Projet de plan national d’action pour la conservation des pies-grièches (Lanius sp.)

Quatre espèces de pies-grièches sont concernées par ce plan national d’actions :

- la pie-grièche à tête rousse, liée à des climats de type méditerranéen ou supra-méditerranéen, fréquente les plaines et les régions collinéennes sèches et bien exposées et est presque strictement insectivore. En 1994, la population nicheuse de France a été grossièrement estimée à environ 10 000 couples. Depuis cette époque, la régression a continué surtout dans le quart nord-est du pays, ainsi qu’en Provence ou ne subsistent plus que 40 à 80 couples.

- la pie-grièche grise, s’est bien adaptée à des paysages semi-ouverts marqués par une agriculture extensive, de type polyculture-élevage. Plus grande que ses congénères et dotée d’un bec plus puissant, cette pie-grièche capture non seulement beaucoup d’insectes, mais également une forte proportion de petits vertébrés parmi lesquels les campagnols. Le bastion actuel se situe dans le Massif central, notamment en Auvergne. Estimation de la population française en 2009 : entre 550 et 1250 couples.

- la pie-grièche méridionale est typique des milieux méditerranéens semi-ouverts. Son spectre de prédation est assez ouvert, allant des arthropodes (surtout insectes) jusqu’aux micro-vertébrés. Visible en France toute l’année. En hiver, certaines femelles fréquentent vraisemblablement des zones plus marginales, non occupées en période de reproduction. En régression sensible depuis une quinzaine d’années, la population actuelle de cette espèce méridionale est probablement comprise entre 650 et 1150 couples.

- la pie-grièche a poitrine rose s’est bien adaptée à une agriculture présentant une mosaïque de petites parcelles. Les proies, surtout prélevées au sol, sont principalement des insectes, mais les ressources alimentaires adéquates y sont sans doute devenues insuffisantes en raison des traitements chimiques et de la régression des milieux herbacés. Actuellement, seules deux petites colonies totalisant souvent moins de 20 couples en tout (17 en 2010, 16 en 2011, 20 en 2012) subsistent en France et plus précisément en Languedoc.

Les aires de répartition et les populations des quatre espèces de pies-grièches concernées par ce plan d’action sont toutes en forte régression en France. Les raisons, bien que multifactorielles, sont sans aucun doute largement liées aux modifications des pratiques agricoles qui, depuis le début des années 1960, ont profondément transformé et simplifié le paysage rural.

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