La diffusion
des amphores massaliètes
dans les Garrigues
du Languedoc oriental,
les Cévennes et la Lozère
Bernard DEDET
*
Prospections et fouilles fournissent un inventaire de 52 gisements ayant livré des fragments d'amphores
massaliètes, groupés pour la très grande majorité dans les Garrigues; aucun n'a été repéré dans la montagne
cévenole et un seul en Lozère où pourtant les céramiques filles méditerranéennes ont pénétré sur plusieurs
sites. Les seules données chiffrées concernent la période du VIe au IVe s. av. J.-c. et paraissent indiquer une
raréfaction progressive du sud vers le nord.
Mors-clés: amphores massalièles, Languedoc oriental, Cévennes, commerce, Age du fer.
Prospecting and excavating
have yielded a list of 52 sites
where fragments of Massaliote
amphorae were found, for the
most part located in the Garrigues ; none have beeen found
in the Cévennes mountains and
only one in Lozère, ev en
though flne Mediterranean pottery has penetrated into several
sites. The only counting data
concern the period from the
VIth to the IVlh century B.e.
and appear to indicate an increasing scarcity from south to
north.
Keys words : Massaliote amphorae, east Languedoc. Cévennes,
trade, Iron Age.
Etudes Massaliètes, 2 (1990), pp. 87-97
B.DEDET
88
TI
Contexte géographique
et chronologique
A
cheval sur la bordure méridionale du Massif
Central et le Languedoc, le secteur géographique considéré ici n'a pas d'unité. Il comprend des régions aussi différentes que, du sud-est au nord-ouest, les Garrigues du
Languedoc oriental formées de bas-plateaux calcaires
alternant avec des vallées larges ou très encaissées et des
bassins, les montagnes cévenoles, calcaires et surtout cris-
.
\
\
tallines, dont la ligne faîtière culmine à 1 702 m d'altitude
et s'abaisse entre 800 et 1 000 m à plusieurs cols, les
Grands-Causses (Blandas, Noir, Méjean, Sauveterre et
leurs annexes), hauts plateaux calcaires s'étageant de 600
à plus de 1 200 m d'altitude et séparés par des gorges profondes de 400 à 600 m; enfin les hauts plateaux cristallins de la Margeride et de l'Aubrac entre 1 000 et 1 500 m
d'altitude. Mais l'inventaire des découvertes d'amphore
massaliète dans cet ensemble disparate offre un grand
intérêt : il permet de présenter le commerce massaliète
dans la partie méridionale du Massif Central et au-delà, à
partir du Languedoc oriental, et d'en mesurer l'importance ; grâce à lui on pourra aussi être mieux à même d'apprécier les raisons de la présence de ces importations mas-
.
\
\
10
20
LE LANGUEDOC ORIENTAL, LES CEVENNES ET LA LOZERE
saliètes dans les Garrigues languedociennes et éventuellement de noter le rôle de relais vers l'arrière-pays montagneux que cette région, de par sa situation géographique,
est susceptible de jouer.
Pour cet ensemble de contrées, le dernier inventaire
effectué, celui de F. Benoit en 1965, ne comportait que
cinq sites ayant livré des tessons d'amphore massaliète
(Benoit 1965, 186). L'enquête à laquelle je me suis livré
permet de multiplier ce chiffre par plus de dix : aujourd'hui c'est à un total de 52 gisements connus que nous
aboutissons (1).
La liste, donnée ici dans le paragraphe 4, est certes
provisoire; mais surtout cet inventaire est loin d'être satisfaisant à plus d'un titre. Pour la plupart des gisements, les
documents proviennent de prospection de surface. Parfois
il s'agit de fouilles anciennes. Dans les deux cas, les éléments de datation extrinsèques à l'amphore massaliète
manquent ou sont peu précis. Il est impossible aussi d'évaluer la proportion de ces amphores par rapport aux autres
1
Garrigues du Languedoc oriental, Cévennes, Grands Causses.
Cercles noirs : gisements ayant livré de l'amphore massaliète ;
cercles blancs : gisements sans amphore massaliète mais avec
une ou plusieurs autres catégories d'objets importés de la
Méditerranée entre le Vie et le Ile s. av.
croix: gisements
du Vie au Ile s. av. J.
dépourvus de toute importation méditerranéenne. Département de l'Hérault - 1 : Le Lebous (SaintMathieu-de-Tréviers). 2 : Montmel (Saint-Bauzille de Montmel).
3 : Rocher du Causse (Claret). Département du Gard - 4 : Plan
de la Tour (Gailhan). 5 : Glaizes (Fontanès). 6 : Les Gravenasses
(Combas). 7 : La Jouffe (Montmirat). 8 : Roucaute (Puechredon).
9 : Mus (Sauve). 10 : Grotte de Saint-Vérédème (Sanilhac-etSagriès). 11 : La Madeleine (Tornac). 12 : Grand-Ranc
(Boucoiran). 13 : Grand Coumers (Sauzet). 14 : tumulus des
Parties 3 (Saint-Géniès-de-Malgoirès). 15 : Grotte de SerreVignaud (Saint-Géniès-de-Malgoirès). 16 : Serre-de-Brienne
(Brignon). 17 : Roquepénate (Saint-Chaptes). 18 : Estauzen (La
Calmette). セ 9 : Castelvielh (Sainte-Anastasie). 20 : Castellas de
Russan (Sainte-Anastasie). 21 : Paradas de Raymonde (Collias).
22 : Grotte Suspendue (Collias). 23 : Le Puech (Cendras). 24
L'Ermitage (Alès). 25 : Vié-Cioutat (Mons). 26 : La Murallasse
(Euzet-les-Bains). 27 : Roc-dau-Jas (Belvezet). 28 : Labaume Il
(Serviès-eHabaume). 29 : Baume Remose 1 (Saint-Quentin-IaPoterie). 30 : Montaigu (Saint-Victor-Ies-Oules). 31 : Source
d'Eure (Uzès). 32 : La Montagne (Uzès). 33 : Bornègre (SaintMaximin). 34 : San-Peyre (Bouquet). 35 : grotte Louard
(Tharaux). 36 : petite grotte face aux Fées (Tharaux). 37 : grotte
du Hasard (Tharaux). 38 : grotte des Fées (Tharaux). 39 : grotte
du Noyer (Tharaux). 40 : Grotte Il de Théris (Méjanes-le-C1ap).
41 : Grotte du Soulié ou de la Bruge (Montclus). 42 : Les
Combèzes (Saint-André-de-Roquepertuis). 43 : Les Barbes
(Saint-Laurent-de-Carnols). 44 : Les Bouzigues (Saint-Laurent-deCarnols). 45 : Castel de la Fontaine-aux-Loups (Bagnols-surCèze). 46 : Haut-Castel (Bagnols-sur-Cèze). 47 : Lombren
(Vénéjan). 48 : Saint-Pierre-de-Castres (Tresques). 49 : SaintVincent (Gaujac). 50
Saint-Maur (Montfaucon). 51
Roquemaure. Département de la Lozère - 52 : Moissac-ValléeFrançaise. 53 : Aures (Gatuzières). 54 : La Rode (Hures-IaParade). 55 : Grotte de la Caxe (Les Vignes). 56 : Casseduc
(Saint-Georges de Lévéjac). 57 : Roc de la Fare (Laval du Tarn).
58 : Grotte Guiraud (Sainte-Enimie). 59 : Grotte du Bac (SainteEnimie). 60 : Clapio (Banassac). 61 : Puech de Las Cours
(Palhers).
-c.
89
catégories de vases. Par ailleurs, de par la faiblesse des
échantillonnages, les formes de ces amphores - et en
particulier des bords - ne peuvent être connues. Une
dizaine de sites seulement ont fait l'objet de sondages ou
de fouilles étendues fournissant une documentation datée
(plus ou moins précisément) et abondante ; mais aucun ne
présente une stratigraphie couvrant l'ensemble de la durée
de production de l'amphore massaliète et permettant de
discerner les évolutions quantitatives et qualitatives en un
même lieu. Au contraire, chacun d'eux n'intéresse guère
plus d'un siècle à un siècle et demi. Au demeurant ces
sites sont mal répartis : presque tous concernent le Ve ou
le début du IVe s. ; un seul, chaque fois, pour la fin du VIe
et la seconde moitié du IVe s. ; aucun pour le Ille et le Ile s.
Malgré ces lacunes, la documentation disponible
permettra d'aborder les questions de répartition générale
de l'amphore massaliète dans l'aire géographique prise en
compte, ainsi que les données quantitatives et typologiques dans les ensembles chronologiques connus.
Répartition générale
J.-c. ;
De la carte générale des sites occupés entre la fin
du VIe et la première moitié du Ile s. et des découvertes
d'amphore massaliète (fig. 1), plusieurs constatations ressortent.
Dans les Garrigues du Languedoc oriental les gisements ayant livré des tessons d'amphore massaliète sont
nombreux : cinquante habitats et une tombe qui se répartissent à peu près régulièrement dans les différentes
micro-régions depuis la plaine littorale et le Rhône jusqu'au contact des Cévennes (Ermitage d'Alès, Tornac) et
même à quelques kilomètres à l'intérieur du massif montagneux (Le Puech à Cendras). En fait, pour les Ve et IVe s.,
tous les gisements des Garrigues, sauf exceptions dues à
une documentation trop réduite, contiennent de l'amphore
massaliète. La carte des sites et celle des découvertes de
ce type de document se confondent pour cette période. La
question reste cependant en suspens pour le début et la fin
de la production de ces amphores. En effet des niveaux
datables de l'extrême fin du VIe s. ont été fouillés sur un
seul habitat, celui de la Jouffe (fig. 1, nO 7) ; l'amphore
massaliète y est présente. Mais en l'absence d'autres gisements de cette époque repérés ou fouillés dans les
Garrigues, l'importance de la diffusion au début de la production reste à préciser. Il en va de même pour la fin de
celle-ci car aucun site n'est connu pour les Ille et Ile s.
Aucune découverte d'amphore massaliète n'a été
signalée à ce jour dans la montagne cévenole, en dehors
de sa bordure méridionale (fig. 1, nO 23, Le Puech) et des
B.DEDET
90
Datation
fin Vie s.
500-475/450
Sites
% 1 toto tessons
% 1 toto tessons
% 1 toto tessons
d'amphores
de cér. fines
La Jouffe A.M.
1,9
66,6
1,9
La Jouffe I.M.
0,1
3,7
0,1
Gailhan
45,5
91,5
91,1
500-450
La Jouffe
24,9
88,7
34,8
500-450
Les Bouzigues A.M.
6,8
76,1
7,5
Les Bouziques I.M.
0,2
2,3
475/450-425
Gailhan
38,3
96,1
vers 425
Gailhan
24,4
98,5
66,4
450-400
La Jouffe
25,3
93,2
36,7
450-400
Vié-Cioutat
10,5
99,6
11,8
450-400
Bornègre
3
86,9
3,1
450-400
Les Barbes
1,1
89,1
1,2
26,5
66,4
425-400
Gailhan
17,4
98,5
fin Ve s.
Tornac
12,6
96,1
14,5
vers 400
La Jouffe
10,7
97,6
13,6
400-350
La Jouffe
10,7
96,1
15,1
400-350
Gailhan
9
98,5
14,5
400-350
Vié-Cioutat
8,6
93,1
9,6
400-350
Tornac
20,9
98,3
26,7
350-300
Castelvielh
12,9
96,3
17,2
habitats de contact avec les Garrigues (fig. 1, nO Il,
Tornac, et nO 24, l'Ermitage). Mais au demeurant la
Protohistoire des Cévennes est fort mal connue, un seul
habitat du milieu de l'Age du fer - d'ailleurs dépourvu
d'amphore massaliète comme de toute autre importation
méditerranéenne - étant repéré à ce jour (fig. 1, nO 52,
Moissac-Vallée-Française).
Dans les Grands Causses gardois et lozériens, un
seul habitat, Aures à Gatuzières (fig. 1, nO 53) a livré de
l'amphore massaliète, en association avec de la céramique
grise monochrome et pseudo-ionienne du Ve s. Sa situation est particulière, au sud du Causse Méjean, non loin du
col de Perjuret qui forme un isthme assurant une liaison
facile avec les Cévennes. Et cette catégorie d'amphore est
absente des autres habitats de cette région contemporains
de sa production (fig. l, nO 54 à 61) :
- habitat de hauteur de la Rode (Hures-La Parade), fin du
premier et deuxième Ages du fer (Barruol 1969,415) ;
- grotte de la Caxe (Les Vignes), Ve S. (Fages 1981,
32-39) ;
- éperon barré de Casseduc (Saint-Georges-Lévéjac), premier Age du fer et début du second (Gallet de Santerre
1966,483);
- habitat de hauteur du Roc de la Fare (Laval-du-Tarn),
Ve-IVe S. jusqu'au milieu du 1er S. av. J.-C. (Soutou
1962);
- couche III de la Grotte Guiraud (Sainte-Enimie),
Vle-Ve S. (Morel 1964, 120-122);
- grotte du Bac (Sainte-Enimie), milieu de l'Age du fer
(Morel 1964, 124) ;
2
Tableau synoptique des proportions
globales de fragments d'amphore
massaliète par grandes phases chronologiques sur plusieurs gisements
des Garrigues du Languedoc oriental
et des Cévennes.
- habitat de Clapio (Banassac), premier Age du fer et
début du second (fouille en cours de G. Fages);
- oppidum du Puech de Las Cours (Palhers), IVe s.
(Thomas-Beeching 1979).
Est-ce à dire qu'excepté Aures, situé à proximité
d'une voie naturelle vers le Languedoc oriental, la Lozère
se trouvait en dehors de l'aire d'extension du commerce
massaliète ? En vérité non. Si plusieurs des habitats lozériens du milieu de l'Age du fer repérés ou fouillés n'ont
livré aucune importation méditerranéenne (La Rode, La
Caxe, Casseduc, Roc de la Fare, Clapio), d'autres ont en
revanche reçu de petits objets ou de la vaisselle fine en
provenance de Marseille et de son domaine, ou de régions
plus lointaines : Puech de Las Cours avec une kylix à
figures rouges du type Pecio deI Sec (deuxième quart du
IVe s.) (Pallarès Salvador 1972, 300-304), deux oboles de
Marseille à tête d'Apollon et roue pointée à légende MA,
dont une au moins datable du IVe S. par son poids et son
style; Grotte Guiraud (<< un fragment d'attique à figures
noires et d'assez nombreux tessons de céramique grise dite
phocéenne à décor ondé» selon Morel 1964, 122) ; Grotte du Bac (<< céramique grise à décor ondé de type phocéen » selon Morel 1964, 124). On ajoutera à cette liste la
coupe carénée grise monochrome découverte dans le dolmen de Chapieu (commune de Lanuéjols, près de Mende
(Hugues 1957). Au demeurant la partie occidentale des
Grands Causses, dans le département de l'Aveyron, à la
même latitude, a reçu des importations d'amphore massaliète, accompagnées de céramiques grises phocéennes et
pseudo-ioniennes, le tout en faible quantité toutefois
Granède à Millau, Villaret à Veyreau.
LE LA GUEDOC ORIE TAL, LES CEVE
ES ET LA LOZERE
En tenant compte de toutes ces données, la nature des apports marseillais en
Lozère a pu revêtir plusieurs formes :
- soit la diffusion uniquement d'objets peu
encombrants comme les céramiques fines;
- soit un commerce portant à la fois sur ces
objets de faible encombrement, le plus souvent des vases à boire, et sur du vin transporté dans des amphores, mais en quantité encore plus faible que dans l'Aveyron voisin, ce
qui pourrait expliquer l'absence pour le
moment du repérage de ce type de contenant
dans ce secteur géographique;
- soit enfin un commerce d'objets peu
encombrants et de vin transporté dans un
autre contenant n'ayant pas laissé de trace
(outres, récipients en bois), mais mieux adapté aux chemins montagnards. En effet le
caractère accidenté du pays rend les communications difficiles aussi bien par les longues
serres cévenoles (plutôt d'ailleurs que par les
fonds de vallée où le cheminement est plus
long et ardu que sur les crêtes) que par les
Causses du Larzac, Noir et Sauveterre, en
contournant les Cévennes par l'ouest.
91
Datation
81
82
83
3
1
B4
85
500-475/450
Gailhan
Les Bouzigues
500-450
La Jouffe
6
4
Gailhan
13
20
40
2
(%)
17
27
53
2,6
21
2
1
2
1
2
1
475/450-425
vers 425
Gailhan
450-400
La Jouffe
450-400
Vié-Cioutat
450-400
Les Barbes
Fin Ve s.
Tornac
vers 400
La Jouffe
400-350
La Jouffe
1
4
1
1
2
5
1
1
4
3
1
2
7
11
6
5
2
(%)
6
21
33
18
15
6
3
10
2
1
1
3
6
3
2
Castelvielh
B8
1
2
Vié-Cioutat
3
87
Gailhan
Tornac
350-300
86
4
500-450
2
1
Tableau synoptique des bords d'amphore massaliète sur plusieurs gisements des
Garrigues du Languedoc oriental et par grandes phase chronologiques. B1 à B8 :
typologie des bords de Py 1978. Chiffres absolus (et pour Gailhan, pourcentages).
De ces trois hypothèses, les deux premières paraissent les plus vraisemblables ; toutefois, la
dernière ne peut être totalement écartée.
Plus au nord, sur les hauts plateaux cristallins de
l'Aubrac et de la Margeride, aucune découverte d'amphore
massaliète n'a été à ce jour signalée. Les Grands Causses
lozériens semblent donc constituer la limite de la diffusion
des produits massaliètes vers le centre du Massif Central.
iセ
Sites
La Jouffe
Fin Vie s.
Données quantitatives
et typologiques
U
ne dizaine d'habitats seulement, où figure l'amphore massaliète, ont été exploités par des fouilles ou des
sondages et sont de ce fait susceptibles de fournir des données chiffrées datées :
- La Jouffe, de la fin du VIe au milieu du IVe s.
- Gailhan, du début du Ve s. au milieu du IVe s.
- Les Bouzigues, pour la première moitié du Ve s.
- Les Barbes et Bornègre pour la seconde moitié du Ve s.
- Aures, Grand-Ranc et San Peyre pour une période comprise dans le Ve s.
- Tornac, du milieu du Ve au milieu du IVe s.
- Vié-Cioutat, du milieu du Ve au milieu du IVe s.
- Castelvielh, pour la seconde moitié du IVe s.
3.1. Proportions générales des amphores massaliètes
par rapport à l'ensemble du mobilier
Les pourcentages représentés par le total des tessons d'amphore massaliète par rapport au total des tessons
(toutes catégories céramiques) dans des ensembles de
couches classées le plus souvent par demi-siècle, sur chacun des sites, sont portés dans la troisième colonne de la
figure 2. Ce tableau montre deux séries de faits : une évolution chronologique, et, à même époque, de grandes disparités micro-régionales.
• Une évolution des taux d'amphore massaliète
entre la fin du VIe et la fin du IVe s. que l'on peut résumer
ainsi:
- une proportion très faible au départ, à la fin du VIe s. :
2 % à La Jouffe en regroupant massaliète et ionio-massaliète de toutes les couches. Et sur cet habitat, l'apparition
est progressive; dans les quatre couches superposées attribuables à la fin du VIe s., on note, de la plus ancienne à la
plus récente, les taux suivants : 0,2 %, 0,6 %, 3,1 % et
2,8 %;
- un maximum dès la première moitié du Ve s. (près de
92
B.DEDET
500
à
à
/,00
/,00
0
0
0
0
0
o
5 à 10%
t
t
la à
t
t
15%
15 à 20 %
20 à 30%
30à/,0%
0"'50%
4
t
moins de 5%
t t
t t
{)
セ
;1
セN
セ
?
••
tt
la
20
セ
Représentation comparée de l'amphore massaliète dans plusieurs gisements des Garrigues du Languedoc oriental et des Cévennes au
25 % à La Jouffe et 45,5 % à Gailhan) ;
- au cours de la seconde moitié du Ve s. une baisse progressive par rapport à la phase précédente (38,3 % ensuite
24,4 % puis 17,4 % à Gailhan; de 25,3 à 10,7 % à La
Jouffe et des taux de peu supérieurs à 10 % à Vié-Cioutat
et à Tornac);
- sauf augmentation à Tornac, maintien des taux à partir
de la fin du Ve et durant le IVe s.
• A l'intérieur de chacune des phases chronolo-
ve
s. av. J.-c.
giques, de grandes différences de pourcentages entre les
sites:
- entre 500 et 450 av. J.-c., différence de 1 à 4 ou plus
de 6 entre la Vidourlenque (La Jouffe, Gailhan) et la
Cézarenque (Les Bouzigues) ;
- entre 450 et 400, contraste entre trois zones géographiques : Vidourlenque (de 38,3 % à 17,4 % à Gailhan,
25,3 % à La Jouffe), Gardonnenque (12,5 % à Tornac et
10,5 % à Vié-Cioutat), Cézarenque enfin avec à peine un
LE LANGUEDOC ORIENTAL, LES CEVENNES ET LA LOZERE
peu plus de 1 % aux Barbes et peut-être à Saint-Vincent
de Gaujac (mais sur ce dernier site les pourcentages ne
peuvent pas procéder d'un calcul sur l'ensemble des tessons, ils sont faits sur les bords uniquement) ;
- entre 400 et 350, très nette disparité ente Tornac en
haute Gardonnenque (près de 21 %) et les micro-régions
voisines de Vidourlenque ou de Vié-Cioutat (autour de
10 %).
Il est possible que de tels contrastes reflètent des
courants commerciaux plus ou moins intenses selon les
micro-régions : ainsi la Vidourlenque (Gailhan, La
Jouffe) et dans une moindre mesure la Gardonnenque
(Tornac, Castelvielh) connaîtraient-elles des échanges plus
importants que la Cézarenque (Bouzigues, Les Barbes,
Saint-Vincent de Gaujac) ou les Garrigues entre Gardon et
Cèze (Vié-Cioutat, San Peyre) (fig. 4 et 5). Cette hypothèse mériterait d'être confirmée par des fouilles étendues
sur un nombre plus important de gisements. En tout état
de cause la carte relativement fournie des proportions au
Ve s. (fig. 4) montre que la raréfaction est progressive du
sud vers le nord : 45,5 % à Gailhan, 24,9 % à La Jouffe,
6,8 % aux Bouzigues dans la première moitié du Ve s. ;
38,3 à 17,4 % à Gailhan, 25 à 10 % à La Jouffe, 12 % à
Tornac, 10 % à Vié-Cioutat, moins de 5 % au Grand Ranc,
à Bornègre, à San Peyre et aux Barbes. Il semblerait donc
que l'approvisionnement se soit effectué depuis le littoral
entre Lez et Vidourle en remontant vers le nord, et non à
partir de la vallée du Bas-Rhône.
On a pondéré ces pourcentages en excluant le
dolium, catégorie de mobilier absente ou présente selon
les époques et les sites considérés, et en calculant les proportions d'amphore massaliète par rapport à la vaisselle
fine (céramiques non tournées et tournées fines) dont la
présence est constante partout. Ces proportions, exprimées
en nombre de tessons d'amphore massaliète pour cent
vases fins, sont consignées dans la colonne 5 de la figure 2. En fait elles ne modifient en rien les conclusions
auxquelles permettent d'aboutir les pourcentages calculés
sur le total des tessons, dolium inclus.
3.2. Proportion d'amphore massaliète par rapport
au total des tessons d'amphore
La colonne 4 du tableau de la figure 2 fournit les
pourcentages d'amphore massaliète par rapport au total
des tessons amphoriques par site et par grande phase. Ces
chiffres montrent une tendance générale à l'augmentation
de la part de Marseille dans ce type de matériel entre la fin
du VIe et la fin du Ve ou le début du IVe s., cette progression se faisant au détriment de l'amphore étrusque. Durant
le IVe s., il est possible que les témoins de cette dernière
soient résiduels, tous les sites étant habités au siècle précédent (2).
93
3.3. Typologie des bords
Le tableau de la figure 3 donne, par site et par grande phase, la liste des bords classés selon la typologie de
M. Py (1978). Il en ressort les grandes tendances suivantes :
- fin du VIe s., uniquement des bords 1 ;
- entre 500 et 450, à Gailhan et à La Jouffe uniquement
des bords 2, 3 ;
- entre 450 et 400, prééminence des bords 3, 4 ; apparition
du bord 5 dans les couches les plus récentes du Ve s. ;
- entre 400 et 350, prééminence des bords 4, 5, et 6 ;
- entre 350 et 300, prééminence des bords 5 et 6 (la présence du bord 1 à Castelvielh doit être considérée comme
résiduelle).
Inventaire des sites
Les gisements ayant livré des tessons d'amphore
massaliète sont classés à l'intérieur de l'aire géographique
prise en compte, par département, et à l'intérieur des
départements dans l'ordre alphabétique des communes
le nom du lieu-dit figure après celui de la commune.
4.1. Gard (partie nord-occidentale du département)
• Alès, Ennitage (fig. 1, nO 24) ; habitat ; tessons d'amphore massaliète nombreux mais non en place, soit en position résiduelle dans des
couches du 1er s. av. J.-c., soit en surface ailleurs. Bord 3 : 1 ex. ;
bord4 :6ex.(Oedet 1981, 21-23 et 51-53).
• Bagnols-sur-Cèze, Haut-Castel (fig. 1, n° 46) ; habitat; ramassages
de surface (objets du Vile au Ve S. av. J.-c., des Ile et 1er s. av. J.-c. et
Bas-Empire). Bord 1 : 1 ex.; bord 5 : 1 ex. (Charmasson 1982-1983,44).
• Belvezet, Roc dau Jas (fig. 1, n° 27) ; habitat; ramassages de surface, nombreux tessons d'amphore massaliète mais pas de fonnes (prospections B. Oedet et A. Michelozzi en 1979, inédit).
• Brignon, Serre de Brienne (fig. 1, nO 16) ; habitat; ramassages de
surface (prospections J. Sauvajol et J. Monheim).
• Boucoiran, Grand Ranc (fig. 1, nO 12) ; habitat; sondage 2, 1974 :
5 tessons infonnes, sans contexte précisément daté (Ve-IVe s.), sur un
total de 195 fragments céramiques (soit 2,5 %) (Oedet 1978).
• Bouquet, San Peyre (fig. 1, nO 34) ; habitat; sondage 1, 1974 : 7
tessons infonnes sur un total de 605 (soit 1,1 %) ; datation Ve-IVe s.
(fouille B. Oedet, inédit).
• Cendras, Le Puech (fig. 1, nO 23) ; habitat probable; ramassages de
surface et découverte fortuite ; quelques tessons avec de la céramique
non tournée des Ve-IVe s. (prospections 1. Anton, B. Oedet et
J. Salles en 1981, inédit).
94
B.DEDET
1.00
à
à
300
350
0
5 à 10%
0
10 à 15%
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20
Représentation comparée de l'amphore massaliète dans plusieurs gisements des Garrigues du Languedoc oriental et des Cévennes au IVe s. av.
J.-c.
• Collias, Grotte Suspendue (fig. 1, nO 22) ; nature du gisement indétenninée ; fouilles A. Coste et X. Gutherz ; 79 tessons de plusieurs
amphores dont une du type 1 de F. Benoit (Coste 1976, 139).
• Fontanès, Glaizes (fig. 1, nO 5) ; habitat probable; ramassages de
surface après défoncement agricole ; tessons infonnes avec mobilier
des ye_IVe s. (prospections R. Bonnaud et B. Dedet en 1985, inédit).
• Collias, Paradas de Raymonde (fig. 1, nO 21) ; habitat; ramassages
de surface; nombreux fragments (prospections B. Dedet, J.-M. Pène
et M. Py, inédit).
• Gailhan, Plan de la Tour (fig. 1, n° 4) ; habitat; sondages de 1975 à
1977; fouille programmée de 1978 à 1988.
• Combas, Les Gravenasses (fig. 1, nO 6) ; habitat; ramassages de
surface après défonçage agricole; un bord d'amphore "ionio-massaliète" (Michelozzi 1980, 134-135).
- couches datées entre 500 et 475 (3) : 206 tessons sur 453 (45,5 %).
Bord 2 : 3 ex. ; bord 3 : 1 ex. (tous sur col d'amphore 1 de F. Benoit).
• Euzet-les-Bains, La Murallasse (fig. 1, nO 26) ; habitat; ramassages
de surface; tessons infonnes (prospections B. Dedet en 1973, inédit).
v
- couches datées de 475/450 à 425 (4) : 5080 tessons sur 13 251
(38,3 %). Bord 2 : 10 ex. ; bord 3 : 19 ex. ; bord 4 : 40 ex. ; bord 5 :
2 ex. ; bord 3-5 : 2 ex.
LE LA GUEDOC ORJENTAL, LES CEVEN ES ET LA LOZERE
- couches datées vers 425 (5) : 1 031 tessons sur 4 220 (24,4 %).
Bord 3 : 21 ex. ; bord 4 : 2 ex. ; bord 5 : 1 ex.
- couches datées entre 425 et 400 (6) : 5 711 tessons sur 32 849
(17,4 %). Bord 2 : 2 ex. ; bord 3 : 31 ex. ; bord 4 : 33 ex. ; bord 5 :
15 ex. ; bord 6 : 4 ex. ; bord 5/6 : 1 ex.
- couches datées entre 400 et 350 (7) : 2 808 tessons sur 31 032
(9 %). Bord 2 : 2 ex. ; bord 3 : 7 ex. ; bord 4 : 11 ex. ; bord 5
6 ex. ; bord 6 : 5 ex. ; bord 7 : 2 ex. ; bord 2/4 : 1 ex. ; bord 3/4 :
1 ex. ; bord 5/6 : 1 ex.
(Dedet 1980; 1987; 1990).
• Gaujac, Saint-Vincent (fig. l, nO 49) ; habitat; fouilles
J. Channas on depuis 1964 ; 18 bords différents dans des niveaux fin
Ve-début IVe s. (Channasson 1982-1986, 124-125). D'après recherches
personnelles au dépôt de Bagnols-sur-Cèze, bord "ionio-massaliète":
1 ex. ; bord 2 : 1 ex. ; bord 3 : 2 ex. ; bord 5 : 4 ex. ; bord 6 : 1 ex.
• La Calmette, Estauzen (fig. l, nO 18) ; habitat probable; ramassages de surface ; un tesson d'amphore massaliète (prospections
B. Dedet en 1978, inédit).
• Méjanes le Clap, Grotte II de Théris (fig. 1, nO 40) ; nature du gisement indéterminée; ramassages de surface; un bord de "ionio-massaliète" (inédit).
• Mons-Monteils, Vié-Cioutat (fig. l, nO 25) ; habitat; sondages en
1966, fouille programmée de 1967 à 1979.
- couches datées entre 450 et 400 (8) : 247 tessons sur 2 342
(10,5 %). Bord 4 : 2 ex. ; bord 5 : 1 ex.
- couches datées entre 400 et 350 (9) : 513 tessons sur 5928 (8,6 %).
- couches datées entre 450 et 350 (l0) : 1 432 tessons sur 13 718
(10,4 %). Bord 2/3 : 1 ex. ; bord 4 : 3 ex. ; bord 5 : 10 ex. ; bord 6: 2 ex.
(Dedet 1973 et à paraître a).
• Montclus, grotte du Soulié ou de la Bruge (fig. 1, nO 41) ; nature du
gisement indéterminée ; trouvaille ancienne non vérifiable de tessons
d'amphore massaliète avec des fragments peints vraisemblablement
pseudo-ioniens (Mazauric 1914-1915,25).
• Montfaucon, Saint-Maur (fig. l, nO 50) ; habitat probable; fouille
de sauvetage J.-P. Joly en 1970 ; nombreux tessons d'amphore massaliète dans un contexte Ve-IVe s. (Barruol 1971, 393).
• Montmirat, La Jouffe (fig. l, nO 7) ; habitat; sondages B. Dedet,
J.-Cl. Bessac,R. Bonnaud et J.-P. Thouzellieren 1981, 1982 et 1984
(publication à paraître).
- couches de la fm du VIe s. (Il) : 4 tessons d'amphore "ionio-massaliète" et 72 de massaJiète (dont bord 1 : 4 ex.) sur 3 765 tessons (respectivement 0,1 et 1,9 %).
- couches datées entre 500 et 450 (12) : 298 tessons sur 1 194
(24,9 %). Bord 2 : 6 ex. ; bord 3 : 4 ex.
- couches datées entre 450 et 400 (13) : 235 tessons sur 927 (25,3 %).
Bord 3 : 1 ex. ; bord 4 : 2 ex. ; bord 5 : 1 ex.
- couches datées de la fin du Ve ou du début du IVe s. (14) : 419 tessons sur 3922 (10,6 %). Bord 1 : 1 ex. ; bord 2 : 1 ex. ; bord 4 :
1 ex. ; bord 5 : 4 ex.
- couches datées entre 400 et 350 (15) : 49 tessons sur 456 (10,7 %).
Bord 5 : 2 ex.
• Puechredon, Castellas de Roucaute (fig. l, nO 8) ; habitat; ramassages de surfaces ; nombreux tessons (prospection B. Dedet en 1980,
inédit).
• Roquemaure (fig. 1, n° 51) ; habitat; fouilles du Dr. Dupoux entre
1959 et 1964, inédites; nombreux tessons (contexte du Ve s.) (Gallet
de Santerre 1964,504 ; Benoit 1965, 186).
95
• Saint-André de Roquepertuis, Les Combèzes (fig. l, nO 42) ; habitat ; ramassages de surface ; tessons nombreux en compagnie de céramique pseudo-ionienne (prospection D. Goury en 1985, signalés dans
Goury 1985, 12).
• Saint-Chaptes, Roquepénate (fig. l, nO 17) ; habitat probable;
ramassages de surface; quelques tessons (prospections M. Bordreuil,
inédit).
• Saint-Geniès de Malgoirès, grotte de Serre Vignaud (fig. l, nO 15) ;
nature du gisement indéterminée; fouilles C. Hugues ; un tesson
dans une couche remaniée renfermant des témoins du Chalcolithique,
Age du bronze et milieu de l'Age du fer (Gallet de Santerre 1964,
504-505).
• Saint-Geniès de Malgoirès, tumulus 3 des Parties (fig. 1, n° 14) ;
sépulture ; fouille A. et C. Hugues ; 4 tessons informes (Gasco
1984,80).
• Saint-Laurent de Carnols, Les Barbes et Fon-Danis (fig. l, nO 43) ;
habitat; fouilles J. Channasson en 1965 : nombreux tessons (notamment trois bords 1) avec du mobilier VIe·Ve s. (Charmasson 1967,
162 et 159 fig. 9, nO 3) ; fouilles D. Goury de 1981 à 1985 : 115
tessons sur 10 137 (l, 1 %) dans des couches datées entre 450 et 400.
Bord 3 : 3 ex. ; bord 4 : 4 ex. ; bord 51: 1 ex.
• Saint-Laurent de Carnols, Les Bouzigues (fig. l, nO 44) ; habitat;
fouilles D. Goury depuis 1983 ; 2 tessons ionio-massaliètes et 198
tessons d'amphore massaJiète sur 2 900 (respectivement 0,2 et 6,8 %)
dans des couches datées entre 500 et 450 ; présence des bords 1 et 2.
• Saint-Maximin, Bornègre (fig. l, nO 33) ; habitat; sondage
M. Chauvet en 1987 : 20 tessons sur 664 (3 %) dans des niveaux de la
seconde moitié du Ve s. (M. Chauvet, rapport de sondage 1987 communiqué par l'auteur).
• Saint-Quentin-la-Poterie, Baume Remose 1 (fig. l, nO 29) ; nature
du gisement indéterminée ; ramassages de surface ; quelques tessons
dans un contexte du Ve s. (prospections A. Ratz, inédit).
• Saint-Victor-les-Oules, Montaigu (fig. 1, nO 30) ; habitat; ramassages de surface; nombreux tessons (prospections B. Dedet en 1975,
inédit).
• Sainte-Anastasie, Castellas de Russan (fig. 1, nO 20) ; habitat;
ramassages de surface; quelques tessons (prospections B. Dedet en
1985, inédit).
• Sainte-Anastasie, Castelvielh (fig. 1, nO 19) ; habitat; sondages
B. Dedet en 1975 : 292 tessons sur 2261 (12,9 %) dans des couches
datées de la première moitié du IVe s. Bord 1 : 2 ex. ; bord 5 : 3 ex. ;
bord 6 : 2 ex. et bord 7 : 1 ex. (Dedet à paraître b).
• Sanilhac-et-Sagriès, grotte de Saint-Vérédème (fig. l, nO 10) ; nature du gisement non déterminée; ramassage de surface de J.-Cl. Bessac
en 1988 ; un tesson.
• Sauve, Mus (fig. 1, nO 9) ; habitat; ramassages de surface; quelques
tessons (prospections B. Dedet en 1985).
• Sauzet, Grand Coumers (fig. 1, n° 13) ; habitat; ramassages de surface après défonçage agricole : restes « d'une amphore à pâte
micacée » (Hugues 1958,49).
• Serviers-et-Labaume, Labaume II (fig. 1, n° 28) ; habitat; ramassages de surface ; nombreux tessons d'amphore massaJiète avec des
documents du Ve s. (prospections B. Dedet et A. Michelozzi en 1977,
inédit).
• Tharaux, grotte des Fées (fig. l, nO 38) ; nature du gisement indéterminée ; ramassages de surface ; plusieurs tessons.
96
B.OEOET
• Tharaux, petite grotte face aux Fées (fig. 1, nO 36), en rive gauche
de la Cèze ; nature du gisement indéterminée ; ramassages de
surface; plusieurs tessons.
• Tharaux, grotte du Hasard (fig. 1, nO 37) ; habitat; sondages
J.-L. Roudil en 1967 ; plusieurs tessons dont deux bords 4 dans une
couche datée de la seconde moitié du Ve s. (Oedet 1983, 14-15).
• Tharaux, grotte Louard (fig. 1, nO 35) ; nature du gisement non
déterminée; ramassages de surface J.-F. Louard en 1984 ; nombreux
tessons en contexte avec des documents du Ve s.
• Tharaux, grotte du Noyer (fig. 1, n° 39) ; nature du gisement non
déterminée; ramassages de surface ; un bord 2.
• Tornac, La Madeleine (fig. 1, n° 11) ; habitat; sondages B. Oedet
et A. Michelozzi en 1977 et 1980.
- couches de la fin du Ve s. (16) : 599 tessons sur 4754 (12,6 %).
Bord 2 : 1 ex. ; bord 4 : 2 ex. ; bord 5 : 5 ex. ; bord 6 : 1 ex. ; bord
5 ou 6 : 1 ex.
- couches datées entre 400-375 et 350 (17) : 1 198 tessons sur 5 716
(20,9 %). Bord 2 : 1 ex. ; bord 3 : 1 ex. ; bord 5 : 3 ex. ; bord 6 :
6 ex. ; bord 5 ou 7 : 1 ex.
(Oedet et Michelozzi à paraître).
• Tresques, Saint-Pierre de Castres (fig. 1, nO 48) ; habitat; ramassages de surface O. Goury ; tessons avec mobilier du Ve s. (Goury
1985,15).
• Uzès, La Montagne (fig. 1, nO 32) ; habitat probable; ramassages de
surface du Groupe Archéologique d'Uzès en 1982 ; plusieurs tessons
avec mobilier du Ve s.
• Uzès, source d'Eure (fig. 1, nO 31) ; nature du gisement
indéterminée; travaux d'adduction d'eau dans la propriété P. Vincent,
1962-1963 ; tessons (renseignements Y. Lassalle ; Gallet de Santerre
1964,506).
• Vénéjan, Lombren (fig. 1, n° 47) ; nature du gisement indéterminée; un tesson résiduel dans un niveau de l'agglomération du BasEmpire (Charmasson 1967, 156).
4.2. Hérault (partie nord-orientale du département)
• Claret, Rocher du Causse (fig. 1, nO 3) ; habitat; fouille programmée de J.-CI. Roux depuis 1986 ; quelques tessons.
• Saint-Bauzille de Montmel, Montmel (fig. 1, nO 2) ; habitat probable ; ramassages de surface ; nombreux tessons (prospections
B. Oedet en 1982).
• Saint-Mathieu de Tréviers, Lebous (fig. 1, nO 1) ; nature du gisement indéterminée ; quelques tessons dont un bord "tunellé" (bord 1
ou 2) (Amal 1973, 186).
NOTES
*
CRS, U.P.R. 290. C.O.A.R., 390 avenue de Pérols - 34970 Lattes.
1 - Cet inventaire aurait été très incomplet sans le concours des collègues
qui travaillent ou ont travaillé dans cette région, et m'ont aimablement
fourni tous les renseignements que je souhaitais : Mme José Thomas,
MM. N. Bastide, G. Fages et A. Vernhet pour la Lozère,
MM. J.-P. Beaumont, J.-Cl. Bessac, M. Bordreuil, M. Chauvet,
O. Goury, A. Ratz et J.-Cl. Roux pour plusieurs gisements des
Garrigues du Languedoc oriental.
2 - Le score de Vié-Cioutat dans la première moitié du IVe s. peut
paraître aberrant, comparé notanlment à celui de la seconde moitié du
siècle précédent; il s'agit d'un nombre important de fragments provenant d'une même amphore - probablement étrusque, mais d'un type
non encore défini - , contenus dans une couche de remblai.
3 - Sondage 1, couche 6 ; sondage 3, couche 7 ; espace 23-1, couche 9.
4 - Sondage 1, couches 4 et 5 ; sondage 2, couches S et 6 ; sondage 3,
couche 6 ; espace 16, couches 4, S, 6 et 7 ; espace 22-4A, couche 6;
espace 22-48, couche 6 ; espace 23-1, couches 4, 6, 7 et sol S ; espace 23-2, couches 4, 6, 7 et 8 ; espace 23-3, couche 4 ; espace 24,
couche 12.
5 - Unité domestique nO 1, fosse 0 de la salle 2 et couches 8 et S-6 de la
cour ; espace 24, couches 10 et Il.
6 - Unité domestique nO 1, couches 7 de la cour et 4 du passage ; espace 24, couches 4, S, 6, 7, 8 et 9 ; espace 18-3, couches 4 et 5 ;
espace IS, couches S, 6 et 7 ; cspace 21, couches 2, 3, 4 et S ; espace 22, couches S et S bis et sol S.
7 - Unité domestique n° 1, couches 3 de la cour et 2 du passage ; espace IS, couches 2 et 3 ; espace 18-1, couche 2 ; espace 18-2,
couche 2 ; espace 21, couche 1 ; espace 22, couches 2 et 3 ; espace 24, couche 3.
8 - Espace 1, sol 10 et couches 7, 8 et 9 ; espace 2, couche 9 ; espace 3,
couche 9 ; espace 4, couche 9.
9 - Espace 1, couche S-6 ; espace 7, couche 3 ; espace 8A, couches 4A
et 5A ; espace 88, couche S8 ; espace 8, couche 48.
10 - Espace 2-3-4, couches 6, 7 et 8 ; espace S, couche 4 ; espace 6,
couche 3 ; espace 9, couche 5 ; îlot 2, salle 1, couche 4 ; îlot 2,
salle 2, couche 6.
11 - Sondage 2, 1982-1984, secteur 1, couche 107 et secteur 2, couches 9, 201,202 et 203.
12 - Sondage 2, 1982-1984, secteur 1, couches lOS et 106.
13 - Sondage 2,1982-1984, secteur 1, couche 104.
14 - Sondage 1, 1981, couche 4 ; sondage 2, 1982-1984, secteur 1,
couches 101, 102 et 103.
15 - Sondage 2, 1982-1984, secteur 1, couche 8.
16 - Sondage 4, 1980, espace 1, couches Sd, 6 et 7 et espace 2, couche Sa-b.
17 - Sondage 1, 1977, couches 2, 3 et4; sondage 2, 1977, couches 4, S,
6 et 7 ; sondage 3, 1977, couches 2, 3, 4, S, 6, 7 et 8 ; sondage 4,
1980, espace 1, couches 2, 3, 4, SA, S8, SC, 81-S ; sondage 4,
1980, espace 2, couches 2, 3 et 4.
REFERENCES BmLIOGRAPIUQUES
4.3. Lozère
• Gatuzières, Aures (fig. 1, n° 53) ; habitat; fouille R. Bertrand,
1969 ; 2 tessons sur environ 200 (environ 1 %) dans un contexte du
Ve s. av. J.-c. (Fages 1977,94-98, complété par des renseignements
oraux).
Arnal 1973 : ARNAL (J.) - Le Lébous à Saint-Mathieu-de-Tréviers
(Hérault), ensemble du Chalcolithique au Gallo-romain. Ga/lia
Préhistoire, 16, 1973, pp. 131-193.
Barruol 1969 : 8ARRUOL (G.) - Informations archéologiques. Gal/ia,
27,1969, pp. 381-417.
Barruol 1971 : 8ARRUOL (G.) - Informations archéologiques. Gal/ia.
29, 1971, pp. 369-40S.
LE LANGUEDOC ORIENTAL, LES CEYENNES ET LA LOZERE
97
Benoit 1965 : BENOIT (F.) - Recherches sur l'hellénisation du Midi de
la Gaule. Aix-en-Provence, éd. Ophrys, 1965.
vestiges archéologiques des environs d'Anilhac (Causse Méjan).
R. du Gévaudan, 16, 1970, pp. 3-10.
Charmasson 1967 : CHARMASSO (J.) - La pénétration de l'hellénisme par les vallées de la Tave et de la Cèze (Gard). Ogam, XIX, 3-4,
1967, pp. 145-168.
Fages 1977 : FAGES (G.) - Cinq années de recherches archéologiques
sur le Causse Méjan et ses abords immédiats, 1969-1974. In :
Recherches archéologiques sur le Causse Méjan et ses abords immédiats. Travaux du Dépôt de fouilles préhistoriques d'Anilhac, Lozère,
1977, pp. 1-112.
Charmasson 1982-1983 : CHARMASSO (J.) et DEDET (B.) Traces de peuplement protohistorique et gallo-romain dans la région
de Bagnols-sur-Cèze (Gard). Archéol. en Lang., 5, 1982-1983,
pp. 39-60.
Charmasson 1982-1986 : CHARMASSO (J.) - Les niveaux de
cendres à structures de foyer (fin ye - début IYe s. av. J.-c.) de l'oppidum de Saint- Yincent à Gaujac (Gard). B. Ec. AllI. NÎmes, 17,
1982-/986, pp. 91-132.
Coste 1976 : COSTE (A.), DEDET (B.), GUTHERZ (X.) et PY (M.) L'occupation protohistorique de la Grolle Suspendue de Collias
(Gard). Gallia, 34, 1976, pp. 129-166.
Dedet 1973 : DEDET (B.) - Les niveaux protohistoriques de l'oppidum
de Yié-Cioutat à Mons, Monteils, Gard (foui Iles 1966-1968).
R.Archéol.Narb., YI, 1973, pp. \-71.
Dedet 1978 : DEDET (B.) - L'habitat de hauteur du Grand Ranc à
Boucoiran (Gard) et le Bronze final III B dans les Garrigues du
Languedoc oriental. 1 - Etude archéologique. Gal/ia Préhistoire, 21,
1978, pp. 189-206.
Fages 1981 : FAGES (G.) - Quelques cavités préhistoriques et protohistoriques de la vallée du Tarn, Lozère. R. du Gévaudan, 1981-1984,
pp. 5-44.
Gallet de Santerre 1964 : GALLET DE SA TERRE (H.) Infonnations archéologiques. Gal/ia, XXII, 1964, p. 473-509.
Gallet de Santerre 1966 : GALLET DE SA TERRE (H.) Informations archéologiques. Gal/ia, XXIV, 1966, p. 449-484.
Gasco 1984 : GASCO (Y.) - Les Tumulus du Premier Age du fer en
Languedoc oriental. Archéol. en Lang., 1984.
Goury 1985 : GOURY (D.) - Les vases pseudo-ioniens à décors peints
des vallées de la Cèze et de la Tave, Gard. Mém. de maîtrise,
Montpellier, 1985 (dactyl.).
Hugues 1957 : HUGUES (c.) - La pénétration de la poterie grise dite
phocéenne dans les Cévennes et le Gévaudan. Rhodania, XXX le
congrès, Vals-Aubenas, 1956 (1957), pp. 30-31.
Dedet 1980 : DEDET (B.) - Premières recherches sur l'oppidum du
Plan de la Tour à Gailhan, Gard, sondages 1975-1977. Caveirac, éd.
de l'A.R.A.L.O., 1980 (cah. 8).
Hugues 1958 : HUGUES (C.) et GARIMOND (S.) - Traces de peuplement protohistorique en Malgoirès. Rhodania, Congrès de NyonsMontelimar, 1968, pp. 45-50.
Dedet 1981 : DEDET (B.) et SALLES (J.) - Aux origines d'Alès.
Recherches sur l'oppidum de l'Ermitage. B. Ec. Alli. NÎmes, 16, 1981,
pp. 5-67.
Mazauric 1914-1915 : MAZAURIC (F.) - Recherches et acquisitions.
Manuscrit déposé au Musée Archéologique de Nîmes, années 19141915, p. 25.
Dedet 1983 : DEDET (B.) et ROUDIL (J.-L.) - Deux grolles des
Gorges de la Cèze utilisées au premier Age du fer : Le Hasard à
Tharaux et le Travès à Montclus (Gard). Doc. Archéol. Mérid., 6,
1983, pp. 13-22.
Michelozzi 1980 : MICHELOZZI (A.) et PY (M.) - L'habitat de plaine
de la Chazelle à Congénies, Gard (Ve s. av. J.-c.). Doc. Archéol.
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