrigues du Languedoc orienta l. dans Ga/lia Préhistoire, 21. 1978. p. 189-206 et notamment p. 192). Par
ailleurs des parois de ma ison. taillées dans le rocher ma is de hauteur très faible. peuvent être observées au Cayla à Mailhac. au Ca lia à Du rban. à
Peyriac-de-Mer (Aude). ainsi qu'à Ensérune. etc ... (cf. Y. Solier et J . Giry. Les recherches archéologiques .... p . 82. note 3 1).
( 142) En revanche. les murs des habitations d e Nages sont montés à sec. Le mu r en appareil-irrégulier, mo nté en pie rres sèches ou liées avec de ャGセイᆳ
gile ou de la terre ou très ra re me nt avec un mortier très pauvre est, selon C. Goud ineau, la technique normale de l'habitat pn vé en Narbonnaise
avant le milieu du l" s. après J.-C. (C. Goudineau. Les.fiwilles de la Maison au Dauphin, recherches sur la romani.w rion dt' Vai.wm-la- Runwllll',
XXXVII' supplément à Ga/lia, 1979, p. 190-196).
( 143) M. Py, L'oppidum des Castels .... p. 159; L. C habot. Le C astellas de Rognac et l'étang de Berre à l'époque préro mainc. dans Hi'l'. d'Et.
lゥセZ@
ures. X XXI V, 1968 (= h ッュ。セZ・@
à F. Benoit, Il. 1972), p. 15 1-21 5 ct notamment p. 199; Numismatiq ue de la Tène 1Il ; le« pécule »de la case
1 L 6 de l'oppidum de La Cloche. dans Re1•. Archéo. de Narhonnaise. X li . 1979, p. 173-200 et notamment p. 173.
57
B. DEDET. J . SALLES
naires à l' Ermita ge. La seule ha bitation suffisamment
fouillée (Maison 1), possède plusieurs salles : 3 salles et
vra isemblablement une cour. Des maiso ns à p lusieurs
pièces existent en Languedoc orienta l dès le IV• s.,
moins d'un siècle ap rès le début de l'apparit ion d es maisons en dur (Roque-de- Vi ou à Saint-Dionisy, Gard ;
La Roque à Fabrègues, Hérault). A l'inverse à la
Cloche dans la première moitié et à Vié-Cioutat dans le
seco nd quart du Jcr s. av. J .-C., on bâtit des ma isons à
pièce unique ( 152). Des p lans sem blables à celui de la
Ma ison 1 de l'Er mitage existen t contemporainement à
Ensérune (Maison C de l'îlot X : 3 sa lles e t une co urette) et à Nages (Maison A, X III , 3-6:4 pièces et une
courette) ( 153).
édifice public bâti vers 70 av. J.-C., est pourvu d'une
toiture avec tegulae e t imhrices ( 144). En reva nche, les
to its d e tegulae et d'imhrices sont normalement
employés dans les agglomérations no uve lles c réées aux
enviro ns du milieu du 1er s. av. J .-C. co mme l'Ermitage,
q u'il s'agisse de maisons de plan traditionnel, co mme
les habitations à pièce unique de Vié-Cioutat ( 145), ou
de demeures d e plan complexe, à cour ent ou rée de quatre portiques tradui sa nt l'influence de la romanisation,
co mme la maison du Dauphin en son état 1 (40-30 av.
J .-C.), à Vaison ( 146) et la maison A de l'îlot X à Ensérune ( 147).
Les habitations de l'Ermitage offrent deu x autres
caractères tout aussi spécifiques d es transformations
dues à la romanisation, mais beaucoup moins répandues à pareille époque dans la région. C'est, d'une part
l'emploi de l'enduit mural à la chaux, da ns au moins
deux des salles fouillées (salle B de la Maison 1 et Maison 4). D'ordina ire, les murs des habitations des sites
contem porains ne sont pas enduits (Vié-C ioutat ,
Nages), ou bien n'ont reçu qu'un enduit d'argile (Les
Ba ux-de- Prove nce au 11• s. a v. J.-C., le Castellas de
Rognac, la Cloche a u 1°' s. av. J .-C. par exemple ( 148).
On ne connaît d'enduit à la chaux antérieur à Auguste
qu'à Glanum, site p rofo ndé ment hellénisé ( 149). D'autre part, la prése nce d'un sol en mosaïque (salle B de la
Maison 1), même s'il date de la fin de l'occupation du
site. vers 30 a v. J. -C., est un élément re ma rqua ble.
Même les maisons construites selo n des pla ns d' influe nce romaine, comme la Maison A de l'îlot X d'Ensérune ou la Maison au Da uphin de Vaison ne
possèdent que des sols en terre ou e n argile battue et,
pour la seconde, quelques traces d'opus signinum. La
mosaïque n'est p our l'instant attestée e n La nguedoc
dans les années 30 av. J.-C. qu'à Narbo nne même
( 150). Toutefois, o n ne d oit pas perdre de vue qu'à l'Ermitage les sols les plus courants sont e n terre battue o u.
p lus rarement, da llés de lauzes, tec hniq ues bien traditionnelles dans la région ( 151 ).
Les données qui concernent l'o rga nisation interne de
l'habitat (plan, spécialisation des salles) sont très lacu-
Les superficies des salles d e l' Ermitage ne so nt
connues que p ou r la Maison 1. Il apparaît toutefois
que les salles des ma iso ns 3, 4, Set 6 ont des d imensions
voisines (une des di mensions est connue pour les Maiso ns 4 et 5) . La Maison 1, de ce point de vue, semble
donc re présen tative du site.
Avec des salles couvrant entre 19,8 et 28,7 ml et une
surface totale habitable de près de 70 m 1 (90 ml environ
si on ajoute l'espace D), la Ma ison 1 s'inscrit parmi les
plus grandes maisons contemporaines d e plan traditio nnel de la région. Ainsi, à Nages, les maisons du
quartier A occupées a u milieu du ter s. av. J .-C. n'excèdent pas 40 m 1 d e superficie, mais elles o nt été bâties
a ntérieure me nt ( 154). L'unique maison élevée sur ce
site d ans le courant du Jer s. av. J .-C., vers 50, ne mesure
pas plus de 25,25 m 1 , cour comprise (Maison A X III,
2-6). Cette exiguïté résulte cepend ant du manque de
place, cette maison s'insérant e nt re des constructions
déjà existantes. Les deu x maisons co ntemporaines
connues à Vié-Ci outat mesure nt 50 m l . A Montlaurès,
les su perficies s'échelonnent en tre 12 et 37,5 m l e t au
Castellas de Rognac e ntre 8,3 et 17,8 m2. A La Cloche
e nfin (première moitié du Jer s. av. J .-C.), les habitations les plus spacieuses ne dépassent pas 20 ml ( 155).
Peu d'exemples, de plan traditionnel, dépassent la
superficie de la Maison 1 de l'Ermitage : Maiso n L
17-20 de Nages (e nviron 100 m 2), construite dans un
( 144)
( 145)
( 146)
( 147)
( 14H.)
31 ct
( 149)
( 150)
M. Py. !:oppidum d<'S Cas/el.'···· p. 90.
B. Dedet. Rec herches récentes sur l'oppidum de Vié-Cioutat.. .. p. 39.
C. Goud ineau. Les .fiJuilles de la mai.wn au Dauphin.... p. 102-103.
H. Gallet de Santerre. Fouilles dans le quartier Ouest. ... p. 41-56.
P. et C. Arcelin. Les foui lles archéologiques en 1976 et le chemin des Tremaïc, dans Les Baux-de- Provence. Re,•ue municipale. 1977. p. 22nota mment p. 25: L. Chabot. Le Castt·llas de Rognac .... p. 199: Numismatique de la Tène Il l. ... p. 173.
A. Barbet. Recueil généra l des peintu res murales .. .. 1. p. 15.
C. Goudineau. l.e.,)ê,ui/les dr la mai.wn au Dauphin .... p. 114. La mosaïque n'est pour l'insta nt attestée en Languedoc dans les années 30 av .
.f.-C'. q u'à Narbo nne même (cf. Y. Solier. Fouilles et découvertes .... p. 105-1 08).
( 15 1) La dernière est plus tard ive (elle n'appara it à ages par exemple qu'au 1"' s. av. J.-C. selo n M. Py. L'oppidum des Cawds.. .. p. 159). et moins
répand ue.
( 152) B. Dedet et M. Py. flllroduclion à l'é!ucle cie la Prowhi.woire .... p. 100-101. Sur La Roque. voir P. Larderet. L'oppidum préro main de La
Ro4ue. com mune de Fabrègues. Hérault. dans Ga/lia. 15. 1957. p. 1-39: sur La Cloche. consu lter L. Chabot. L'oppidum de La Cloche .... p. 39-43.
( 153) H. Gallet de Santerre. Fouilles dans le quartier ouest .... p. 64-67 : M. Py. L'oppidum deJ Ca.wels.. .. p. 90-92.
( 154) Maisons AX Il. 1 : 37 イョセ Z@ AX Il. 3-6: 31 .7 rn ) : A XII. 7-!1: 36.2 イョセZ@
AXIV. 2: 22.2 イョ セ@ (mes ures approchées ca lculées sur le plan publié par
M. l'y: l'oppid11m deJ Ca.wl'is .... p. 69, fig. 19).
( 155) Pou r Vié-Cioutat. B. Dcdet. Recherc hes récentes .. .. p. 39; Sur Mont lfturès. Y. Solier et .f. Giry. I.es recherches archéologiques .... p. 82.
note 25 : pour le Castellas de Rognac. L. ('ha bot. Le Castcllus de Rognac .... p. 17 3; (di mensions mesurées sur le plan de la fig. 4 1 et donc approchées) : pour Lt Cloc le. id.. /:oppidum de La Cloche .... p. 42, fig. J (mëme remar<jue que pour le site précédent ).
58
AUX ORIGINES D'ALÈS
quartier de fondation plus récente que celle du quartier A, et Maison C de l'îlot X d' Ensérune ( 130,25 m l
avec sa courette) ( 156).
L'architecture domestique présente donc à l'Ermitage un certain nombre d'aspects traditionnels mais
plusieurs caractères témoignent de progrès dans l'aménagement et le confort :espace relativement vaste de la
maison et des salles, toits en tegu/ae et imbrices plus
efficaces que le torchis, enduits muraux à la chaux, sol
mosaïqué ; ce sont là autant de traits qui différencient
l'Ermitage de beaucoup d'oppida contemporains du
Languedoc oriental et de la Provence rhodanienne. Il
est vrai que Nages est, au milieu du fer s. , une ville qui
meurt. Il est donc normal de ne pas y trouver les innovations. Le Castellas de Rognac est peut-être dans Je
même cas. En revanche, il est plus facile de mettre en
œuvre des nouveautés dans le domaine de l'architecture lorsqu'on crée de toutes pièces.
(53,8 %) suivi des bœufs (34,2 %) (mais une part des
bœufs était réservée au travail) et des ovi-capridés
( 12 %). Cette prééminence du porc dans l'élevage différencie très nettement l'Ermitage des autres sites du
Languedoc oriental et de la Provence rhodanienne. En
effet, l'élevage des ovi-capridés, particulièrement
adapté aux pa ys calcaires méditerranéens est largement
dominant à la même époque à Constantine (Lançon,
Bouches-du-Rhône), à Calissane (La Fare-les-Oliviers ,
Bouches-du-Rhône) et à Nages ( 160). La chênaie des
basses Cévennes calcaires est par contre très favorable
à J'expansion de l'élevage du porc. Et de fait, la prédominance du porc est constatée contemporairement
dans les régions à chênaie du Languedoc occidental
(Montagne Noire, Hautes Corbières) (161). Ainsi à la
Lagaste (Pomas et Rouffiac, Aude), les suidés forment
50 % du cheptel ( 162). Une telle proportion se retrouve
en Aquitaine à la Tène III (puits funéraires de Lectoure, Gers, et la plupart des puits funéraires de Toulouse) ( 163). Nous ne disposons pas de déterminations
de faune du 1er s. av. J .-C. pour Je Massif Central. Toutefois, la nature des terrains semble prédisposer cette
région à J'élevage du porc dont la prédominance au
demeurant, es t bien a ttestée chez « les Gaulois )) par
Strabon ( 164). De ce point de vue, l'Ermitage apparaît
située a u contact de deux mondes :le domaine du mouton et celui du porc.
4.2.3. L'économie vivrière
Les témoignages de l'économie vivrière sont peu
variés à l'Ermitage. Les activités agricoles, essentiellement céréalières, sont attestées par les fragme nts de
meules et de broyeurs ( 157). Mais, ici comme ailleurs,
les domaines pour lesquels les documents so nt les plus
abondants sont la chasse et l'élevage. De l'étude des
restes osseux trouvés en cours de fouille , ressortent un
certain nombre de faits ( 158). C'est tout d 'abo rd la part
très réduite ici de la chasse dans les activités humaines :
8,75% seulement des animaux retrouvés sont chassés
(contre 91,25 % d'animaux élevés) et, en transposant en
poids de viande, 6,8 % de la nourriture carnée provient
de la chasse contre 92,2 % d'origine d'élevage ( 159). Ces
c hiffres montrent donc que la chasse n'est qu'une activité d'appoint.
Le cheptel est 'surtout formé de porcs (50 %), puis en
ordre décroissant de fréque nce d'ovi-caprid és (chèvres
et moutons confondus) (38,8 %) et de bœufs (Il, 1 %).
En poids de via nde, J'essentiel provient des pdrcs
4. 2.4. Les échanges
Les importations regroupent plusieurs catégories
d'objets : céramiques fines d'importation méditerranéenne, amphores vinaires italiques et céramiques
importées du Centre de la Gaule.
Parmi la céramique fine d'importatio n méditerranéen ne, les vases à vern is noir, campaniennes A , B, Cet
imitations, occupent une place quantitativement
importante : 9,6 % de l'e nsemble du matériel de la salle B de la Maison 1, 10,2 % dans la salle A de cette maison et 14 % dans l'habitation 3. Ces proportions so nt
tout à fait comparables à celles que l'on peut calculer
( 156) Pour la maison L 17-20 de Nages. se reporter à G. Ba rruol. Info rma tions. dans Ga/lia. 37. 1979. p. 540. Pour Enséru ne. voir H. Gallet de
Santerre. Fouilles dans le qua rtier ouest .... p. 64-67). Bien évidemment les maisons à cour entourée de port ique sur les quatre côtés o nt une toute
autre ampleur : près d e 460 m! pour la maison A de l'ilot X d'Ensérune e t de 1.000 m! pour la maison au Dauphin de Vaison.
( 157) D'une manière gé nérale. les documents liés à l'agricultu re sont rares dans les habitats protohistoriques (voi r sur cette question B. Dedet et
M. Py. lntroduclilm à l'élude de la Prowhiswire .... p. 31 -32).
( 158) Pour le déta il. nous renvoyons à l'étude de la fa une effectuée par Ph . Columeau (infra).
( 159) Contempora ineme nt . à Nages Ill fina l. la chasse est beaucoup plus importante: 26 % des restes se rapportent à des animaux c hassés et 72 %
à des animaux d'élevage (M. Py. L'oppidum des Castels.... p . 3 19). En poids. ce la équivaut à 39 % de viande issue de la chasse et 60 % vena nt de
l'élevage.
( 160) Pour Constantine et Calissane. consulter T h. Poulai n. La faune sa uvage et domestique en France du Néolithique à la fin de l'Age du Fer.
dans La Préhiswire Française. Il. 1976. p. 104-11 5 et nota mment p. Il 0 ; sur Nages : P. Columeau. Etude de la faune. dans M. Py. L'oppidum des
Cas1els.... p. 343-355.
( 161) G. Rancoule et J . Gui lai ne. La fin de l'Age d u Fer et les d ébuts de la romanisation d a ns les Corbières occidenta les, dans I'Ahri Jean-Cros.
Toulouse. 1979. p. 439-446 et nota mment 443.
( 162) G. Rancoule. La Lal(aS/e, Ol(l(luméralion !(au/oise du ha.uin de l'Aude. Mém oire ti<• Diplôme de l'Ecole des Hau1es E11ules en Sciences
Sociales. Toulouse. 1979. (dactylographié). p. 75.
( 163) Th. P oulain. La faune sauvage et domestique.... p. 110-111.
( 164) Strabon. Géol(raphie. IV. 4 . .l
59
B. DEDET. J . SA LL ES
sur les autres oppida gardois à la m ême époque : 8,2%
du mobilier à Vié-Cioutat ( 165), 9 à 15 % selon les habitations à Nages 1Il moyen ( 166). Les proportions relatives e ntre les diverses catégories de campaniennes
montrent que la campanienne A domine largement au
milie u du 1er s. comme sur tous les autres gisements du
Languedoc et de la Provence rhodanienne ( 167). Ainsi .
par exemple, dans la salle A de la Maison 1, la campanienne A représente 55,8 %, la B, 17,6 % et le groupe de
la C (Cet imitations) 29 %; dans l'habitation 3, ces
proportions 'sont A : 60,7 %, B : 2 1,4 % et groupe C :
17.8-%.
molette et la nécropole des Colombes à Beaucaire un
vase ovoïde ( 171 ). Parmi cette rareté ambiante, les
exemplaires de l'Ermitage ont donc une importance
relative certaine. Or, ces céramiques sont très abondantes dans le Massif-Central y compris sa partie méridionale qui jouxte les Cévennes ( 172).
Les amphores italiques Dresse! 1 sont particulièrement nombreuses à l' Ermitage. Elles sont très fréquentes également dans les autres gisements du
Languedoc oriental au milieu et dans le troisième quart
du 1er s av. J.-C., à Nages ou à Yié-Cioutat par exemple, et il est impossible de d onner une comparaison statistique globale, les fragments informes n'ayant pas
toujours été conservés à l'Ermitage. Toutefois, la comparaison du nombre des estampilles, les fragments
estampillés ayant été par contre systématiquement
recueillis, donne une indication valable. A ce jour, 29
estampilles sur Dresse) 1sont connues à l'E rmitage. Or,
Vié-Cioutat n'en a liv ré qu' une seule, ainsi que SaintVincent-de-Gaujac et Nages, 7 exemplaires ( 173). Les
29 estampilles de l'Ermitage, s'agissant e n outre de
fouilles peu étendues en comparaison de celles des
autres gisements, mettent bien en évidence la très
grande fréq uence de l'amphore Dresse! 1sur ce site par
rapport au reste du Languedoc oriental ( 174).
Les vases à vernis rouge pompéien, originaires d'Italie, et ceux à pâte grise de la côte catalane sont ici aussi
rares qu'ailleurs, en Languedoc oriental. En revanche,
la céra mique hellénistique à reliefs , originaire d'Ionie,
appelle quelques remarques. Cette production est
extrêmement rare dans la région : absente à Nages
(fouilles 1958- 1974) et à Vié-Cioutat, les gisements de
Beaucaire n'en ont livré qu'un exemplaire (tombe 6des
Marronniers) ( 168), de même que ceux de Nîmes
(tombe du Marché aux Bestiaux) ( 169). C'est dire par
conséq uent l'importance relative des quatre exemplaires de cette catégorie trouvés à l'Ermitage (Maison 1, salle B et Maison 3).
La circulation monétaire de l'Ermitage au milieu et
au troisième quart du rer s. av. J.-C. et sa compara iso n
avec celle d'autres si tes du Languedoc o riental occupés
contemporainement (voir tableau de la fig. 58) ( 175)
appellent quelques remarques.
La céramique celtique importée du Centre de la
Gaule n'est attestée à l'Ermitage que par les fragments
de cinq vases différents qui se répartissent en deux
séries :vases ovoïdes et coupes, tantôt décorés a stralucido, tantôt à la molette (Maison 1, salles A et C). La
proportion de ces vases, faible dans l'absolu, est forte
par rapport a u reste du Languedoc orie ntal. Nages en a
livré dix exemplaires s'échelonnant sur troi s siècles
( 170). Si l'on tient compte e t d e cette durée et de l'extensio n des fouilles de Nages, par rapport à l'Ermitage, la
différence de fréquence est évidente. L'oppidum de YiéCioutat a livré deux fra gments de vase décoré à la
C'est tout d'abord l'importance à l'Ermitage; du
volume de la masse monétaire, e u égard à l'extension
limitée des fouilles par rapport aux a utres sites et qui
témoigne bien de l'intensite des échanges.
Les séries régio nales (monnaies « à la croix )), po tins
régionaux, petits bronzes volques arécomiques, nîmois
à légende Namasat et monna ies à légende Nem Co{)
B. Dedet. La céramique à vernis noir da ns les Ga rrigues .. .. p. !!0.
J.-C. Bessac. R. Bonna ud et M . Py. Prospections ct sondages .... p . 8 1. note 167.
B. Dedet et M. Py. A propos du fa ciès de la campanienne A tardive .. .. p. 115- 126.
B. Dedet. A. Michelozzi. M . Py. C. Raynaud et C. Tendille. Ugernum .... p . 9 1-92.
Voir G. Barruol et G. Sauzade. Une tombe de guerrier à Saint-Laurent-des- Arb res (Gard), dans Re1·ue d'Er. Ligures. XXX V. 1969 ( = Hommage à F. Benoit, Ill. 1972). p. 15-78 et notamme nt p. 64 et 65. fig. 38 à droite. L'appréc iati on de ces auteurs (p. 64. note 1) pour qu i cette céramique
serait «large ment répandue dans Je Midi de la Gaule ... , doit être considérableme nt atténuée po ur ce qui conce rnt· Je Languedoc oriental.
( 170) M. Py. L'oppidum des Castels .... p . 26 1-263.
( 17 1) Pour Vié-Cioutat. publication en cours ; pou r Beaucaire : B. Dedet. A. Miche lozzi et M. Py. La nécropole des Colombes .. .. p . 112.
( 172) Cf. B. Pajot et A. Vernhet. Les civilisations de l'Age du Fer dans les Causses. dans La Préhi.Hoire Française. Il . 1976. p. 6!!7-698 et nota mment p. 694 et 695. fig. 4. A J'exclusion des séries décorées à la molette. originaires du Centre de la Gaule, l'a ire de répartition de ces céramiques
s'éte nd e n Aquitaine et dans le La ng ued oc occidental jusq u'à l'ouest de l'H éra ult (cf. B. Dedet. Les s ites gaulois et leur mobilier en LanguedocRoussillon- Provence. da ns Les Dossiers de I'Archéulugie, 35. 1979. p. 55-66 et nota m ment p. 56-57 et fig. 2; G. Fouet. Vases ga u lois de la région
toulç usaine. dans Ga/lia. XV Ill. 1970. p . 11 -23). Sa fabrication ind igène est pro uvée dans l'A ude par la découverte à La Lagaste de fou rs de pot iers
(G. Rancoule. Ateliers d e potiers et céramique ind igène a u ter s. av. J.-C .. dans RI!\'. A rchéu. de Narbonnaise, Ill. 1970. p . 33-70).
( 173) Pou r Vié-Cioutat. publicatio n en cours; sur Nages. voir M. Py. L'oppidum des Castels .... p. 249 ; pour Saint-Vincent, ma rq ue trouvée en
1968 dans Je dépot oir s.-e. (renseignement J . C ha rmasson).
( 174) Et aussi par rapport à Ensérune, qui a fait l'objet de fou illes infiniment p lus éte ndues que l'Ermitage et qui. en 1955. n'a vait pas livré plus de
24 marques sur amphores Dresse! 1 (cf. J . Ja n noray. Ensérune ... , p. 449. note 5 et p. 450 et 451 ).
( 175) Les chiffres sont calculés su r les bases suivantes: po ur Vié- Cioutat, résultats des fouilles de 1966 à 1979. e n cou rs de publication; pour
Nages. la phase Nages Ill moyen (70-30 av. J .-C.) (M. Py. Etude des trouva illes monétaires .... p. 111 - 14 1) ; pour Amhru.1·swn. J.-L. Fiches. G. Depeyrot et J .-C. M. Richard. Les découvertes monétaires d e l'oppidum d'Amhrussum (Vil let elle. Héra ult). da ns Bull. Emle Antique de Nîmes. 1112- 13. 1976-77-78. p . Il 1- 142 et notamment p. 137- 138; pou r Murviel : J .-C. M . R ichard et P . Soyris. Notes de numisma tique Narbonnaise. Ill.
Les monnaies de l'oppidum du Castellas à Murviel- lès- Montpellier ( Héra ult) ( 1950-1975). dans Re•·. Archéo. de Narbonnaise, 1X. 1976. p. 2 19245 e t notamment p . 234. Pour tous ces g ise ments nous n'avo ns tenu com pte que des mo nnaies lisib les d u 1"' s. a v. J .-C. a ntérieures à Augus te.
( 165)
( 166)
( 167)
( 168)
( 169)
-60
AUX ORIGINES D ' ALÈS
SITES
ERMITAGE
VIE-CIOUTAT
Il ancien
(total30)
(total60)
NAGES
Ill moyen
(total117)
AMBRUSSUM
MURVIEL·LËS-M.
(tota185)
(total 71)
Nombre
MARSEILLE
19
31,66 '1.
9
30'1.
55
47,00 '1.
38
44,70 '1.
35
49,29 '1.
REPUBLIQUE ROMAINE
9
15 '1.
1
3,3'1.
5
4,27%
8
9,41'1.
4
5,63 '1.
ARVERNES
5
îs,33%
1
3,3'1.
2
1,70%
2
2,35 '1.
1
1.40 '1.
AUTRES PEUPLES DE COMATA
5
8,33 '1.
0
0
2
1,70 %
5
5,88,
6
8,45%
MONNAIES A LA CROIX
5
8.33%
7
23,3,
9
7,69,
4
4,70%
3
4,22%
POTINS REGIONAUX
5
8,33,
6
20,
14
11,96,
4
4,70,
4
5,63 'L
VOLQUES ARECOMIQUES
1
1,66%
1
3,3%
12
10,25%
6
7,05 %
5
7,04 'J,
NIMOISES NAMA SATIS
5
8,33 'J,
1
10
8,54%
5
5,88%
3
4,22%
NIMOISES A LEGENDE NEM COL
6
10%
2
3
2,56%
4
4,70%
2
2.81%
CAVALIERS DE LA VALLEE
DU RHONE
0
0
1
3,3%
0
0
0
LYON 40-27 av. J.-C.
0
0
0
0
1
0,85%
1
MONNAIES INDIGËNES DE LA
REGION NARBONNE-BËZIERS
0
0
0
0
0
0
0
.
%
Nombre
Nombre
'1.
セNSE@
6,6%
'1.
Nombre
%
0
Nombre
%
StRIES
0
0
1
1,40%
0
3
4,22 'L
1,17 '1.
1
1,40%
1,17 %
セ@
SAMNAGENSES
0
0
0
DIVERS AUTRES
0
0
1
(AEGAE)
INEDITS ou SANS ATIRIBUTION
0
0
0
0
3,3'1.
0
1
0
0,85%
5,88%
5
(GRËCE IBERIE)
2,56 '1.
2 (potins)
(ANTIBES)
0
3
1
2.35%
4,22%
3
(HISPANIQUES)
0
0
Fig. 58 - Tableau compara tif de la ci rculation monétaire à l'Ermitage et sur d'autres gisements du Languedoc orientaL
monnaies régionales du type monnaies à la croix,
potins et nîmoises à lége nd e Nem Col.
L'originalité la plus grande du monnayage déco uvert
à l'Ermitage réside dans la forte proportion de monna ies de la République romaine ( 15 %) et de la Gaule
Chevelue ( 16,66 %. dont la moitié formée de monnaies
arvernes). Les monnaies de la République romaine
so nt très rares partout ailleurs en Languedoc : 4,27 %à
Nages, 3,3 % à Vié-Cioutat, 5,63 % à Murviel-lèsMontpellier, 9,4 1 % à Amhrussum. mo ins de 10 % à
Ensérume ( 176). Cette rareté concerne également le
numéraire de Gaule Chevelue : 3,3 % à Nages et à Vié-
sont aussi bien représentées à l' Ermitage (36,60 % du
monnayage) qu'ailleurs dans la région (41 % à Nages,
27,05 % à Ambrussum, 23,92 % à Murviel-lèsMontpellier), exception faite de Vié-Cioutat (56,66 %).
Le monnayage massa liète par contre est moins fréquent à l'Ermitage : 31,66 % des monnaies, contre 47 %
à Nages, 44,70 à Ambrussum et 49,29 % à Murviel. Le
cas de Vié-Cioutat, où l'on rencontre une proportion
équivalente de numéraire massaliète qu'à l'Ermitage,
est encore à part. On notera toutefois que ces deux gisements voisins so nt ceux qui fournissent proportionnellement le moins de monnaies massaliètes et le plus d e
( 176) Pour ce dernier, d'après une estimation de M. Py. Etude des trouvaille; monétaires .... p. 152. note 25J.
61
. . セ@
..
B. DEDET. J . SALLES
Gévaudan et l'Auvergne. De ce point de vue, on peut
mettre en parallèle l'Ermitage avec l'oppidum-marché
de La Lagaste, dans la vallée de l'Aude, au pied des
Pyrénées ( 180).
La documentation, à l'Ermitage, montre des
échanges entre deux domaines géographiques : d'une
part, l'Italie et, plus particulièrement, le sud du Latium
et la Campanie (amphores Dresse! 1, céramiques à vernis noir), d'autre part le Massif Central et le centre de la
Gaule (céramique gauloise). La circulation monétaire
souligne bien, quant à elle, l'importance des relations
entre ces deux aires d 'échanges ( 181 ). Les produits
échangés nous échappent, en fait. Les amphores italiques Dresse! 1 impliquent un commerce du vin italien
en direction du Massif Central et du centre de la Celtique où les amphores de ce type sont extrêmement fréquentes à cette époque (182). Ce commerce du vin
italien chez les Gaulois est d'ailleurs bien attesté par les
textes anciens ( 183). Dans l'autre sens, celui des produits draînés vers Rome, nous en sommes réduits aux
conjectures ( l 84) : produits agricoles, bétail, produits
miniers, esclaves ? La prééminence du porc parmi les
vestiges de faune livrés par le gisement, serait-elle, au
moins en partie, une trace de ce commerce des salaisons
gauloises, qui, au dire d e Strabon, inondait Rome et
l'Italie ( 185) '}
Cioutat, 8, 23 % à Ambrusswn et 9,89 %à Murviel-lèsMontpellier. C'est aussi le cas du Languedoc
occidental : Ensérune (6 monnaies de Gaule intérieure
dont aucune arverne) et La Lagaste par exemple ( 177).
Parmi le monnayage de Gaule intérieure, l'importance
relative des monnaies arvernes à l'Ermitage est remarquable ; en effet, cette dernière série n'atteint que des
proportions infimes ailleurs en Languedoc : 3,3% à
Vié-Cioutat, 1,70 % à Nages, 2,35% à Ambrussum et
1,40 % à Murviel-lès-Montpellier.
4.2.5. Conclusion :
la prééminence de la fonction commerciale
Les objets importés, leur quantité par rapport au
reste du Languedoc oriental, en particulier les
amphores italiques, les vases hellénistiques à reliefs, les
céramiques gauloises et la masse monétaire, attestent
l'importance de la fonction commerciale de l'Ermitage.
Ce rôle se manifeste encore plus clairement par comparaison avec l'oppidum de Vié-Cioutat, distant seulement de 10 km mais à l'écart de toute voie de passage
importante, et d'autres gisements contemporains de la
région. Cette activité explique le nombre relativement
élevé des graffiti gallo-grecs ( 178) et l'emploi précoce
pour la région de certaines techniques de construction
et d'aménagement de l'habitat ( 179). Elle met bien en
évidence le rôle d ' itinéraire de transit qu'a dû jouer, a u
milieu du 1er s. av. J.-C. , la vallée du Gardon d'Alès qui,
à tra vers les Cévennes, permet de relier les pays du Languedoc oriental et du Bas-Rhône avec les Causses, le
La d euxi ème agglomération de l'Ermitage naît dans
le deuxième quart du 1er s. av. J.-C. et disparaît brusquement vers 30-20 av. J .-C. (186). Elle s'inscrit donc
entre la fin de la période troublée pour le Languedoc de
( 177) J. J a nnoray. Ensérune. op. c it., p. 406. note 1. Le cas de La Lagaste est cité par M. Py, Etude des trouvai lles monétaires .. .. p. 152.
( 178) A l'Ermitage ont été déco uverts cinq graffiti ga llo-grecs i nc isés a près c ui sson sur vases campan ie ns (maison 1. sa lle B. maison 3. point 7 et
surface) et une inscription sur plaquette d'os (maiso n 5). Or. en La ng uedoc orie ntaL les s ites à l'écart des grandes voies de pa ssage ne livrent pas
(Vié-Cio utat) ou livrent exceptionnellement (Nages :cf. M. Py. Les oppida de Vaunage. Gard,jàuilles 1958-1968. th èse de 3" cycle, Mo ntpe llie r.
1972. dactylogra phi é. p. 105 1. 1exemplaire: L'oppidum des Castels .... p. 127. no\e 165. 1 e xemplaire) de tels documents. Ils sont e n revanc he bea ucoup plus fr équent s contempo ra inement dans les gisements situés sur la gra nde voie de tran sit qu'est le cou loir rhoda nie n : a insi. 24 graffiti ga llogrecs su r céra mique à Beaucaire (cf. B. Dedet. A. Michelozzi. M. Py. C. Raynaud e tC. Tend ille, Ugernum .... passim ) et 13 graffiti gallo-grecs s ur
céramique ct deux su r p lomb à Saint- Vincent de Gaujac (J . Charmass9n. Les inscriptions ga ll o-grecques de G aujac, dans Cahiers Rhodaniens,
.
Xli . 1965. p. 4 1-52.
( 179) C f. supra.
( 180 ) Sit ué s ur le bord de la va llée de l'Aude (commune de Po mas-et-Rouffiac-d ' Aude ). voie de passage importante entre la voie d'Aq uitaine et le
pi ém o nt pyrénée n. La Lagaste est également u n gisement où la quantité d 'objets importés est p roportionnellement très élevée (cf. G. Rancoule.
Ateliers de potie rs .. .. p. 33-34).
( 18 1) J.-B. Col be rt de Beaulieu. Tra ité .... 1. p . 25 1- 252, a mis en garde les archéo logues contre l'erreur qui consi stait à voir dans la présence s ur un
site de m o nna ies émises par des pe uples étrangers. la preuve d e relations commerciales directes e ntre le site et le pe uple émette ur . T o utefois ici.
notre raisonnement repose su r le fa it qu'à l'Ermitage il y a proport ionne llement plus d e monnaies arvernes et de Gaule Centrale que sur les a utres
giseme nts du Langued oc oriental. Eta nt d o nné la situation part iculière de l'Ermitage . dans ce cas précis. les ta u x de représentation des diverses
séries ne sont pas d us au hasard d'une c irculation monétaire générali sée mais bien à des échanges préférent iels q ui découle nt de la voie de trans it.
Par a illeurs. les m o n naies de la Ré publique ro maine ne peuvent êt re considérées comme faisa nt partie d'un trésor étant donnée leur dis persio n
. dans la salle A de la maiso n 1.
( 182) Par exemple. B. Pajot e t A. Vernhet. Les civilisati o ns de l'Age du Fe r .... p. 694. écrive nt à propos du Sud du Massif-Centra l :« Les ampho res
vinaires italiques du t ype Dresse! 1ont vérita hle me nt inondé le marc hé gau lois. Tous les o ppidums des Causses e n livre nt des fragme nts innombra bles ,. : M . Bessou. Etude des \'i!.Hixes de !.a Tène dému1•ens à Roanne.... p. 24. remarque à Roanne:« La seconde m o itié du (<' s. a v. J .-C. conna it·
une in vasion massive d'amphores italiques de moyenne et grand e ta ille .( ... ) On peut quali fier d' énorme la masse e ncombrante des débris volumineux d'amphores à vin».
( 1X3) Ciceron, Pro Fomeio: Athénée. IV . 152. C : « La boisson chez les ric hes gaulois est le vin que l'o n fa it venir d'Italie e t de la chora massaliate
n.
( 184) C f. M. Clave l- Lévêque, Po ur une problématique des cond iti ons économiques de l'imp la ntation romaine dans le Midi gaulois. dans Cah.
/.ig . de Préhist . et d 'Archéo .. 24. 1975. p. 35-75 et nota mme nt p. 48.
( 1!\5) S trabon . Géographie, 1V. 4. 3. traduction F. Lassère. Les Belles Lettres . Paris. 1966. p. 160: les gau lois« sont s i riches en ovins e t en porcins
q u' ils fournissent à profusio n de leurs sa yons et de leurs sala isons non seule me nt les marchés de Rome. mais aussi la plupart de ceu x d'Italie "·
( 1X6) Aucun établisse ment humai n antérieur a ux années 70-80 av. J.-C. n'a ét é repé ré da ns les e nvirons immédiats de l'Ermi ta ge . En re vanc he. des
vestiges d'occupation d u Haut- Empire o nt été trouvés dans la plaine a ll uvia le qui s 'éte nd a u pied du site , act ue llem e nt occupée par la ville d ' Alès
(cf. M. Bruyère. Alès .... p. 15- 16: M . Louis c t A. Bla nc het. Cane Archéofof(iq ue de la Gaule romaine. F. O. R.. Gard. VI II. 194 1. p. 204- 206). Ma is
ces données sont trop fra gm e ntaires pou r perme ttre d'appréhende r la form e e t la fonc tion de ces nouve lles impla ntatio ns.
62
.!.
A UX ORIG I NES D'A L ÈS
l'Ermitage d'Alès appa raît comme très liée a u développement des échanges vers l'intérieur de la Ga ule par la
vallée du Ga rd o n et constitue un témoig nage cla ir des
changements écono miques q ui s'o père nt da ns la région
en fo nctio n des intérêts de la puissa nce ro mai ne.
la décennie 80-70 av. J .-C. (1 87) et l'époque augustéenne. La brièveté même de cette bourgade, où la primauté de la fo nctio n commercia le apparaît claire ment,
sera it-elle la marque d'une volonté étra ngère aux intérêts écono miq ues de la régio n ? En t out état de cause,
B. Dedet
49, rue des Fontaines . 304 20. Ca lvisson
J. Salles
148. impa sse des Abeilles. 301 00, Alès
ANNEXE
ÉTU D E DES RESTES DE FA UNE PROVENAN T D E L'OP PID U M DE L' ERMITAGE A ALÈS (GAR D)
La fa une provena nt de l'o ppidum de l' Ermitage. près d 'Alès (Ga rd) q ui m'a été confiée. est un petit lot de 355 os. d ents e t coq uilla ges.
Le matériel a été recuei lli dans quatre fouilles d iffére ntes : Ma ison 1, sa lle A. Maiso n 1. sa lle B. Ma ison 2et Ma ison 3. L'occupa tio n de ces
maisons se place dans le mil ieu et le troisième q uart du («s. avant J .-C.
Les espèces d éte rminées sont les suivantes :
Carn ivores : Chien Canil· f amiliaris-Lin.
Rongeurs : La pi n de garenne Or_rcwlal(us cunniculus Huxleyi
Mulot Mustela s_r/l•estris- Lin.
Ongulés
C hèvre Capra hirc us-Lin.
Mo uto n Ovis aries-Lin.
Bœ uf Bos taurus-Lin.
Po rc Sus do mesti<·us- Lin.
Sa ng lier '! Sus scrofa-Lin '!
Oiseaux galliformes : Perd rix Cacahis (ruf'a :')- Lin.
Po ule Ga/lina
Passerea u : Un passereau indétermi né.
Poisson : Indétermi né.
Co4uillages : Coquille Sa int-J acques Pecten j acohaeu.ç
Huître Ostrea edulis
La fa une. dans son ensemble . se présente a insi.
( 1!:!7) Sur les tro ub les qui ont a ffecté la région a u cours de ce tte période, voir G. Ba rruol. Ln pe uples préromaim du sud -est de fa Gaule, Re v.
Archéo. de Narho nnaise, Supllléme /11 1, 1969 . p . 169- 170. et C. Goud ineau, La Gaule tra nsa lpine. da ns Rome et fa ('()nqu ête du Monde méditerranéen, !. Genèse d 'un empire. P. U. F.. No uvelle C lio. 1978. p. 679-699 et notam me nt p. 69 1.
63
P. CO L U MEA U
Tableau 1 - 93 Indi vidus
ES PËCES
Mouton / Chèvre
A
J
TJ
4
lnd .
T
%
21
22.58
7
7.53
36
38.71
Il
6
Chèvre
5
2
Suidés
14
20
Bœuf
3
5
8
X.60
Ce rf
1
1
2
2. 15
C hien
3
1
4
4,30
2
Lapin de gare nne
Mulot
1
1
1
1.09
1
1
1.09
Poule
1
1
1.09
Perd rix
1
1
1.09
Pa,sereau
1
1
1.09
Poisson
1
1
1.09
Pecten jacobaeus
6
6
6.45
Os trea edulis
3
3
3,23
= 30.1 1 l'(
Les suid és sont les plus no mbre ux : 36 individus ont pu être déterminés. Pa r mi e u x,la plu s grande partie es t composée d e mâles : 15 individus o nt pu être reconnus com me des m;iles. po ur seulement deux feme lles. dont une jeune et une adulte. Po urquoi tant de mâles'! S' il s'agit de sangliers. il est coutumier que les c hasseur; s'effo rcent de prendre des mâles plutôt que d es femelles. Les mesures prises sur les dents des mandibules
indiquent qu'i l s'agi t plutôt de porcs d omestiques. leur doma ine de variation éta nt éloigné de celui du sa ng lier actuel ( 188) :
Tableau Il : Mesu res d es dents infé rieures ( 189)
nbr
4
4
3
ERM ITAGE
Pm2
Pm 3
Pm4
D MD m
8.45
var.
8.00/ 9.00
DMD m '!
DV I. m 4.35
var.
3.90/ 4.90
DVL
DMD rn 10.45
va r . 10
DVL m 6.37
DMDm 12.2
va r. 10.8 / 12.9
D VL m 7.!!3
3
Ml
SA GLIER A C TUEL
D MD rn 14.95
D VI. rn 10.45
var.
.
9.40 11 .30
va r. 5.55! 6.35
/ 10.7
DMD
va r . 12. 10 12.70
var. 5.4 1 6.9
DVL
var.
DMD
va r. 13.55 14.40
var.
6.5 1 9.00
7.25 , 8. 10
DVL?
var. 14.7 / 15.2
DMD
var. 15.60 16.55
var. 10
DV L
var. 12. 10 12.50
/ Il
S'agissant plutô t de po rcs domest iques. l'a bo ndance de mâles adultes et jeunes s'explique par l'âge a uq uel ils sont abatt us :comme le montre le Tablea u Ill. 55.56 % d e porcs sont des jeu nes. a ba tt us entre 18 mois et 2 ans. c'est-à-dire à un âge où le rappo rt entre le poids d e l'an imal et la
qua lit é de la viande est le pl us sa tis fai sa nt.
Tableau Ill : Age des animaux en fo nction des espèces
ES P ËCES
%E
CC· F
TJ
r; E
''i F
T
6
28.57
!U I
4
19,05
5.41
21
2
28.57
2.70
18.92
20
55.56
27.03
2
5.56
2.70
36
37.50
4.05
5
62.50
6,76
8
50
1.35
1
50
1.35
2
A
% E
%F
J
Il
52.38
14.86
5
71.43
6,76
Porc
14
38.89
Bœuf
3
Cerf
1
Mouto n C hèvre
Chèvre
7
(1 88) D'a près L. J ourdan. La.fàune dt' la Bourse à Marseille. C. N. R.S .. 1976.
( 189) Abréviat ions utilisées : nb r: nombre de dents mesurées : 1) MD : diamètre mésio-distal: ))V L : dia mètre vcst ibulo-lingua 1: rn : moyenne des
mesures prises : var. : va riations des dimensio ns. d'un ind ivid u à l'autre.
64
AUX OR IGI NES D'ALÈS
D'autre part. les femelles peuvent être tuées plus âgées. afin de pou voir pro duire plus de portées. La fai ble fréquence d e porcs tués très
jeunes. 56 <fé de l'espèce. ind ique peu t-êt re un é levage disposa nt d'une nourriture suffisante. JI n'est pa ' ョ←」セウ。ゥ
イ 」@ d e limiter J'ampleur du chcptd en
sacrifiant des animaux t rop ー・エ
ゥエセN@
Le mouton et la c hèvre soo t également hien re présen tés. Ils viennent j uste au-dessous du porc. avec JO. J I <ï d e la faune. Ces deux ・ウー│」セ@
sont difficiles à différencier ostéologiqucment. Il apparaît to utefois q u'c lles so nt toutes deux présentes. Le nombre de chèvres indiq ue les individus
dont J'espèce a pu être différenciée. Il peut donc セ ᄋ・ョ@
tro uver d 'autres dans la rub rique mouton-chèvre. mais il est remarquable que chet cette
espèce. le> adultes l'emporte nt large ment sur les jeunes qui ne re prése ntent que 28.57 l'(. des chèvres a battues . Le bon rendement en lait d'une chèvre . par ra pport à une brebis peut en être la cause. l'éleve ur n'abattant que les a nimau x dont il n'a ー。セ@
besoin.
Le mouton chèv re connaît un sort un peu différent. J'aba ttage des animaux est plus équilibré: la moitié environ est tuée adu lte. le tiers
jeune (rntre 6-8 mois ct 2 ans). un c inqu icmc t rès jeune. entre 0 ct 6 moi>. plus probablement vers 5-6 mois . Le mouton 」セエ@
considéré plus comme un
animal d e boucherie que la c hèvre . mais d'une manière un pe u différente de celle du porc.
qui
Le relatif petit nombre de bœufs déterminés 1è nd son analyse délica te : la prédominance d'animaux jeunes surprend c he7 une ・セー│」@
peut rendre d'aussi grands se rvices e n agriculture. que cc soit comme bête de somme pour les mâles. ou pa r la productio n de lait d es femelles . san>
négliger l'apport de fumure. Les 62.50 l'( de ャ G セウー│」・@
aba ttus jeunes laissent entrevoir qu'il était 。オセウゥ@
considéré com me animal de bo uc herie.
Le rappo rt en tre Je nombre d'individus d e c haque espèce e t セッ
ョ@
re nd ement en via nd e étaye cette de rnière hypothèse :
Ta blea u IV (190)
-ESPÈCES
bre
POIDS (kg)
l'( PO ID S
1
M outon Chèvre
28
560
11 .9 7
Porc
36
2.520
53.85
Bœuf
TOïAL
8
1.600
72
4.680
34. 19
100
Le tableau IV montre que le mouton c t la chèvre . malgré leur nombre . n'on\ pa s une importance alimentaire 」ッョウ
ゥ 、セイ。「ャ」N@
La première
place est occupée par le po rc qui représe nte la moitié de la viande . Le bœuf. par contre . dépasse légèrement le エ ゥ」イセ
N@ alors qu'il ne compte que pour
8.6 r'c d e la fa une d'après le nombre d'individus. Avec à pe i ne 12 1/( de la viande. Je mouto n ct la chèvre n'occ upen t plus <.J u'unc place d 'a ppoi nt. au
sein d'une alimentation basée su rtout セオイ@
J'élevage du po rc.
Les restes animaux ont été recueillis dans quatre salles ou maisons diffé rentes. L'abondance des trouvailles varie consid é ra ble ment de l'une
à l'autre. La salle B de la M aison 1. la plus récente. n'a Ji, ré que J7 os c t dents permettant de déterminer 16 ind i' id us qui sc rapportent aux e>pèccs
SlllVantCS :
Maison 1. salle B. fin du t roisième quart du J« セ N。|
ᄋ@ ..J. -C.
16 indi\idu>
ES P ÈCES
A
J
rJ
lnd .
1
1
Mou ton Chèvre
4
Chèvre
1
Porc
1
J
-1
Bœuf
1
1
2
Cerf
1
2
1
7
1
1
Ostrca cdulis
1
1
1
La salle A de la Mai so n 1 a livré 192 os . dent s ct coquillages. 45 ind i' id mont pul:t re 、セエ・イュゥョ←LN@
so n 1. sa lle A. milie u et tro isième quart du J« s av. J. -C.
appa rte na nt au xe pèccs sui' a ntc' : Ma i-
( 190) Le rendeme nt des animaux n'étant pas disce rnable . je m c reporte aux calcul> deL. J ourdan. l.afawl<' de la Boune. op. cil .. qui rep rend les
rendements actuels d'animaux d e petite taille : bœuf 200 kg. porc 70 kg. mouton ct c hèvre 20 kg.
65
P. COL UMEAU
45 ind ivid us
TJ
A
J
Mouton / C hèvre
5
2
C hèvre
1
1
Porc
8
Il
Bœuf
1
2
Chie n
1
ESPÈCES
l nd.
2
%
T
9
1
20
2
4.44
20
44.44
3
6.66
1
2. 22
Lapin de garenne
1
1
2. 22
Passerea u
1
1
2,22
Mulot
1
1
2.22
Pecten jacoba.
5
2
5
11. 11
2
4.44
Ostrea edulis
La Maison 2. dat ée elle aussi du milieu et du t ro isi ème quart du 1"' s. av. J .-C. a ét é la pl us pau vre en fa une: 28 os. dents et coqu illages ont été
mis a u jour; j'ai pu d éte rminer 10 individus :
10 individus
ESPÈCES
A
Mo uton / Chèvre
1
Chèvre
1
-
J
TJ
T
l nd.
1
1
Po rc
1
1
Bœuf
1
1
2
2
2
La Ma ison 3 a livré 100 os. dents et coquillages. Maison 3. milieu et troisième qua rt du J« s. a v. J.-C.
22 ind ivid us
ES P ÈCES
A
J
TJ
Mouto n1Chèvre
1
2
1
C hèvre
2
Porc
4
Bœuf
Chie n
1
Cerf
5
lnd .
1
T
%
4
18.18
2
9.09
10
45.45
1
1
4.54
1
2
9.09
1
4.54
1
Pe rdrix
1
1
4.54
Po ule
1
1
4.54
1
1
1
1
Chien
1
1
Poisson
Pecten jacob.
Les diffé rences q ui affecte nt les fréque nces des espèces d'une cabane à l'autre ne peuvent pas être lues avec rigueur. e u égard a u petit nombre
d'individus pris e n com pte qui interdit t oute inte rp rétat io n statistique. Pour tenter de pallier cet inconvénient. il est intéressant de compare r la
fau ne de l'Ermitage avec celle. beaucoup plus abondante. de l'oppidum de Nages (191) pour la période correspondante . c'est-à -dire Nages Ill
Final.
( 19 1) Phili ppe Columcau . Il. /.a .faune, in. M. P y. L'oppidum ,/es Castels à Naf?I!S (Gard) - Fouilles /958 à /974. XXXV<supplément à Ga/lia.
Paris. I97X.
66
AU X O RIG INES D'A L ÈS
200 individ us
ESPÈC ES
A
J
TJ
T
%
Mouton 1Chèvre
25
36
25
86
Suid és
Il
16
7
34
17
Bœuf
8
9
4
21
10.5
4
Chien
Cerf
13
Lapin de garenne
43
4
2
6
19
9.5
8,5
12
5
17
Oiseau gallif.
3
3
6
3
Autres oiseaux
3
3
6
3
Coquillages
6
1
7
3.5
Les espèces sont les mêmes. excepté q ue le te rme« suidés» regroupe le porc et le sanglier. sa ns qu'il ait été possible de les d istingue r. La proportion de sangliers y est toutefois fa ible.
Les fréque nces des espèces les unes par rapport a ux a utres sont à Nages différentes de celles de l'Er mitage. Le mouton et la c hèvre domi ne nt
nettement . avec u n peu plus de 40 %. s uivis par les suid és, ma is de très loin. Le bœuf est un peu plus fréquent à Nages. Le ce rf y est bie n mieu x représenté, sa fréquence éta nt voisine de celle du bœuf à l' Ermitage. En fonct ion du poids de via nde. les espèces se répartissent comme s uit :
ES P ÈCES
Nb re
PO IDS (kg)
% POIDS
20.72
Mouto n / Chèvre
86
1. 720
Suidés
34
2. 380
28.67
Bœ uf
21
4. 200
50.60
141
8.300
TOTAL
100
L'o rd re d 'importance des espèces n'est p lus le mê me . Le mo uton et la chèvre représentent un cinquième de la viande. les s uid és un peu p lus
du qua rt et le bœ uf qui est. e n nombre d 'i ndivid us. le plus rare. a pporte. étant le plus lourd . la moitié d e la via nde.
Là e ncore, des différences t rès nettes e xiste nt e ntre la fa u ne de Nages III Fi nal et celle de l'Erm itage. Si le mo uton et la c hèvre sont p lus
a bo nd a nts à Nages, ils reste nt cependant à la de rnière place. le bœ uf éta nt la base des ressou rces en viande. a lors que c'est le porc qui l'est à l' Ermitage.
A quoi ce la pe ut-il être dû ? Il est diffici le de répo ndre à cette q uestion, s i ce n'est en metta nt e n ava nt la situatio n géogra phiq ue de Nages.
site e nto uré de p la ines. près d e Nîmes. et celle de l'oppidu m de l' Ermitage, près d'Al ès. q ui se t rouve aux contreforts des Céve nnes. Strabon.
Géogra phie. 1V. 3. s igna le q ue les habitants de la Gaule o nt une gra nd e qua ntité de porcins. très sa uvages. d ont ils t irent des sa la isons ré putéesj usqu'e n Ita lie. Ce texte correspond a ssez a vec ce qui a pu être retro uvé à l'Ermitage. Un élevage de moutons et de chèvres qu i a u ne place d'appoint.
des bœ ufs q ui. e n partie tra vaille nt, e n partie fournisse nt de la via nde, de la vo laille. u n pe u d e pêche (o u beaucoup. nous ne po uvons savoir. ca r les
restes d e poisson éta nt fragiles et d e petite taille. passe nt souvent inaperç us ).
La c hasse doit déjà être un plaisir plus qu'une nécessité éco no miq ue, d e même q ue la conso mmatio n de coq uilla ges marins qui appa raisse nt.
da ns une stati on a ussi élo ignée de la me r. à une période e ncore ha ute. com me un lu xe su rpre nant. La conso mma t ion de produits reche rchés. sans
d o ute onéreux. n'est pas le fai t ic i d' u n ha bitat ga llo-ro ma in forte me nt impla nté da ns l'agric ult ure d'un d omaine. mais de demeures indigènes pl us
sommaires. en tout ca s bie n mo ins luxue uses.
La seule tache sombre de ce ta bleau est le petit no mbre d' individ us déte rminés. lié au caractère très ponctuel des fo uilles. La si tuat io n de ce
gisement, e u égard a u x s ites connus plus au s ud. rend son étude passionnante. Il mérite rait d 'être explo ité plus largement. afin de pouvoir j et er
que lq ues lumières su r une économie pa rticulière. mi mo ntagnard e. mi d e plai ne. a u x influe nces indigènes et extérieures sans d oute mu lti ples.
P. Columeau
La Grande Ba stide. 13970 La Barque
67