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CATHOLIQUES ET PflOTESTflflTS EH IiflflGUEDOC A lift VEILLE DES GUERRES CIVILES (1560)

D'APRÈS UN DOCUMENT INÉDIT

La situation en 1560 et la mission du comte de Villars. — La commission judiciaire du parlement de Toulouse. Ses opérations : à Nîmes; à Montpellier; à Pézenas; à Mauguio; à Anduze; à Aiguesmortes ; à Saint-Geniès ; à Gignac; à Saint-Thibéry et Florensac; à Montagnac et Aspiran; à Aubais et Aiguesvives; à Annonay et Chalençons; en d'autres localités. — Conclusions.

La situation en 1560 et la mission du comte de Villars

L'édit d'Écouen, signé par Henri II, un mois avant sa mort tragique, le 2 juin 1559, avait singulièrement aggravé la procédure répressive de l'hérésie protestante; elle devenait désormais un crime de droit commun; les juges civils et même les simples officiers de police étaient seuls chargés, à l'exclusion de toute autorité ou personne ecclésiastique, de punir les fauteurs d'assemblées ou conventicules, en convoquant, si c'était nécessaire « pour courir sus aux coupables, le ban et l'arrière-ban, les prévôts, les maréchaux et les archers ».

Lucien Romier a expliqué comment, des excès même que ne manqua pas de provoquer partout l'application de l'édit d'Écouen, allait en quelque sorte se dégager la formule d'une certaine liberté de conscience qui n'admettra pas cependant la liberté du culte1. Amnistie aux fidèles, mort aux predicants, tel va être le mot d'ordre généralement adopté par ceux qui seront chargés de traduire dans les faits les idées de tolérance de Catherine de Médicis et de Michel de l'Hospital. Les édits d'Amboise et de Romorantin (9 mars et mai 1560) accordaient bien pour le passé un pardon général, mais à la condition que tous les sujets du roi vécussent désormais en bons catholiques; étaient formellement exceptés du pardon les predicants et les conspirateurs; en pratique, les assemblées privées furent tolérées, mais il ne fut pas possible d'établir un règlement pour les assemblées publiques qui, en principe, restaient interdites. Si la liberté de conscience individuelle paraissait ressortir des édits d'Amboise et de Romorantin, la liberté du